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Changer l’école : de la critique aux pratiques (collection N’Autre école)

Être révolutionnaire à l’école, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est sur cette question que s’ouvre l’anthologie Changer l’école, de la critique aux pratiques qui sort aux éditions Libertalia le 1er février (mais que vous pouvez d’ores-et-déjà pré-commander).

Changer l’école est le second titre de la collection de livres lancée il y a quelques mois par la revue N’Autre école, collection qui affiche son ambition « d’engager le débat sur une éducation émancipatrice à partir de pratiques militantes, sociales et pédagogiques » qui visent « à changer l’école et la société ».

C’est bien cet horizon que l’ouvrage nous propose d’approcher à travers un recueil de textes publiés dans les 30 premiers numéros de la revue, en conservant comme boussole l’attachement aux pratiques de terrain, car, comme le disait Fernand Oury « On ne parle que de ce qu’on a fait. »

Quatre parties structurent cette démarche, sans épuiser les innombrables pistes que tout éducateur soucieux de transformer ses pratiques voit s’ouvrir devant lui.

C’est tout d’abord en questionnant cet engagement social et pédagogique que le recueil envisage ces pratiques de rupture. Pourquoi ces deux facettes sont-elles indissociables ? Célestin Freinet en avait déjà fait le socle de sa pédagogie : « L’éducateur est d’abord un homme socialement éduqué et actif, qui lutte dans les organisations sociales, syndicales et politiques, pour la préparation du terrain favorable au travail pédagogique subséquent » mais, « sans la révolution à l’école, la révolution politique et économique ne sera qu’éphémère » et pour cela « il ne suffit plus, précise-t-il encore, de développer, d’améliorer, de réformer l’enseignement, il faut le… révolutionner. »

Et c’est justement autour de la question de l’institution scolaire que s’élabore la seconde partie qui se demande s’il est possible de défendre l’école publique sans la critiquer. Une partie qui aborde les ambiguïtés de l’école, entre pacification et émancipation afin d’inviter ses acteurs à ne plus être les gouttes d’huile de la machine scolaire mais les grains de sable dans les rouages du système.

Quelles pratiques de rupture mettre alors en œuvre ? Les nombreux exemples sont présentés à travers des témoignages, qui constituent le cœur du livre, autour des enjeux de l’évaluation et de ses alternatives ou de la démocratie et des ses pratiques concrètes au sein des établissements pour les élèves mais aussi pour les personnels (direction collégiale).

La définition des savoirs, des contenus d’enseignement, fait l’objet d’un développement qui balaye un large spectre, de l’enseignement des langues à celui des sciences ou de la philosophie et qui articule mise en œuvre et questionnement des savoirs, toujours polémiques, toujours à construire…

Pour finir, c’est en allant voir et apprendre ce qui se passe « ailleurs » que ce recueil, sans prétendre conclure, invite lecteurs et lectrices à poursuivre le chemin, en se retroussant les manches, en expérimentant, en prenant la plume, ou en poursuivant l’aventure avec la revue N’Autre école

Voilà donc une lecture qui ne saurait laisser indifférents les visiteuses et les visiteurs de Questions de classe(s) !

Grégory Chambat


Changer l’école, de la critique aux pratiques, Collectif, Libertalia, 2014, 192 p., 10 €, disponible en librairie à partir du 1er février et déjà en pré-commande sur le site de la revue N’Autre école.

Ce texte est la retranscription de la chronique “Lectures d’école” de l’émission radio des syndicats CNT éducation sur Radio Libertaire du mardi 14 janvier 2014, à télécharger sur le site.

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