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Un monde qui disparait ? Non, un monde qui s’amorçait !

Dernières rares classes uniques condamnées. Bof ! Anecdotique ! Cela provoque un peu de nostalgie, un peu comme la “Guerre des boutons”, mais pas tant que ça : voyons Bernard, le monde a changé ! Et puis on a bien d’autres chats à fouetter, autrement plus importants. Et puis tu sais bien qu’elles nous emmerdaient, il n’y avait que les fous qui voulaient y aller ou y rester. Finalement on en est débarrassé.

Le monde a changé ? Vous voulez vous le faire croire ? Ce n’est pas parce qu’il y a des smartphones dans toutes les poches que la mainmise des pouvoirs sur les gens, les esprits, les enfants a changé. Au contraire elle s’est accentuée pour cadenasser définitivement toute velléité de sortir des esclavages. Et vous savez très bien que le plus efficace des leviers pour cela est l’école.

Alors, ces classes uniques ne seraient qu’un vieux monde qui disparait ? Et bien non, c’était au contraire un autre monde qui s’amorçait. On ne pouvait plus y être, y faire comme dans ce monde (scolaire et autre) qu’on arrive à penser normal même si on essaie (vainement) de l’améliorer.

Ces classes uniques avec les “fous” qui y étaient, avec les rares derniers qui y sont encore pour très peu de temps, ont bouleversé les approches de l’acte éducatif, les relations citoyennes entre enfants, entre école et habitants… jusqu’à celles que j’ai appelées “écoles du 3ème type“.

Pourquoi croyez-vous que l’Etat s’est acharné depuis 30 ans à les faire disparaître ? Certainement pas pour des économies absolument dérisoires et d’ailleurs fausses. C’est parce qu’elles troublaient l’uniformité de la chaîne industrielle scolaire, parce que s’il avait fallu prendre en compte ce qui était constaté et prouvé, c’est toute la conception du système éducatif qu’il aurait fallu bouleverser. Pensez-vous que l’Etat tienne à ce que des enfants se construisent en citoyens libres ? Bien sûr que non, mais en citoyens formatés au système dans lequel ils devront être, bien sûr que oui !

Je n’ai aucune illusion de voir le monde enseignant, le monde parental, se lever en masse, non seulement pour défendre ces dernières écoles mais aussi pour comprendre ce qu’elles sont et en exiger leur généralisation. Pourtant, la classe unique était révolutionnaire, c’est peut-être pour cela qu’on n’en veut plus. Cécité.

[Alors donnez quand même un coup d’œil à ce texte (cliquez) écrit il y a quelques jours par un des tous derniers instits de classe unique, à défaut, il peut, peut-être, vous émouvoir.

->http://education3.canalblog.com/archives/2019/07/05/37480600.html]

0 Comments

  1. Brigitte MARLIER

    Un monde qui disparait ? Non, un monde qui s’amorçait !
    Merci pour ce ‘coup de gueule’… que je partage absolument.
    Aujourd’hui retraitée de l’enseignement, je continue avec quelques autres ‘fous’ à partager ce qui nous a fait grandir pour que d’autres s’en saisissent et en fassent leur miel…
    Devant le nombre si élevé d’élèves mal lisant, illettrés, sinon analphabètes (que l’on étiquète si facilement de ‘dys’) n’y a pas que les neuroscientiques à s’alarmer et à prodiguer leurs conseils!
    Ceux-ci, fort curieusement reviennent à affirmer ce que nous pensions savoir il y a un demi siècle et avons mis en pratique avec succès auprès de générations d’enfants qui on su lire et écrire avec assez d’enthousiasme et de plaisir pour s’engager toutes voiles dehors sur la grande mer des savoirs et connaissances.
    Je ne parle pas d’un temps que les moins de 20 ans… non juste d’un peu de bon sens, d’une attention sans concessions aux élèves, de leur aspiration la plus légitime: être regardés comme une personne et à devenir ‘quelqu’un’… non pas quelconque !
    Si le web vous dit, venez donc nous rejoindre sur le site lire-ecrire-chanter.com et y apporter, si vous le souhaitez toute votre créativité.

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