Dans le cadre des rencontres “N’Autre école” organisées par le collectif Questions de classe(s), Laurence De Cock enseignante et membre du collectif Aggiornamento histoire-géo, est venue présenter son dernier ouvrage Sur l’enseignement de l’histoire et les enjeux de l’histoire à l’école.
Voici un extrait de son intervention sur la chronologie
L’intervention complète
[Vidéo] L’éloge de la chronologie c’est la narration du pouvoir
La chronologie serait la “narration du pouvoir” ? Etonnante assertion. Chronologie établie par qui ? Chronologie de quels événements, de quels faits historiques ? Et de quel pouvoir parle-t-on ? En voulant s’opposer à tout un courant pseudo historiographique dont la chronologie enseignée est le cheval de bataille, on arrive quand même à tenir des propos édifiants. Prenons le contre-pied d’une telle affirmation. Envisage-t-on, un instant, d’enseigner la Révolution française, la Commune de Paris ou la Révolution russe en dehors de leurs chronologies, c’est-à-dire en dehors de l’intervention des masses dans l’histoire, quotidiennement, répondant aux forces de répression, prenant le pouvoir, abattant la réaction ? Quelle signification méthodologique aurait une approche thématique ? Comment comprendre l’année 89, par exemple, en faisant fi de la chronologie depuis le mois de mai jusqu’au mois décembre avec la nationalisation des biens du clergé ? Comment comprendre l’irruption des sans-culottes dans l’Histoire ? Renversant le propos, je dirais plutôt, la chronologie est l’image de la lutte des classes.