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Sur la tribune signée par trente-quatre chef·fes d’établissement

J’ai lu la fameuse tribune des 34 chef·fes d’établissement (34… sur les 6 980 collèges* qui existent, soit 0,5 % des perdir de collège).

https://www.cafepedagogique.net/2024/04/12/appliquer-le-choc-des-savoirs-perte-de-sens-et-reniement-de-lethique-pour-34-chefs-detablissement/

Je vois les réactions de plusieurs collègues ou journalistes qui vantent le courage, le mérite, l’engagement de ces chef·fes.

Je soupire devant cette déférence bien représentative de notre système scolaire et de notre société, où il y a les chef·fes, dont l’engagement va être extraordinaire, et les autres, les personnels de base, celles et ceux qui s’engagent tout autrement, dans la rue, dans les manif, dans les grèves, dans les AG, et qui doivent parfois, en plus, faire face à la répression de leur hiérarchie (ces fameux·euses mêmes chef·fes justement).

Alors comme ça, 34 chef·fes signent une tribune contre le Choc des savoirs et on devrait se prosterner et leur décerner une médaille ? Elles et ils écrivent un texte public pour contredire la parole ministérielle – toute proportion gardée quand on lit le texte – on parle de courage, on écrit des bravo ! ?

Soupir… vraiment… lassitude devant ce système de pensée bien ancré et intégré par celles/ceux-là même qui le subissent, où les tenant·es de la hiérarchie sont toujours plus cru·es que les petites mains qui dénoncent exactement la même chose. Système où la parole des un·es, les chef·fes, a toujours plus de valeur et plus de poids que celles des petit·es que nous sommes, nous, les AESH, les AED, les secrétaires, les profs, etc., sans même parler des élèves et des familles!

Et ce sont nos propres collègues, nos pair·es, qui nourrissent ce système en félicitant les chef·fes pour leur prise de position qui n’est qu’un piteux et bien policé engagement.

Aujourd’hui, une tribune adressée à la ministre.

Hier, contre Blanquer – dont les coups sur l’école n’ont cessé de pleuvoir, avec brutalité – une pauvre « grève du zèle » qui a consisté à… fermer la porte du bureau et ne plus répondre au téléphone.

Demain, quoi ? Une grève ? Certainement pas. Refuser d’organiser les examens ? Encore moins. Retenir les évaluations et les bulletins ? Non. Une manifestation ? Pas plus. Une AG de chef·fes d’établissement ? Euh… qu’est-ce donc ?

Toutes ces choses que font les autres personnels, engagés dans la lutte depuis toujours contre le gouvernement Macron.

Car, au-delà du Choc des savoirs, c’est de cela qu’il s’agit, d’un projet politique d’envergure contre l’école qui s’installe brique après brique, contre les élèves, contre les personnels, et que les chef·fes d’établissement ont toujours contribué et contribuent encore à construire en ne s’engageant jamais radicalement et en appliquant, avec douceur ou brutalité, les réformes engagées par le ministère.

En somme, cette tribune, c’est beaucoup de bruit pour pas grand-chose, et c’est même de la poudre aux yeux, au regard de la réalité quotidienne…

Jacqueline Triguel, SUD éducation 78, Questions de classe(s)

*https://www.education.gouv.fr/les-chiffres-cles-du-systeme-educatif-6515

0 Comments

  1. Christine Prevost

    c’est beau le déni!
    allez voir” Amal, un esprit libre,” c’est – enfin- la description de ce que nous vivons dans certains collèges et qui nous désespère.
    au lieu de mettre des étiquettes extrême droite, islamophobe, ayez le courage de vous renseigner sur le terrain et de regarder les faits en face.

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