Via le blog d’Eveline Charmeux
[…] Emmanuelle Johsua, est allée jusqu’à exiger qu’il donne des excuses, dans sa “lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer en 31 points”, qu’elle énumère dans un billet de son blog sur Mediapart.
Trente-et une fautes incontestables… La liste, pourtant, n’est pas complète : est oublié tout ce qu’il a fait à l’école primaire.
C’est là, en effet, qu’il a commis les ravages les plus graves. Or, de toute la scolarité d’un enfant, l’école primaire, avec la maternelle, est, de loin, la partie la plus importante, celle qui se déroule à un moment d’extrême fragilité des petits, celle qui laisse des traces, parfois indélébiles.
Alors, à ces 31 fautes inexcusables au collège et au lycée, j’ai considéré qu’il fallait en ajouter quelques autres, que voici.
32 : Pour avoir oublié dans chacune de vos injonctions qu’un élève est un être humain, qu’on ne manipule pas n’importe comment, je vous demande de vous excuser.
33 : Pour avoir imposé un enseignement de la lecture qui n’enseigne que le déchiffrage et empêche les enfants d’apprendre à lire, je vous demande de vous excuser.
34 : Pour avoir confondu lecture, lecture à haute voix et déchiffrage oralisé, ce qui, déjà grave chez un élève d’Inspé, est impardonnable chez un Ministre de l’Education Nationale, je vous demande de vous excuser.
35 : Pour avoir osé imposer un entraînement à la rapidité de la lecture à haute voix, pratique stupide, ridicule et dangereuse aux enfants, en prétendant que c’est nécessaire à la « fluence » en lecture, contresens des plus grossiers, je vous demande de vous excuser.
36 : Pour avoir humilié les enseignants en les inondant de brochures censées leur expliquer comment ils doivent travailler, je vous demande de vous excuser.
37 : Pour avoir mis effectivement en danger des enfants de six ans, et moins, par des évaluations inutilement stressantes et consommatrices d’un temps précieux pendant lequel ils n’apprennent rien, je vous demande de vous excuser.
38 : Pour avoir imposé, sans la justifier, une conception des « fondamentaux » de l’école, rejetée par tous les pédagogues, je vous demande de vous excuser.
39 : Pour avoir nié, ignoré, balayé d’un revers de la main, quarante années de propositions solides en pédagogie de l’école maternelle et primaire, je vous demande de vous excuser.
40 : Pour tout le mal que vous avez fait aux enfants, aux parents, aux enseignants, aux chercheurs et aux pédagogues que vous avez insultés, je vous demande de vous excuser.
Ce serait la moindre des choses car rien de tout cela n’est excusable.