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Contre la réforme de la fonction publique, tous et toutes en grève le 9 mai 2019 !

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Le passage le plus amusant de l’essai politique de François Bégaudeau sur la bêtise de la bourgeoisie contemporaine (1) est son chapitre consacré à son ancien statut de fonctionnaire. A rebours des discours libéraux sur son coût social et son inefficacité, il louait sa valeur civilisationnelle, révolutionnaire et soulignait en quoi son existence insupportait les capitalistes : le fonctionnaire, c’est celui qui rend service hors de la sphère marchande, commerciale et concurrentielle. Quand il exerce son zèle, il ne répond pas seulement à la critique de fainéantise renouvelée par les zélateurs du libéralisme, il exerce dans le même temps sa liberté et son sens de l’intérêt général. François Begaudeau conclue de façon provocatrice (et comme une proposition alternative au salaire universel) qu’il faudrait étendre le statut à tous les travailleurs pour les libérer du salariat.
L’appel de la CNT-SO à se mettre en grève et à défendre le statut de la fonction publique n’est pas seulement une question de condition de travail ou de rupture du contrat social, mais également de choix de société !

Dans la lignée du rapport CAP 2022, le projet de réforme de fonction publique se donne pour objectifs de rendre la fonction publique « plus agile (!), plus ouverte et plus attractive, avec des services publics plus efficaces ». Privatisation, casse du statut de fonctionnaire, démantèlement du service public, recours massifs aux CDD, individualisation à tous les étages… lorsque l’on traduit la novlangue macroniste.

La loi prévoit tout simplement la casse du statut de fonctionnaire : recours massif aux CCD, individualisation du déroulement des carrières, individualisation des rémunérations, entretiens individuels… Les conditions de travail vont se dégrader : augmentation du temps de travail, attaques probables contre la protection sociale complémentaire… Le droit à la formation recule et les quelques avancées en matière d’égalité professionnelle sont bien insuffisantes.

Pour une analyse complète du projet de loi, lire l’appel confédéral CNT-SO

Travailleurs.euses de l’Education, soyons tous et toutes en grève le 9 mai 2019 !
Nous sommes tous et toutes concerné.e.s. Ces logiques libérales et managériales nous les connaissons. Les dernières réformes Macron/Blanquer (Parcoursup, réformes du bac, réforme de la voie pro, École de la confiance) sont dans le même esprit : austérité, individualisation, remise en cause du statut, recours aux contractuel.lle.s (AED assurant enseignements…)… Qui croit Macron quand il dit qu’il envisage de renoncer à la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires ? Le pire est à craindre pour notre secteur également, il faut donc reprendre le combat !
Nous sommes également concerné.e.s en tant qu’usager.e.s des services publics. Si les conditions de travail se dégradent pour les travailleurs.euses des services publics, c’est les services publics qui se dégradent et usager.e.s qui en pâtissent également !

Mobilisons-nous pour des services publics de qualités, sans profits et d’égal accès à tous et toutes avec le maintien d’un maillage territorial fort !

La santé, les transports, l’éducation, les services de proximité à la population… ne sont pas des marchandises. La population souffre du manque d’accès aux services publics, les inégalités sociales et territoriales sont devenues des gouffres : les travailleurs.euses, les précaires, les jeunes sont dans la rue depuis des mois, mais le gouvernement répond par le mépris et la répression.
Le 1er mai 2019 a été un succès. La colère sociale ne s’essouffle pas. Continuons la lutte et travaillons pour la convergence des luttes. La grève du 9 mai doit être massive… pour continuer jusqu’au recul du gouvernement !
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(1) F. Begaudeau, Histoire de ta bêtise, Fayard/Pauvert, janvier 2019.

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