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Vous avez dit "Transmettre "

« Comment un maître peut-il vouloir que son élève en sache au moins autant que lui ? Au nom de la charité chrétienne ? A quel autre titre ? C’est ce point qu’il faudrait élucider, si l’on veut une Université, un lycée, un collège, une école qui tiennent la route, autrement dit qui transmette du sens et non seulement des signes, quand ce ne sont pas des signes purement extérieurs. Car, pour l’heure – gros comme un défilé de chars d’assaut – ça marche à l’envers ! Et l’‘on’ voudrait voir surgir en interne, sans rien changer, des solutions magiques… Préhistoire de l’éducation.
Dans un tout autre contexte que le nôtre – l’Afrique d’en amont de la science, de la démocratie et du marché – l’élève n’a pas à tenter de voler le feu du ciel : il sera non pas enseigné, mais initié.
Élève passif, donc ? Que nenni ! répond Tobie Nathan – L’Autre journal- Octobre 1992 :
‘Quand un enfant pose une question aux adultes, soit ils ne répondent pas, soit ils répondent par des phrases incompréhensibles, de manière à obliger l’enfant à interpréter, à se mettre en marche.’
Prof passif ? Non plus :
‘Vous êtes obligé de vous mettre à l’école de celui que vous allez rencontrer. Si vous pensez qu’il est comme vous, que tout le monde doit être comme tout le monde, il n’y a plus de distinction fonctionnelle, et l’on ne peut paradoxalement plus rien transmettre.’
Le numéro de l’Autre journal que l’on me met sous les yeux entend, lui, rendre hommage à ‘tous ceux qui acceptent de ne pas façonner l’autre à leur image’. »

Ce texte est extrait d’un ensemble qu’un éditeur publiera peut-être un jour, et qui en comporte divers autres cherchant à éclairer cette activité de plus en plus sans perspective : l’éducation scolaire…

Henri Guéguen, retraité (mais ayant quitté l’université en 1977).

http://oncleh.free.fr

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