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Et si… une autre école ? (extrait du nouveau N’Autre école)

À Questions de classe(s), nous avons voulu nous autoriser à rêver une autre école, plus juste, plus égalitaire et plus digne des jeunes que celle d’aujourd’hui. Nous avons laissé libre cours à notre imagination pour dessiner une école qui n’est pas si utopique que cela, mais dont la naissance demandera bien des engagements et des combats, dans l’institution comme dans la rue…

Et si… On réduisait le temps de travail de tous les travailleur·euses de l’éduc ?
Et si… Les yachts des milliardaires étaient réquisitionnés et transformés en structures d’accueil pour des faire des classes de découverte ?
Et si… On avait des pôles de santé publics spécialisés dans l’enfance, par bassin de population, avec statut de fonctionnaires, pour des orthophonistes, des ergothérapeutes, etc., afin que chaque enfant, quelles que soient les ressources de sa famille, y ait accès ?
Et si… Comme dans tout métier du lien, les travailleur·euses de l’école publique avaient régulièrement des temps d’analyse de pratique, pour discuter collectivement des difficultés rencontrées au quotidien ?
Et si… On s’inspirait du fonctionnement des crèches parentales pour donner une vraie place de partenaires aux familles d’élèves dans les établissements, en toute confiance ?
Et si… Étaient rendues obligatoires, dans les programmes, chaque année et à tous les niveaux de la scolarité obligatoire, deux heures hebdomadaires de travail interdisciplinaire sur « Comprendre, et lutter contre, les effets du dérèglement climatique »… pendant les 10 à 20 prochaines années ?
Et si… Il n’y avait plus d’examens, toujours générateurs de stress, de pressions, d’apprentissages bâclés… et de sélection entre les êtres ?
Et si… Les filières et dispositifs de relégation n’existaient plus, pour que les jeunes bénéficient, réellement et jusqu’à 18 ans, du même parcours de formation ?
Et si… L’éducation était intégrale, oubliant la distinction absurde entre travail manuel et intellectuel, permettant à tou·tes les jeunes d’acquérir des savoirs et des savoir-faire variés à la fois pour comprendre le monde et y agir ?
Et si… Chaque enfant avait des conditions d’existence et un logement digne ?
Et si… On alignait les salaires de tous les personnels sur celui des agrégé·es, parce que tout le monde fait le même travail pour notre école publique ?
Et si… Chaque construction ou rénovation d’un établissement scolaire était vraiment faite en concertation avec les humains qui y passent du temps, y compris, voire surtout, les jeunes ?
Et si… Les gens qui bossent avec des mômes avaient une possibilité simple de se tenir au courant des avancées scientifiques, avec un accès gratuit à Cairn info, par exemple ? Avec un budget pour se constituer une bibliothèque professionnelle ?
Et si… Les Gafam étaient tenues (très) loin du monde de l’éduc ? Et si le numérique éducatif était exclusivement basé sur des logiciels libres et open source ?
Et si… Il y avait des normes sur le nombre de m2 minimum par élève dans une classe – au moins 5, pour se déplacer, pour organiser ses apprentissages dans de bonnes conditions. (Il y a des normes pour les poulets… pas pour les enfants !) ?
Et si… Il était interdit de faire classe par plus de 25 degrés à l’intérieur ?
Et si… On reconstruisait, en ville, des terrains vagues, pour inventer des activités librement ?
Et si… Les animations pédagogiques étaient autogérées par les collègues. Avec des possibilités de s’auto-former mais aussi d’avoir accès à un annuaire de formateur·rices qu’on pourrait inviter ?
Et si… 100 % des personnels de l’éduc étaient syndiqués ?
Et si… Les Centres médico-psychologiques travaillaient avec assez de moyens afin de prendre en charge des enfants rapidement et sans injonction comptable ?
Et si… L’école était pensée véritablement selon une logique de cycle laissant le temps à tous les élèves de progresser ?
Et si… Les établissements étaient autogérés, sans hiérarchie, avec des mandats tournants et une vraie gestion impliquant les jeunes et les familles ?
Et si… Nous avions, chaque semaine, des réunions pour échanger sur nos pratiques, sur nos freins, sur nos joies, et construire ensemble une vision commune et émancipatrice de l’éducation ?
Et si… On arrêtait les réformes incessantes et on laissait les personnels travailler, en faisant confiance à leur expertise construite sur le terrain, avec leurs pair·es ?
Et si… On demandait aux jeunes ce qu’elles et ils ont envie de savoir, d’apprendre à connaître, de travailler, pour le monde qu’elles et ils imaginent pour demain ?
Et si…

Ce texte est extrait du nouveau numéro de la revue N’autre école, à commander ici Et maintenant, on fait quoi ? Offre de lancement N’Autre école n° 20 : 5 € au lieu de 10 € (questionsdeclasses.org)

1 Comment

  1. DECKER

    Et si… On s’inspirait du fonctionnement des crèches parentales pour donner une vraie place de partenaires aux familles d’élèves dans les établissements, en toute confiance ? Pour avoir été parent de crèche parentale, je n’aurais pas aimé en être salariée. La crèche ne fonctionnait que grâce à des apprenties, des emplois aidés, des cotisations sociales prises en charge par l’Etat, et le minimum d’EJE, à temps partiel pour les payer moins…Les parents étaient souvent autocentrés, et veillaient payer le moins possible en ayant la plus grande qualité de service possible.

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