Menu Fermer

« Morts de rire », je vous pleure

Blog perso de Catherine Chabrun le 08/01/15 – 19:56

Deux hommes armés et cagoulés ont pénétré mercredi 7 janvier 2015 en fin de matinée dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo et ouvert le feu sur les journalistes. Cabu, Charb, Philippe Honoré, Wolinski, Bernard Maris, Elsa Cayet, Tignous… ont perdu la vie brutalement. Dans leur fuite, deux policiers ont été tués.
Effondrée, atterrée, sentiment d’horreur, de stupeur, d’effroi, puis de colère proche de la haine. «L’amour plus fort que la haine », ce titre de Charlie m’est revenu, alors rester paisible et calme, surtout ne pas tomber dans le piège politique avec sa spirale de haines et de peurs.

Ces meurtriers ont tué des hommes armés de gommes et de crayons, lâchement avec des armes à feu… si la satire blesse, elle ne tue pas.
Ces meurtriers s’en sont pris au cœur de notre démocratie : la liberté d’expression et de la presse.
Ces meurtriers n’ont pas tué Charlie Hebdo, ce qu’il représente est toujours vivant : le droit de rire, de critiquer, d’être irrévérencieux, de débattre, de donner son opinion… bref de s’exprimer, cette liberté de pensée qui nous est chère et dont nous sommes fiers.

Des rassemblements de citoyens et de citoyennes, de tous âges, de toutes classes sociales, de toutes nationalités, de toutes convictions, des rassemblements de cœur et de pensée, sur les places, dans les rues, dans les journaux, partout… vont se multiplier.
Peut-être que cette prise de conscience perdurera et réunira longtemps tous les citoyens et les citoyennes pour défendre notre bien commun la démocratie, la défense de nos libertés, celles de tous, notre cause commune…

N’oublions pas que l’École est un lieu de rassemblement de tous les enfants quels que soient leur origine et leur milieu. C’est dès les premières heures d’école que l’enfant fait ses premiers pas de citoyen, de citoyenne. C’est dans la classe qu’il découvre l’empathie, qu’il exerce sa liberté d’expression et de pensée en articulation permanente avec celle de l’autre. Le premier monde humain pour les enfants, n’est-il pas celui de la classe, de l’école ?
Ce n’est pas n’importe quelle école qui permet l’exercice de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
Il faut une école qui :
– établisse d’autres modes de relation entre les personnes, entre les connaissances et les cultures, en offrant des situations de coopération, d’entraide, de partage, d’apprentissage par et avec l’autre et en laissant le temps de les construire ;
– forme des individus désireux d’appréhender le monde dans sa complexité et conscients d’appartenir à l’humanité en donnant à chacun les capacités de lire, de comprendre, de créer… et d’articuler ses désirs personnels avec les besoins du collectif ;
– permette le développement des capacités à agir pour un monde humaniste avec des individus libres, responsables, dignes, fraternels, solidaires, coopératifs.

Ces pratiques existent, se vivent dans des classes et des écoles, mais seuls 10 % des enfants et des adolescents en profitent.

Insuffisants pour construire des citoyens et des citoyennes !

Le blog de Catherine Chabrun

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *