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Par Jérôme Martin, via le site de l’Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe
L’orientation professionnelle (OP) apparaît au début du xxe siècle afin de conseiller et guider les adolescents dans le choix d’un métier. Née dans le sillage d’associations professionnelles soucieuses de la formation professionnelle des apprentis, d’associations philanthropiques et de milieux pédagogiques, elle reçoit l’appui de la psychologie. Après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de croissance économique, les services d’OP se développent dans des formes variables selon les pays. À partir des années 1980, en même temps qu’elle est élargie aux adultes, elle devient un instrument des politiques européennes de l’emploi sous le nom d’Orientation tout au long de la vie (OTLV). Cependant, ce processus d’européanisation ne fait pas disparaître les spécificités nationales.
Au tournant du xxe siècle, en Europe, mais aussi aux États-Unis, les premiers services d’orientation professionnelle (OP) apparaissent. Ils se proposent de conseiller et de guider les adolescents dans le choix d’un métier et l’accès à l’emploi. Née de l’industrialisation, de la formation des marchés du travail, mais également de l’action de mouvements éducatifs et de nouvelles sciences humaines comme la psychologie, l’OP prend des formes différenciées en fonction des contextes nationaux.
Entre placement, formation professionnelle et psychologie (1890-1940)
Les premiers services d’orientation, apparaissant autour de 1900, résultent d’initiatives de la société civile, l’État restant la plupart du temps en retrait.
La Grande-Bretagne fait figure de pionnière ; elle met en place un dispositif mixte associant les bureaux de placement (1909) et les autorités scolaires locales (1910). En Belgique, c’est sous l’impulsion du pédagogue A.-G. Christiaens que le premier service est ouvert (1912). En Suisse, les premières initiatives relèvent de l’artisanat et des associations de protection des apprentis (1916). En France, un comité d’orientation est créé avec la collaboration du psychologue Alfred Binet (1912).
À partir de 1918, les besoins en main-d’œuvre favorisent l’OP. En France, elle est placée sous la tutelle de l’Enseignement technique (1922). Le dispositif est complété par la création de l’Institut national d’orientation professionnelle (1928) qui forme des conseillers sous la direction du psychologue Henri Piéron. En Belgique, le premier office est transformé en Office intercommunal pour l’orientation professionnelle des jeunes gens de l’agglomération (1919). L’Allemagne met en place un système centralisé dépendant du ministère du Travail (1927) qui utilise largement les tests psychotechniques.
Dans les années 1920, la psychologie, en proposant une orientation « scientifique » fondée sur les tests psychotechniques, renforce son assise. L’institut Jean-Jacques Rousseau de Genève (1912) est un foyer international de la psychologie appliquée. La France, la Pologne, l’Italie ou l’Allemagne disposent de laboratoires de psychotechnique. Dans les années 1930, l’OP est mise au service de la lutte contre le chômage. En Suède, la loi de 1934 sur les bureaux de placement organise des services spécialisés d’OP et de placement des adolescents. En Belgique, un Centre national de l’orientation professionnelle est créé en 1936, à côté d’organismes confessionnels rattachés au mouvement ouvrier chrétien. En France, un décret de 1938 rend obligatoire un certificat d’OP pour les élèves en fin d’études primaires et prévoit la généralisation des offices d’OP, la guerre reportant néanmoins l’application de ces mesures.
Essor dans un contexte de croissance économique et de scolarisation (1950-1980)
À partir des années 1950, l’OP se transforme. Dans un contexte de croissance économique, les États se dotent de services d’OP ou les renforcent.
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