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Échos du 22 mars 2018…

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22 mars 2018, la journée commence par une “perle”, ce “décryptage du Parisiendy37kryw4aaqjgu.jpg

On y va ensemble ? – Rouen

Tout commence au détour d’un couloir, en salle des profs ou entre deux cigarettes. « – Tu fais grève demain ? Moi oui. Et j’aimerais bien aller en manif, par exemple à Paris mais de chez moi, c’est galère, et en plus avec la grève des transports… – Attends, mais moi je pensais aller à Chartres en voiture et comme on n’habite pas loin, si tu veux, on y va ensemble ! – Ah oui, c’est une bonne idée. On se tient au courant ! » Plus tard, au détour d’une autre discussion, j’apprends que deux collègues pensaient aller à la manif de Rouen. Qu’à cela ne tienne : Chartres, Rouen… Entre être 2 et être 4, c’est vite plié : on y va ensemble ! Un jour plus tard, pendant un conseil de classe, c’est une collègue qui me dit qu’elle sera aussi gréviste et qu’elle irait bien rejoindre ses camarades militants à Paris. Je lui parle de notre petit groupe qui se rend Rouen, en pensant aussi que, comme elle vient d’arriver dans l’établissement, ce serait chouette de partager ça avec elle! Et hop, on l’embarque aussi ! Et voilà le rendez-vous posé le jeudi matin, départ 9h15 pour être sur Rouen à 10h. Ça fait 5 ans que je suis dans cet établissement bien connu pour ses belles mobilisations passées ou récentes, et c’est la 1ère fois durant ces 5 années, qu’on défile ensemble. Durant la manif, on parle de banderoles des luttes passées à retrouver, de la suite à donner en salle des profs, à la prochaine heure d’info. Est-ce la naissance d’une dynamique, qui s’emboîte avec toutes les actions solidaires et militantes qui existent déjà dans l’établissement ? On l’espère !… 01.jpg02-r90.jpg Donc nous voilà à Rouen : rouen_1.png rouen_2.png

Avant la manif – Paris

Comme à chaque jour de grève, je mets un moment à comprendre pourquoi je ne me suis pas levé, pourquoi je ne suis pas déjà dans la cour à accueillir les élèves. Se mettre en grève, c’est accepter de ne pas y être : une journée entière pour faire autre chose. Trainer avec un café en lisant un roman, ranger sa cuisine, dormir vingt minutes de plus, s’occuper de politique. J’enfile plusieurs couches de vêtements en prévision du froid, prépare mon sac pour la manif puis file prendre le métro en direction de la place de la République pour « l’AG de grève ». C’est Sud Educ Paris et la CNT qui appellent ; elle est censée se tenir dans « la Croizat ». « La Croizat », c’est la grande salle de la Bourse du travail de Paris, une salle circulaire avec des boiseries, une coupole en verre et le buste de Jaurès qui toisent l’assistance. Cette salle, elle réussit à te faire sentir légataire de l’héritage du mouvement ouvrier par le seul fait d’y être assis. Quand j’arrive, on se rend compte que la salle réservée est en fait dans une annexe de la Bourse du travail, et que la Croizat est vide toute la journée. On râle un peu et se met en route : de toute façon, pour remplir la Croizat, il faut être assez nombreux/ses… On s’installe dans une salle aussi large que basse de plafond, garnie d’une double tribune. Du monde commence à arriver et on se retrouvera finalement une bonne centaine. Comme les interventions devaient se limiter à trois minutes, mais aussi parce que tout le monde sait que nous n’avons pas à nous convaincre, la parole circule. Il y a des instit’, mais aussi des professeurs du secondaire, des assistant.e.s d’éducation et des auxiliaires de vie scolaire (et quelques profs de facs) : on fait le tour des problématiques de chaque secteur. C’est assez riche d’être tous et toutes ensemble que les professeurs des écoles entendent ceux du lycée et vice-versa, d’entendre aussi ce qu’ont à dire les précaires de l’Educ Nat’. Concernant la suite de la mobilisation, une certaine intelligence collective nous a épargné les incantations à la grève générale, et à égrainer des pistes, des envies pour construire la grève avant de la décréter. On sait tous et toutes que si nos collègues sont mobilisé.e.s aujourd’hui, ce ne sera pas facile de les faire entrer dans une mobilisation de longue haleine. En même temps, il y a la grève des cheminot.e.s qui commencent le 3 avril et tout le monde est d’avis qu’il faut suivre le mouvement. D’ailleurs dans le 93 ils/elles ont déjà commencé : le lycée de la Légion d’Honneur (établissement élitiste et public situé à Saint-Denis) a été occupé par des enseignant.e.s dénonçant le manque de moyens dans leur département. On parle de faire des actions, des banquets, un stagiaire du 93 propose de bordéliser le concours de recrutement de l’académie de Créteil… finalement, on se met d’accord sur deux points : autant être modeste, mais réussir nos coups. L’AG propose donc d’organiser une action le 3 avril, premier jour de la grève des cheminots, et d’appeler à rejoindre la grève des précaires de l’Education nationale le 5 avril. Voilà. Bon, on n’est pas dupe parmi ces cent personnes, il y a surtout des syndicalistes, et encore plus parmi celles et ceux qui ont pris la parole. Mais quand même on se dit que ce n’est pas si mal, et on rejoint le début de la manif « Fonction publique » à Bercy…

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