Parcoursup : boycott des commissions de sélection et des classements





![]() La loi Orientation et Réussite des Étudiants (ORE) généralise la sélection à l’entrée de toutes les filières de l’enseignement supérieur français. Le gouvernement s’est notamment arc bouté sur le refus de laisser les élèves hiérarchiser leurs vœux sur Parcoursup comme ils le faisaient sur APB, alors que ce système va créer d’énormes listes d’attentes anxiogènes et inutiles. Pourquoi ? Sélectionner à tout prixSur APB, dans de nombreuses formations, le nombre d’élèves qui les choisissaient en premier vœu correspondait peu ou prou au nombre de places. La non-hiérarchisation des vœux au contraire augmente mécaniquement le nombre de candidatures reçues dans de nombreuses filières, alors même que les candidat-e-s ne prendront pas les places s’ils en trouvent ailleurs. On gonfle ainsi artificiellement les demandes pour qu’elles excèdent partout les capacités d’accueil, et ainsi contraindre toutes les formations à classer, trier, sélectionner les candidatures, même dans les filières non-saturées où la sélection se trouve non seulement nier le droit à l’éducation, mais imposer aux personnels un lourd travail de classement en définitive inutile ! L’obstination du gouvernement montre bien le caractère idéologique de cette réforme : il faut à tout prix mettre les élèves en compétition partout, et rendre l’ensemble du système sélectif. Une surcharge de travail pour les personnelsMise en œuvre avant même son vote au Parlement, cette réforme Orientation et Réussite des Etudiants crée plus généralement : Ce qu’on nous demande de faire :Dans les universités, les président.e.s ont désigné le plus souvent les directeurs/trices de département comme responsables des commissions d’examen des vœux (c’est-à-dire des commissions de sélection) de chaque formation. Ces commissions doivent faire remonter un classement des candidat-e-s. Pour cela, ils doivent définir des paramètres de classements qui seront traduits en algorithmes locaux sur la plateforme Parcoursup, via le module d’aide à la décision. Ces paramètres consistent concrètement à dire quelles variables permettent de sélectionner les candidat.e.s, par tris successifs (par exemple note en philosophie, puis note en français, etc.). Il est possible d’inclure une variable quantitative construite à partir de la lecture des dossiers et des projets de formation motivés (en notant par exemple la motivation sur 20). Consignes syndicales : désobéissance et boycott des classements• L’objectif est de boycotter collectivement ces commissions de sélection et de refuser le classement des bachelier.e.s car cela ne fait pas partie de nos missions. Conséquences de ce boycott des classements : c’est la présidence de l’université qui prendra le relais avec le rectorat pour la procédure d’affectation, car cette responsabilité ne revient pas légalement aux formations. L’enjeu : Sous la pression du boycott de plusieurs départements, les tutelles universitaires peuvent défendre auprès du ministère le non-classement au moins dans les filières qui ne sont pas en tension (comme à Bordeaux 3 ou Créteil). La menace qui nous est opposée : Si l’université refuse de relayer cette demande et qu’elle ne prend pas le relais des formations dans la procédure d’affectation, tou.te.s les candidat.e.s à ces formations prenant part au boycott recevront un « en attente » pour ce vœu. La pression consiste à nous faire penser que nos départements n’auront pas d’étudiant.e.s en L1 ou alors les dernier.e.s à être affecté.e.s dans l’académie. Il faut déconstruire ces menaces : • Nous avons jusqu’au 18 mai pour que le ministère et les rectorats acceptent de ne pas classer les candidat.e.s dans les filières qui ne sont pas en tension et renvoient un « oui » à tous les vœux correspondants. Plus généralement, il est crucial de s’opposer au principe de la généralisation de la sélection à l’entrée dans le supérieur qui s’articule à la réforme du lycée et du baccalauréat, par la grève, dans la rue et par le boycott de la procédure. Ces deux réformes correspondent à une mise en concurrence des élèves et des formations, donc à une différenciation de ces dernières qui se traduira par un renforcement des inégalités sociales et territoriales. Revendiquons ensemble la création de places et le recrutement de personnels titulaires pour accueillir toutes et tous les étudiant.e.s qui le souhaitent dans la filière de leur choix ! 1 Message |