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Si vous n’avez pas de voix, criez, si vous n’avez pas de jambes, courez, si vous n’avez pas d’espoir, inventez !

Nouvelle Kronik des Robinsons

Pour sortir de l’individu négatif

L’individu négatif est un concept exposé par R Castel. Le sociologue nous décrit un individu qui a connu successivement deux pertes:

– celle de la sécurité de son milieu social, éducatif, familial, de sa communauté au sens large

– et celle de la collectivité de l’Etat, des protections sociales, sanitaires, économiques et politiques; bref, de toutes les protections qui soient.

Cet individu doublement coupé de tout soutien, de toute sécurité ne peut plus être qu’un individu négatif; un individu tellement insécurisé qu’il n’est plus dès lors qu’en quête de sécuritaire, de normes de modèles, de police, de surveillance.

Un tel individu ne rêve plus que de s’en sortir tout seul non pas avec les autres, mais le plus souvent malgré et contre eux. Plus rien ne lui inspire la Justice, la Liberté ou même l’équité. Tout cela s’est écroulé en lui sous l’effet d’un soleil noir car il absorbe tout, veut tout pour lui seul.

Un tel; individu n’a plus d’autre impression d’exister que quand il se soustrait. Il doit s retrancher des autres pour prendre soin de lui, se protéger de la relation, de la compassion, de la sympathie , de l’alliance par peur de se perdre. Il ne se possède plus que quand il se refuse.

La Pédagogie sociale est celle qui propose, au contraire de la nécessité de se retrancher, celle de donner; celle qui,institue la confiance comme un déjà là et non comme le résultat d’une épreuve ou d’un contrat.

La Pédagogie sociale travaille à une autre sécurité , celle des autres, du groupe de la communauté.

Dans les moments de vie, les ateliers de rue, nos fêtes conviviales , nous expérimentons tous cette sécurité là permise par la durée, le don, l’inconditionnalité, l’hospitalité .

De fait, comme en Pédagogie Freinet, nous voyons des personnes des enfants s’épanouir, se grandir autant que grandir, s’ouvrir et s’affirmer.

Longtemps après , des années parfois le souvenir demeure. De telles rencontres ont transformé de telles façons de voir la vie.

L’individu négatif a cédé la place à une personne, non enfermée en elle-même.

Nous avons tant écrit , et témoigné des sécurités paradoxales que nous mettons en oeuvre et qui reposent toutes sur l’éthique du risque, de la rencontre et de l’inattendu. La réalité est là, toute simple; lors de tous ces temps , de tous ces ateliers, de tous ces regroupements avec des milliers de différence, en prise directe avec les réalités sociales les plus dures, nous faisons l’expérience toute simple d’une cité possible, … face à un courant contraire, un flot négatif gonflé de toute part.

Trop de pouvoirs, trop de soifs de profits, trop d’abandons, de discours se nourrissent sur le dos de tant d’individualité négative, que c’est le lien social même qui aujourd’hui est en péril, risquant d’emporter aussi les profiteurs.

De même que la Pédagogie Freinet a exprimé depuis si longtemps, une école qui fait sens, qui grandit les enfants, rendant ineptes tous les Pisas , vagues de réformes, et refondations spasmodiques … et qu’on ne l’entend pas.

De même, la Pédagogie sociale questionne les blocages, impasses et angles morts d’un Secteur Social en souffrance et démontre que le Travail Social se réinvente le plus souvent, là où on l’a abandonné.

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