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Madeleine Vernet, une pédagogue en action

Figure oubliée – comme tant de femmes – de l’histoire du syndicalisme et de la pédagogie, Madeleine Vernet mérite assurément de retrouver sa place aux côtés de Paul Robin et de Sébastien Faure. Comme les animateurs de l’orphelinat de Cempuis et de l’école de la Ruche, la fondatrice de l’Avenir Social, cet orphelinat de la région parisienne inauguré en 1906, illustre les tentatives du mouvement anti-autoritaire de combattre l’école de la bourgeoisie et créant ses propres structures éducatives.

La spécificité de ce projet éducatif réside avant tout dans le lien qu’il a tenu à établir avec le mouvement social et plus particulièrement le mouvement syndicaliste révolutionnaire. Créée pour prendre en charge les orphelins de la classe ouvrière et leur offrir une éducation libérée des dogmes et des préjugés cette institution veillera jalousement sur son indépendance vis-à-vis de l’État en s’appuyant sur le soutien financier et politique du mouvement ouvrier. Après la Première Guerre mondiale, dans un contexte de prise de contrôle des institutions ouvrières par le PC et la CGT-U, l’Avenir social perdra son autonomie politique. Madeleine Vernet, libertaire avant tout, en quittera alors la direction. L’établissement continuera sans elle jusqu’en 1988 (L’Avenir social se transforme alors en association humanitaire liée à la CGT).

Il était temps de présenter le parcours de cette militante libertaire. C’est ce que fait Hugues Lenoir avec son Madeleine Vernet que viennent de publier les éditions du Monde Libertaire. En 70 pages, il survole la vie de cette infatigable militante, l’aventure de L’Avenir social mais aussi ses engagements pacifistes et féministes. Un hommage nécessaire et instructif.


Madeleine Vernet,
Hugues Lenoir, Les Éditions du Monde Libertaire, coll. « Graine d’ananar », 2014, 66 p., 5 €.

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