Éduc’ Freinet numéro 266

Freinet le disait déjà au début du XX^e siècle : pour enseigner la géographie, l’histoire ou les sciences, les livres ne suffisent pas. Rien ne vaut la classe-promenade pour se plonger dans la réalité et d’abord voir, entendre, sentir. Puis s’étonner, s’enthousiasmer, réfléchir…

Et encore aujourd’hui, les classes sortent des classes. Dehors. Près ou loin. Autour ou ailleurs. En ville ou en forêt… Elles partent en exploration sans carte ni boussole, sans topoguide ni plan. Parce qu’explorer, c’est s’ouvrir à l’inattendu, à l’improbable, voire à l’incroyable. Les élèves « ouvrent les yeux pour lire le monde ». Quand ils sont en action et avancent en explorateurs et exploratrices, ce sont leurs questionnements qui transforment les alentours – souvent proches – en champs de recherche et de travail. Et grâce à ce savoir ancré dans leur expérience sensible, ils peuvent se poser des questions, construire des connaissances et les partager à travers la correspondance scolaire et dans les publications de l’ICEM

C’est le citoyen conscient des enjeux de l’environnement qui se construit ainsi, modestement, sortie après sortie. Car nous voulons rendre nos élèves capables de « décoder parmi les actions de l’homme sur les paysages celles qui améliorent la vie, canalisent la nature, permettent un recul des catastrophes naturelles, servent l’humanité sans détruire la planète et celles qui, au contraire, abiment les paysages, confisquent les espaces ou sont cause de catastrophes. Nous voulons former des citoyens. 

Classe-promenade, sortie enquête, classe du dehors : autant de pistes pour celles et ceux qui veulent explorer leur milieu dès que la porte de la classe est franchie. Car en pédagogie Freinet, il est nul besoin de grands lointains pour apprendre, comprendre, travailler l’environnement.