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Entretien Jean-Marie Le Jeune, Le Chemin des plantes aux Comores

Nous voici avec Jean-Marie Le Jeune, auteur du Chemin des plantes aux Comores, qui vient de sortir aux éditions l’harmattan.

Bonjour Jean-Marie est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Je suis professeur de français au collège de Guilers, près de Brest, et je pratique la classe inversée depuis quatre ans, j’ai d’ailleurs une chaîne YouTube intitulée « Classe inversée Le Jeune » sur laquelle je poste mes cours de grammaire scénarisés et humoristiques. Je suis très enthousiaste de participer à ce mouvement car j’ai l’impression de changer le système scolaire traditionnel. Mais je crois que si tu m’interviewes aujourd’hui, ce n’est pas à ce propos…

Oui en effet, tu viens de sortir un livre aux éditions L’Harmattan qui s’intitule Le Chemin des plantes aux Comores, est-ce que tu peux nous en faire le pitch ?

Ce livre, je l’ai écrit lorsque j’étais professeur à Mayotte dans les années 2000, il m’a été inspiré de toutes mes expériences et rencontres là-bas, dont celles de mes élèves. C’est l’histoire d’un jeune garçon, Badrane, qui est appelé au chevet de sa grand-mère, la guérisseuse du village, et qui part dans la forêt à la recherche de plantes médicinales pour la soigner. Mais en chemin, il se rend compte qu’il n’est pas seulement à la recherche d’une potion pour sa grand-mère, mais aussi de sa mémoire, qui est malade, elle aussi.

Tu dis que que ton livre est à la fois un « conte initiatique et ethnologique », est-ce que tu peux nous expliquer ?

Comme tous les contes, le mien propose plusieurs niveaux de lecture. Premièrement, il s’agit d’un conte initiatique dont le héros, à travers sa quête, est avant tout à la recherche de lui-même. Deuxièmement, À travers la médecine traditionnelle, j’ai voulu faire passer le message à la jeunesse de Mayotte, à mes élèves : il ne faut pas oublier votre culture, même si vous êtes devenus un département français. Car ce récit illustre un conflit entre deux civilisations : l’une rationaliste et l’autre animiste ; l’une occidentale et l’autre africaine ; l’une basée sur l’écrit et l’autre reposant sur la transmission orale… Quand j’étais professeur là-bas, j’ai pris conscience que la francisation accélérée de cette île comorienne représentait une situation de colonisation, fût-elle choisie. En fait, ce conte parle du conflit entre deux cultures, et en tant que Breton, c’est un message que je veux passer au Mahorais : ne vous laissez pas déposséder de votre culture ni de votre langue comme l’école de la république française a pu le faire, dans mon pays, la Bretagne. Finalement, à travers le chemin des plantes, j’illustre le célèbre dicton : « Quand un vieillard meurt en Afrique, c’est une bibliothèque qui brûle. »

LE CHEMIN DES PLANTES AUX COMORES, Jean-Marie Le Jeune, L’Harmattan, décembre 2017, 74 p., 11 €.

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