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Les Atsem en lutte – entretien

Un entretien avec Caroline, Atsem mobilisée à Montpellier.

 

Questions de classe(s) – Pouvez-vous présenter les missions et le statut des Atsem qui ne sont pas forcément connus de toutes et de tous ?

Caroline Le décret n° 2018-152 du 1er mars 2018 accroit les missions des ATSEM puisqu’ils et elles sont chargé·es de l’assistance au personnel enseignant pour l’accueil et l’hygiène des enfants des classes maternelles ou enfantines ainsi que de la préparation et la mise en état de propreté des locaux et du matériel servant directement à ces enfants.

En leur qualité de membre de la communauté éducative, les ATSEM peuvent :

participer à la mise en œuvre des activités pédagogiques prévues par les enseignants et sous la responsabilité de ces derniers ;

assister les enseignants dans les classes ou établissements accueillant des enfants à besoins éducatifs particuliers

Par ailleurs, ils et elles pourront être chargé·es d’une part, de la surveillance des enfants des classes maternelles ou enfantines dans les lieux de restauration scolaire, d’autre part, en journée, des missions susmentionnées et de l’animation dans le temps périscolaire ou lors des accueils de loisirs en dehors du domicile parental de ces enfants

Lien vers le décret : 2018-152 du 1er mars 2018

 

Le rôle primordial des ATSEM est reconnu mais cette reconnaissance s’arrête aux mots. Car lorsqu’il y a des actes, cela ne démontre aucune reconnaissance de notre rôle éducatif majeur et de notre connaissance minutieuse des enfants


Questions de classe(s) – Quelles sont concrètement les conditions de travail des Atsem ? Leur rôle primordial est-il reconnu par les mairies qui les emploient ? 

Caroline Le rôle primordial des ATSEM est reconnu mais cette reconnaissance s’arrête aux mots. Car lorsqu’il y a des actes, cela ne démontre aucune reconnaissance de notre rôle éducatif majeur et de notre connaissance minutieuse des enfants. Nous avons à accompagner l’enfant dans tous les aspects de sa journée d’école. D’abord nous l’accueillons, nous assurons l’animation hors temps de classe, nous l’enregistrons pour qu’ensuite il puisse manger à la cantine où nous sommes à nouveau présentes et nous assistons le professeur dans son accompagnement tout au long de la journée. Nous l’accompagnons également dans ses besoins physiologiques. On nous demande d’être polyvalentes cependant s’occuper d’enfants sur une journée de 10h demande une attention constante ce qui est en totale opposition avec la polyvalence qu’on nous impose. Nous travaillons dans un cadre de travail avec des décibels élevés (enfants, sonneries, déplacement du mobilier : raclement de chaise, assiettes, couverts, les cris des adultes pour appeler au calme, les sifflets etc…). Les locaux ne sont pas adaptés aux changements de saisons et ne sont pas non plus adaptés en terme d’espace. 

 

L’enjeu est que les ATSEM puissent faire partie intégrante de l’équipe éducative. A ce jour, les ATSEM sont mise à part. L’ampleur de la mobilisation est nationale, le souhait des ATSEM est de faire une grève reconductible nationale avec le soutien des syndicats qui doivent être présent pour les soutenir et que les ATSEM soient syndiqués ou non.

 

Questions de classe(s) – A Montpellier, mais aussi dans d’autres villes, une mobilisation inédite est en cours, quelles sont les raisons de ce mouvement ? Quel est son ampleur et quelles en sont les enjeux ?

Caroline Cela fait de nombreuses années que les ATSEM se battent afin d’avoir des conditions de travail identiques entre toutes les ATSEM de France. Depuis peu, on commence à nous accorder un regard sur nos conditions de travail. Le ménage présent dans les tâches des ATSEM doit disparaitre. La loi DUSSOPT doit également être adaptée à des métiers qui peuvent la mettre en place sans négliger la qualité du résultat. On demande à ce jour que le personnel épuisé s’occupe des enfants qui leur sont confié avec une attention qu’il est impossible d’avoir tout au long d’une journée complète de travail. Les enjeux à long terme sont sociétaux puisque nous intervenons dans le cour de vie d’un enfant et que ce même enfant aura à participer à la vie collective dans son avenir. Quelle est la vision de l’avenir d’un enfant qui est habitué à voir que le personnel qui l’encadre est maltraité. L’enjeu est également de faire évoluer un métier qui représente un travail à part entière et dont il n’est plus possible d’assurer une polyvalence au détriment des salariés qui encadrent des enfants. L’enjeu est que les ATSEM puissent faire partie intégrante de l’équipe éducative. A ce jour, les ATSEM sont mise à part. L’ampleur de la mobilisation est nationale, le souhait des ATSEM est de faire une grève reconductible nationale avec le soutien des syndicats qui doivent être présent pour les soutenir et que les ATSEM soient syndiqués ou non.

 

Les ATSEM sont organisées par communes, relativement isolée les unes des autres ce qui les rends fragiles fasse à des maires tout pouvoir. Elles s’organisent grâce aux syndicats, aux collectifs, aux parents d’élèves et épisodiquement grâce aux personnalités publiques qui se positionnent en leur faveur.

 

Questions de classe(s) – Au-delà de la lutte actuelle, quelles revendications générales portent les Atsem ? Comment sont- elle collectivement organisées ? Quelles seraient les pistes à développer dans les écoles ?

Caroline Des fonctions ciblées à l’éducation et l’accompagnement des enfants. Nous ne voulons pas réaliser de missions d’animation. Nous luttons pour ne pas les faire cependant il a été mis en place une catégorie B d’atsem avec la responsabilité d’animation. Les évolutions ne sont que dans un intérêt d’économie car les mairies ne trouvent pas d’animateurs. 

Nous ne voulons pas d’une loi qui ne prenne pas en compte la difficulté de notre travail. Nous voulons que les maires utilisent les leviers qu’ils ont à leur disposition pour accompagner notre travail. Nous ne voulons pas être surchargée au risque de l’enfant que nous devons accompagner.

Il faudrait harmoniser et faire reconnaitre nos fonctions auprès des maires de France.

Les ATSEM sont organisées par communes, relativement isolée les unes des autres ce qui les rends fragiles fasse à des maires tout pouvoir. Elles s’organisent grâce aux syndicats, aux collectifs, aux parents d’élèves et épisodiquement grâce aux personnalités publiques qui se positionnent en leur faveur.

Depuis trop longtemps les ATSEM se taisent car les conditions de travail sont si difficiles qu’il n’y avait plus de voix pour protester. Aujourd’hui la loi DUSSOPT les oblige à se battre à nouveau pour ne pas aggraver des conditions de travail déjà difficiles.

 

Questions de classe(s) – Pour revenir à l’actualité, comment participer et soutenir ce mouvement ?

Caroline Le meilleur moyen de participer est de nous aider à gagner en visibilité. Chose que nous n’avions jusqu’alors jamais eu. Cela permettrait de nous aider dans notre cause et de nous porter jusqu’à ce que les choses changent. Depuis trop longtemps les ATSEM se taisent car les conditions de travail sont si difficiles qu’il n’y avait plus de voix pour protester. Aujourd’hui la loi DUSSOPT les oblige à se battre à nouveau pour ne pas aggraver des conditions de travail déjà difficiles. 

Caroline Bour, ATSEM ULIS Ecole Kurosawa de Montpellier 


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