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Postes à profil au mouvement parisien 2021 – tribune de l’AG éducation du 18ème

Le 1 er avril, le mouvement s’ouvre à Paris. En parcourant la circulaire on tombe sur une information préoccupante : 95 des 650 écoles parisiennes deviennent à la rentrée 2021 des écoles à profil.

Kesako ?

Dans ces écoles, les postes de chargé·es de direction ne s’obtiendront plus au mouvement mais par entretien auprès d’une commission académique.

Le candidat ayant obtenu un avis favorable est affecté sur le poste correspondant sans participation au mouvement. Cette affectation prime sur les demandes faites au mouvement […].

Les écoles concernées sont toutes celles placées en REP+ et celles dont l’indice de positionnement social est inférieur à 90. Dans le 18ème : 36 écoles. Par définition les plus défavorisées.
En parallèle, seront aussi postes à profil : les directions d’écoles en enseignement de langue renforcé, les postes d’enseignants en section internationale et ambassadeurs du numérique.
On voit bien là le vieux projet d’école à deux vitesses se mettre en place en choisissant les équipes des écoles d’élites. Cette même sélection sera au service d’un contrôle renforcé des injonctions ministérielles dans les écoles des quartiers populaires. On peut y lire une tentative de reprise en main des équipes ayant ces dernières années appliqué avec le moins de ferveur les innovations pédagogiques émanant du ministère
(évaluations nationales, LSU ou autre petit livre orange, etc).

Cette première étape sera suivie, et le rectorat de Paris ne s’en cache pas, d’une généralisation des postes à profil (ou bien encore « postes à exigences particulières ») chez les PE.

La preuve ?

Dans l’académie de Montpellier une expérimentation est en cours pour la deuxième rentrée de suite : les dispositifs dédoublés (GS, CP, CE1) sont l’objet d’une fiche de poste détaillée. Les candidats (justifiant de 3 ans d’ancienneté) doivent monter un dossier pour ensuite passer un entretien devant une commission. Enfin sauf si leur IEN rend un avis positif, auquel cas l’entretien n’est plus de mise.

Fort de cette expérience, capitalisant sur l’éviction des syndicats en CAPD, le ministère a les coudées franches pour choisir les collègues qui seront aux manettes de ces vitrines rutilantes que sont les classes dédoublées dans le bilan des années Blanquer. Bilan forcément positif.

L’agenda est si bien huilé, que le 10 mars le Sénat a adopté en première lecture la loi Rilhac en dotant les chargé·es de direction de l’autorité fonctionnelle. Ces trente dernières années, ils ont tenté par trois fois de faire de la direction une supérieure hiérarchique, comme l’IEN. Trois fois ils ont échoué.

Rappelons que depuis plus d’un siècle, le conseil des maîtresses et des maîtres régule la vie de l’école sans subordination, entre égaux·les. Les dirigeants n’ont jamais pu avaler cette idée d’école sans chef·fes, au fonctionnement coopératif.

Le texte repasse prochainement à l’Assemblée pour adoption définitive.
Sans attendre, mobilisons-nous au sein des équipes pour faire barrage à ce projet global visant à détruire l’École publique existante pour la transformer en entité au service d’une politique réactionnaire.
Pour une école collaborative et émancipatrice c’est toutes et tous ensemble, dans la lutte, que nous gagnerons.

L’AG du 18e des enseignant·es en colère mais pas résigné·es

illustration : capture d’écran IProf, 2021

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