La méthode Montessori en question
D’hier…
« Des enfants idéalement sages et beaux, mais comme d’un autre âge dans leurs fanfreluches rococo, évoluaient au milieu du matériel de luxe qui les sollicitait.
Nous les regardions avec une sorte d’étonnement manier en silence, avec dextérité, les surfaces et les cubes, et tous ces objets de l’immobilité qui conduisent parfois à des virtuosités
de racine carrée ou de racine cubique nous plaçaient dans une atmosphère de singes savants.
Nous pensions à nos petits élèves hirsutes et débraillés, si spontanés dans leurs gestes et dans leurs élans, et le souvenir de nos classes bourdonnantes s’imposait à nous. »
Élise Freinet, « Le Congrès international d’Éducation nouvelle de Nice », Naissance d’une pédagogie populaire, 1968
… à aujourd’hui
« Sur le plan pédagogique – et en lien avec son projet politique –, le caractère “artificiel » du matériel Montessori inquiète encore plus Freinet que son coût prohibitif. Il y voit une forme de captation de l’esprit de l’enfant qu’il faut plutôt, à ses yeux, mettre en mouvement.
Certes, il concède que les “enfants sages” de la dottoressa vont apprendre, mais ils ne vont faire qu’apprendre quand lui, propose, au contraire, avec la “méthode naturelle” et le “tâtonnement expérimental” d’apprendre, de comprendre et de s’émanciper. »
Philippe Meirieu, « La “pédagogie Montessori” en France : le sens d’un succès »
Pour ce nouvel hors série de la revue N’Autre école, nous vous proposons un regard critique sur la pédagogie Montessori à travers les textes que Célestin et Élise Freinet ont consacré à la pédagogue italienne mais aussi des contributions sur l’actualité de la critique du montessorisme.
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