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La subversion pédagogique

Dans son édition du 8 juillet Le Café pédagogique proposait, dans le prolongement du n° de la revue N’Autre école “Subvertir les pratiques pédagogiques” un entretien avec Grégory Chambat du comité de rédaction de N’Autre école et du collectif d’animation du site Q2C.

La subversion pédagogique – Interview de Grégory Chambat

L’ école de Jules Ferry entendait s’opposer aussi bien à l’école religieuse qu’à l’école « du peuple » imaginée par les Communards et le mouvement ouvrier. Grégory Chambat est enseignant en collège depuis 1995. Depuis 15 ans il exerce dans un collège de Mantes-la-Ville (Yvelines) auprès d’élèves non-francophones. Militant syndical (CNT-éducation), il est membre du comité de rédaction de la revue N’Autre école, et du collectif d’animation du site Questions de classe.

Comment présenteriez-vous la subversion pédagogique à des enseignants ?

L’idée de la « subversion pédagogique », recouvre une double réalité. Il s’agit, d’une part, de voir en quoi les différents pouvoirs subvertissent et « récupèrent » un certain nombre de principes issus des pédagogies populaires et les détournent à leur profit (par exemple, les notions de compétences, d’autonomie, de travail en groupe). C’est le premier volet d’une réflexion en phase avec les débats très vifs qui traversent – et divisent les mouvements pédagogiques, mais aussi les syndicats et les salles des maîtres ou des profs…

Mais il ne s’agit pas de s’en tenir à des lamentations ou à une posture de stricte défense de l’institution. La compétition, la concurrence, l’individualisme, l’évaluation ne sont hélas pas des créations du néo-libéralisme : ce sont aussi des éléments constitutifs du système éducatif français, et ce, depuis sa création. On ne peut donc défendre l’école publique face aux menaces de marchandisation ou de privatisation sans la critiquer, en paroles mais aussi en actes. C’est le second sens de cette subversion : comment, collectivement et à notre échelle, dans notre quotidien d’enseignants et d’enseignantes, pouvons-nous « subvertir » l’institution et ses méthodes afin de mettre en œuvre d’autres pratiques pédagogiques, non plus au service de la reproduction et de la légitimation des inégalités sociales ou d’une perspective de « pacification sociale », de domination et de contrôle mais avec une ambition émancipatrice.

Il s’agit alors de travailler sur les contradictions et les ambiguïtés d’une institution dont Freinet disait déjà qu’elle était « fille et servante du capitalisme » mais dans laquelle la pédagogie qu’il a inspirée a toujours pensé qu’elle avait sa place, avec les enfants du peuple, pour y défendre et y pratiquer une « autre éducation » – ce que nous appelons « n’autre école ».

Lire la suite de l’entretien sur le site du Café pédagogique

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