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Tout seul on va plus vite Ensemble on va plus loin – KroniKs des Robinsons du 9 Janvier et Graines d Orties

La plupart du temps on prend le problème à l’envers: on part de l’individu pour penser le groupe. On pense à l’enfant qui naît, puis on envisage sa socialisation. Dans une telle perspective, le groupe, la collectivité ne sont que violence et on survalorise la relation à deux.

De là toute l’importance et l’immense responsabilité et servitude qu’on confère aux mères; de là tous les modèles utopiques que nous pouvons avoir de l’Education en général.

Rousseau ne pouvait pas envisager l’éducation autrement que comme un accompagnement, une relation à deux , en quelque sorte, centrée sur l’individu. Avons nous aujourd’hui d’autres modèles?

De là vient qu’en théorie, l’enfant serait au centre du système éducatif, comme au coeur de l’éducation qui lui est apportée. Comment comprendre alors qu’il y ait de plus en plus de normes? Que l’individualisation est souvent un asservissement? Que la responsabilisation tourne si souvent à l’abandon?

Nous avons pris le problème à l’envers. Il ne peut y avoir d’individu sans société pour le produite; il ne peut y avoir de moi qui ne vienne pas d’un nous. Il ne peut pas y avoir de personne sans un collectif et en quelque sorte « à l’intérieur ».

la Pédagogie Freinet, la Pédagogie sociale en général, constituent la seule approche qui rende compte de ces réalités. L’individualisation est ultramoderne solitude et renvoie chacun à l’impuissance et à l’assujettissement aux programme,s aux projets, aux contrats qui ont été pensés hors de lui.

L’accompagnement à deux, n’est pas un chemin de roses, mais se mue facilement dans ce que Meirieu appelle « l’enfer binaire »: le face à face, l’affrontement, la domination, l’asservissement.

En pédagogie Freinet, le collectif et le « Faire ensemble » sont le recours. recours contre la solitude, mais aussi contre les normes sociales qui nous assaillent , nous anéantissent et que nous ne pouvons dépasser que dans l’expérience collective.

Le collectif n’est pas l’ennemi de la personne, il est sa source et son énergie.

Mais pour qu’il y ait collectif, il faut qu’il y ait intervention, rupture, Acte Pédagogique. Cela ne se fait pas tout seul; cela ne se prescrit pas, même au nom de l’empowerment .

Cela s’institue, dans une présence incongrue, inattendue, forte et répétée. Ce sont de telles présences qui sont la base même de nos ateliers de rue.

Ce sont de tels actes pédagogiques qui permettent de passer de l’individu à la personne, et du groupe informel au collectif.

Tout seul on va plus vite, mais la question c’est « vers où? car nous n’avons créé ni les routes, ni les cartes.

Ensemble, du moins , on se repère et qu’on aille loin ou près, on va quelque part.

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