Vivre et dire nos luttes (4)





![]() Être ensemble, en grève, dans le 19ème !Sur Paris, depuis le 5 décembre, nous sommes plusieurs centaines à être en grève reconductible chaque jour. Dans le 19ème arrondissement, des assemblées générales de grévistes se tiennent chaque jour dans des écoles pour organiser des tournées d’écoles, rédiger des tracts, fixer des rendez-vous et établir des mandats pour l’AG centrale des grands jours de grève (un bon récit à lire ici).
L’ambiance est bonne entre les grévistes : on discute beaucoup, mais surtout, on apprend à se connaitre, se forme au militantisme et à l’organisation par l’action ! C’est en faisant des choses ensemble que le collectif se forme.
C’est ensemble qu’on est allé regarder la déclaration d’Edouard Philippe avec les copains et copines de Sud Rail. Ensemble qu’on encaisse les déclarations, ensemble aussi qu’on surnomme le ministre Edouard Flippe en débriefant dans un café. Ensemble qu’on décide de continuer, de se donner la force de tenir, qu’on se motive à aller aider les grévistes de la RATP à bloquer leur dépôt à quatre heures du mat’. https://twitter.com/Toto_Mandarine/status/1204887240285020163?s=20 « Depuis que j’ai cessé le travail, je me sens beaucoup mieux dans ma vie, alors même que l’on a un métier formidable, porteur de sens et d’engagement. Ca montre quand même qu’il y a un problème dans nos conditions de travail… » remarque une collègue dans le cortège de la manifestation, jeudi dernier. Alors oui, on commence à culpabiliser pour nos absences auprès de nos élèves, à se poser des questions sur les retraits de salaire. Mais la grève, ce n’est pas juste l’arrêt du travail : c’est aussi une manière de retrouver du temps, de rencontrer du monde et de faire de la politique.
C’est ma première grève reconductible, et je n’arrive pas à me séparer de ces lignes de Simone Weil à propos des grèves de 36 : « Indépendamment des revendications, cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. […] Joie de trouver tant de sourires, tant de paroles d’accueil fraternel ». Voilà. La grève ne quitte pas mon esprit : je dors en grève comme je me réveille en grève. Mais, je ne suis pas seul : la grève est sur toutes les lèvres. Les instit’ du 15ème arrondissement, les secrétaires médicales, les employés de banque, les passant.es et les gardien.nes d’école : la grève est sur toutes leurs lèvres. Même les « galères » de transport n’arrive pas à retourner l’opinion. On scrute les visages et les conversations dans les cafés, interpelle les inconnus. « Grève le 17 décembre. Parlez-en autour de vous. » Camarades et collègues, faisons de la semaine prochaine une semaine historique. Que tous et toutes, dans le public comme dans le privé, nous arrêtions de travailler le 17 décembre. Soyons solidaires. Un prof des écoles grévistes PS :
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