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Atelier 15 – L’école du “Ce qu’il me plaît de faire”

La question ne serait-elle pas celle-ci ? : la mission de l’école est-elle de produire des “ressources humaines” ou de permettre et aider chaque enfant à découvrir ce qu’il lui plaît de faire ?
Il est, en effet, dans toute société, des tâches inéluctables que nul ne choisirait d’accomplir… s’il avait le choix. Comment alors sont désignés celles et ceux qui auront, leur vie durant, à assumer ces besognes prosaïques, parfois mortifères ?
Telle est, au fond, la question à laquelle doit répondre tout projet éducatif soucieux de justice sociale. Car un projet éducatif est toujours un projet de société.
Les vieux Grecs, eux, avaient résolu la question. Aristote le disait ainsi : « si les navettes tissaient d’elles-mêmes et les plectres pinçaient tout seuls la cithare, alors, ni les chefs d’artisans n’auraient besoin d’ouvriers, ni les maîtres d’esclaves ».1
Autrement dit, pour que les hommes, les hommes libres, puissent vivre une vie consacrée au « loisir », c’est-à-dire à l’Art, sachant que la politique est l’art de la cité, il convient que les esclaves se chargent du prosaïque.
Cependant, l’esclavage aboli, la question de la justice se fait impérative. Car, si « ceux qui ont la possibilité de s’épargner les tracas domestiques ont un préposé qui remplit cet office tandis qu’eux-mêmes s’occupent de politique ou de philosophie », ne convient-il pas de se demander comment seront désignés les préposés aux « tracas domestiques » et plus généralement les préposés aux tâches les plus rébarbatives, ceci en toute justice ?
Mais alors, la question de l’école ne devient-elle pas celle-ci ? : comment construire une école dont la mission doit être de permettre à chaque enfant de se réaliser comme homme libre dans une vie « éthico-poétique » (Foucault) sachant que les tâches ingrates doivent être assumées et la « Terre-patrie » préservée ? Comment construire cela en justice ?
Tel est le questionnement proposé par cet atelier qui peut sans doute se décliner de multiples façons, ainsi par exemple :
Comment ? (Question fondamentale de ce que l’on appelle pédagogie).
L’enfant comme Personne (l’enfant est-il une personne ou quoi ?).
L’école comme lieu de vie (ou lieu de formation, de conformation et d’ennui ?).
La pédagogie comme mode de vie dans l’école ? (ou comme art de « l’explication » ?).
Etc. (« mérite », « égalité des chances », « compétition », « ascenseur social », « performances », « évaluation »)
Méthode de travail et durée : Lectures éventuelles : « Apprendre avec les pédagogies coopératives – Démarches et outils pour l’école » — Sylvain Connac (ESF)
http://blogs.rue89.com/restez-assis/2009/05/05/magistral-cours-de-pedagogie-a-lattention-des-pedagogues
« La méthode globale, cette galeuse » (C. Freinet)
« Capitalisme-syndicalisme, même combat ? » (Nestor Romero in N’autre école N° 1, p. 15).
« Le maître ignorant » — Jacques Rancière – 10/18.

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