Pourquoi cet atelier ?
Cet atelier part de deux constats. Le premier est celui de la reproduction des inégalités sociales par le système scolaire français. Le second est le taux d’échec des élèves, en particulier issus des classes populaires, lorsqu’ils poursuivent des études dans l’enseignement supérieur, surtout universitaire.
Les études sociologiques montrent que certaines pratiques pédagogiques sont plus ou moins favorables à la réussite des élèves en fonction de leur origine sociale. Des études montreraient que les pédagogies centrées sur les contenus et plus directives aux enfants issus de milieux populaires seraient plus adaptées que les pédagogies dites « actives » ou « libertaires ».
Au contraire, il semble que ce soit les élèves issus de milieux plus favorisés qui réussissent le mieux avec les pédagogies modernes. Mais en même temps, il est sans doute nécessaire de souligner que les cursus supérieurs et universitaires supposent justement des capacités d’autonomie importante.
Il est alors possible de se demander s’il est possible de développer des pratiques pédagogiques qui permettent la réussite des élèves des milieux les plus défavorisés tout en développant chez eux les capacités d’autonomie les plus susceptibles de leur faire réussir des études supérieures ?
De même, on constate que les élèves issus de la massification scolaire et en difficultés ont souvent un rapport strictement utilitaire aux savoirs. Tandis que les élèves des milieux favorisés en situation de réussite scolaire sont ceux qui justement parviennent à avoir un rapport au savoir tourné vers des motivations intrinsèques (plaisir d’apprendre, importance des savoirs pour comprendre le monde). Comment est-il possible de favoriser un tel rapport au monde qui peut apparaître comme le produit d’un ethos aristocratique (ou du moins de milieux aisés) ?
Enfin, les élèves les plus en difficultés sont souvent demandeurs d’activités plus liées à des expériences concrètes. Mais à l’inverse, on sait également que la réussite dans les études supérieures est favorisée par la maîtrise de raisonnements abstraits et donc de bonnes capacités d’abstraction. Se pose alors la question de réussir à mettre en œuvre de réelles démarches inductives qui permettent la progression de situations-problèmes concrètes vers des généralisations abstraites.
De manière générale, il s’agit de s’interroger sur ce qui dans nos pratiques peut constituer un obstacle à la réussite ultérieure des élèves dans les études supérieures. Il s’agit également de se demander ce qui dans les représentations et les pratiques des élèves peut constituer des obstacles et comment l’on peut agir dessus.
Public : Enseignants de lycée en particulier, autres bienvenues
Atelier 16 – Émanciper pour lutter contre les inégalités /
Réflexions sur l’échec scolaire lié :
– manque de connaissance du développement psychologique des enfants
– manque de connaissance sur leurs aspirations et motivations profondes
– programmes qui privilégient l’abstraction et avec la suppression de matières “non scolaires” éliminant l’émergence ou le développement de l’intelligence pragmatique
– incohérence des apprentissages : les programmes devraient être construits à rebours en fonction des prérequis
– l’avenir toujours présenté comme difficile en non comme un terrain d’exploration et de création