Cher.es lecteurs et lectrices,
Depuis deux mois, vous avez peut-être pu constater que le site internet Questions de classe(s) n’est plus très vivant, que vous ne recevez plus de nouvelles via notre lettre hebdo et que ça fait depuis l’été que la revue n’est pas sortie. Et en effet, nos activités tournent au ralenti depuis le 5 décembre.
Que se passe-t-il ?
Magali court à travers Paris d’actions spectaculaires en assemblées de quartier. François, toujours à son poste, brassard rose autour du bras, amène une manifestation intersyndicale d’un pas assuré jusqu’à la place de la Nation. Greg achète des viennoiseries pour nourrir un piquet de grève tout en jetant un œil sur Wathsapp pour être au courant des dernières nouvelles. Arthur finit de maquetter un tract avant d’enfourcher son vélo pour une tournée d’école. Jacqueline, sourire satisfait aux lèvres, inscrit la liste des actions de la semaine tout en réfléchissant à la soirée de soutien à la grève qu’elle organise la semaine prochaine avec les grévistes des autres secteurs mobilisés. Mathieu écoute attentivement cette collègue qui prend la parole en assemblée générale tout en postant des messages sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences policières. Comme tous les matins, l’autre Mathieu s’est levé deux heures plus tôt que d’habitude pour bloquer un dépôt de bus ou un bahut. Jérôme motive ses collègues à bloquer les E3C, tandis qu’Andrès déambule non loin de là dans son quartier avec l’AG interpro locale. Et tout cela sans parler des blocages divers et variés, des distributions de tracts sur les marchés, des repas de soutien préparés, des enfants à garder parce que l’école est fermée, des randonnées épuisantes et joyeuses à travers Paris sans métro, des ateliers banderoles et des collages d’affiches…
Alors, bien qu’on ait arrêté d’être devant nos élèves, pendant ces deux mois, pas moyen de trouver le temps pour faire vivre la revue et le site internet.
On aimerait être capable de publier des actualités brulantes, de relayer des analyses de fond, de faire des ponts entre la grève et nos pratiques pédagogiques ; mais impossible de trouver le temps pour cela. Avec la mobilisation, nos vies sont devenues si aventureuses et tumulteuses qu’on arrive plus à se poser deux minutes pour écrire un texte ou faire du secrétariat. On a bien essayé avec la série « Vivre et dire nos luttes » de partager un peu de notre quotidien, mais il faut regarder la réalité en face : tout le monde avait bien mieux à faire.
Pendant ces deux mois, on était en grève. Oui, le comité de rédaction de N’Autre école, c’est une bonne bande de grévistes, d’excité.es du piquet, de fadas des AG : une vraie « minorité radicalisée » comme le dit notre ministre. Et même si on trouve ça dommage de ne pas réussir à faire vivre notre site internet et notre revue en temps de mouvement social, on en est plutôt fier.e !
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ps : Bien que fonctionnant aux ralentis, le numéro 14 de la revue est sortie de l’imprimerie et arrivera très vite dans vos boites aux lettres !
Vous avez vu : on a du mal à tout gérer, donc n’hésitez pas à nous filer un coup de main. Le site internet est collaboratif : nos colonnes vous sont ouvertes !)]
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