![]() Nouvel article sur le blog L’école des réac-publicains
Émouvante entrée en matière dans les colonnes du Courrier de l’Ouest pour évoquer la rentrée dans la nouvelle école du Puy-du-Dingue. Pour Ouest-France, c’est un peu l’ambiance "Rentrée pour tous", prélude peut-être à celle de la Manif pour tous du 16 octobre prochain...
Depuis sa médiatique ouverture l’an dernier (tous les journaux télévisés y ont consacré un reportage, les médias pour enfants aussi comme la chaîne Gulli), cette école privée hors contrat continue de se développer. Il n’est jamais trop tôt pour embrigader… « Pour que l’enfant adhère au projet, il fallait lui proposer d’intégrer cette formation dès la maternelle, précise Nicolas de Villiers, président du Parc et fils du Vicomte. C’est une garantie d’avoir un niveau homogène. Bien sûr, chaque élève est libre d’arrêter et de s’orienter à tout moment vers un enseignement scolaire classique. » Sur la page du site dédiée au projet, on peut découvrir les méthodes qui y sont prônées : « La formation scolaire repose sur l’acquisition et la maîtrise des fondamentaux (lire, écrire, compter), un travail d’observation, de mémorisation, de réflexion et d’imagination ainsi qu’une initiation à l’anglais dès le plus jeune âge. » Mais, dans la presse, ce projet est aussi vendu d’une autre manière : « Cette école, c’est le croisement à l’échelle française du modèle d’enseignement anglo-saxon et du modèle de formation oriental que l’on peut trouver au cirque de Moscou ou au cirque de Pékin, commente Nicolas de Villiers. C’est le début d’une grande aventure pour nous. C’est au moins aussi excitant que la création d’un spectacle. » Que ne ferait-on pas pour ses manants... Cette école privée hors contrat, mixte et aconfessionnelle (sic !), est située à 400 mètres du parc d’attraction, au lieu-dit La Ganache, dans la commune des Epesses (Vendée). Les frais d’inscription s’élèvent à 200 €, 95 € par mois de frais de scolarité (de septembre à juin) et 4 € de cantine. Le Puy-du-Fou a financé l’établissement à hauteur d’un million d’euros et continuera à investir plusieurs centaines de milliers d’euros tous les ans pour compenser la différence entre le coût réel des études et les sommes versées par les familles. Il s’agit en effet de garantir des « petits effectifs » : 8/15 élèves par classe. Il faudra aussi débourser 170 euros pour acquérir l’uniforme, forcément obligatoire - et inspiré de celui d’Harry Potter, selon les fondateurs de l’école. Fort de son succès, Puy du Fou Académie a sélectionné 55 élèves parmi 250 nouvelles candidatures reçues. Cette sélection des élèves se fait sur dossier et après une rencontre avec les parents et l’enfant.
Côté encadrement, le « directeur pédagogique » de l’établissement, Philippe de Beauregard, est aussi colonel dans l’armée de terre et formateur des officiers et sous-officiers à Saint-Cyr. Marié et père de six enfants, il a servi pendant vingt-six ans dans l’armée de Terre puis décidé de réorienter sa vie professionnelle vers l’éducation et donc la « Puy-du-Fou Académie ». La direction administrative est confiée à François Durand, ancien directeur-adjoint du lycée Saint-Gabriel, à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) et bénévole au Parc pendant 25 ans.
Interrogé par Le Point, le Vicomte Philippe Le Jolis de Villiers de Sintignon pour les intimes, ancre cet établissement scolaire au cœur du projet et des valeurs du Parc qui se déclinent donc autour de l’école, de la « Cinéscénie » et de « l’humanitaire ». En effet, via « Puy-du-Fou Espérance », une partie des recettes de la Cinéscénie est reversée à des associations (3 millions d’euros depuis la création du parc). Un « humanitaire » bien ciblé. On compte ainsi, parmi les bénéficiaires, la Fondation Jérôme-Lejeune, l’une des principales associations du mouvement anti-IVG en France, proche de l’Opus Dei (Lejeune en était membre). Cette Fondation entretient des liens étroits avec La Manif pour tous, dont elle partage les idées contre le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, et fait partie de ses partenaires officiels. La présidente de ce collectif d’associations, Ludovine de La Rochère, est également responsable de la communication à la Fondation Jérôme-Lejeune depuis 2010. Philippe de Villiers ne manque jamais de souligner l’action de Jérôme Lejeune « chercheur et combattant de la vie » aujourd’hui décédé, tout en saluant les parents qui « préfèrent vivre en parias plutôt qu’en criminels ». En famille ou en sortie scolaire, il est bon de rappeler que les entrées au Parc financent ce genre de mouvement...
Espérance banlieues version aristo-chouans… Port de l’uniforme, éloge des « fondamentaux », tri sélectif des élèves, exhibition des drapeaux (celui de la Vendée !), communication sur des tarifs « attractifs » pour une école hors contrat… Tout cela nous rappelle la stratégie des écoles Espérance banlieues. Le blog « Liberté scolaire » (sic) de la Fondation pour l’école qui abrite les établissements Espérance banlieues, s’est empressé de saluer la naissance de cette école, tout comme le blog Créer son école (Anne Coffinier). Les réseaux de Villiers ne manquant pas d’argent, il ne semble pas qu’ils se soient tournés vers la Fondation… à creuser. En revanche, ce qui est certain c’est leur proximité (Opus Dei ou des messages d’étudiants de l’ILFM – l’Institut libre de formation des maîtres de la Fondation – souhaitant postuler…). « L’école républicaine est inefficace et bientôt morte, la Restauration n’est plus très loin » Un projet éducatif – et politique – que l’on ne saurait mieux résumer qu’en citant ce message publié par un admirateur sur le site de l’école :
Sans aucun rapport : selon Le Canard Enchaîné, Marion Maréchal-Le Pen déjeunait avec Philippe de Villiers samedi 3 septembre 2016, au Puy-du-Fou... À consulter : La rentrée de l’Académie du Puy-du-Fou vue par Ouest France (1) Un spectacle, lancé en 2016, que le parc présente ainsi : « Jamais le Puy-du-Fou n’avait vu aussi grand ! Une salle de spectacle incroyable sort de terre pour donner naissance à la nouvelle création originale du Puy-du-Fou : Le Dernier Panache. |
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