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Quand mon corps parle, je me tais KroniKs des Robinsons 529 du 15 octobre et Graines d’Orties

[bleu]« Quand mon corps parle, je me tais. Mon corps parle pour moi . Chaque jour mon corps parle. Mon corps est une langue. Ce sont mes yeux, mes oreilles. Ils sont les mots d’avant, ils sont une histoire, le récit de mes angles : mon corps est tout ce qui me reste »[/bleu] (Rodolphe Burger)

Ainsi est le corps, à assumer tout ce qui n’est pas dit ; à exprimer ce qui est caché; à trahir ce qui est dissimulé. Tous nos corps sont marqués à la fois par notre histoire personnelle, mais aussi collective.

Les corps trahissent aussi notre positon dans la société, notre relégation, ou notre domination, notre condition, ou notre position. Ils se ratatinent, se font petits , ou enflent désespérément.

Parfois les corps crient; ils sont agitation, ou replis; ils dénoncent le manque de soin, mettent en avant les accidents non vus, et non relevés; les maux non soignés, les souffrances oubliées.

Partout les corps parlent et témoignent: de tous les désordres cachés, de toutes les vérités tues, des violences invisibles qui nous ont rendu aveugles.

A Robinson nous côtoyons deux qualités de silence des corps; la première est la plus terrible; ce sont tous ces corps dominés, oubliés, laissés pour compte et qui dissimulent tout autant qu’ils expriment le rapport à un monde rude et distant. Ce sont les corps qui manquent, …les corps qui encaissent.

Et puis il y a tous ces corps qui jouent, qui dansent, qui chantent et qui crient. Ceux là entonnent un tout autre discours où il est question que les corps soient accueillis, qu’ils aient une place, qu’ils soient soignés, choyés, estimés. Qu’ils fassent corps ensemble dans des groupes plus grands. Qu’ils s’accordent aussi de corps à corps et qu’ils se répondent.

[bleu]Nous avons à Robinson des corps qui remplacent tous les beaux discours[/bleu]: des corps qui travaillent, des mains agiles qui créent , des doigts qui pensent , des bras qui apaisent.

[bleu]Nous avons à Robinson, le corps de tous les discours[/bleu] de ceux qui parlent d’envie de grandir, de vivre ensemble, de créer . Nous avons le corps de tous les élans, de toutes les entreprises, de tous les contacts.

Le corps n’est pas que la métaphore du social, [bleu]il est le corps social[/bleu] [bleu]lui même[/bleu]. Il est inscription des rapports, des histoires, des itinéraires, des filiations, des progressions, des promotions et des exils. Il est ce que la mode nous tend, ce que l’on veut conformer, comme ce qui nous trahit.

Non négociable en lui même, il parle de tout ce qui n’est pas négociable dans la société, de tout ce qui est refoulé. Il parle de classes, de castes, de pouvoirs, d’argent, de sexe et d’espoirs.

[rouge]En fin de compte, le corps c’est le social lui même[/rouge]; il est travesti ou dissimulé comme les images qu’on nous fabrique; déclaré trop coûteux, il est abandonné comme tant d’entre nous le sont. Mais est incontournable pour ceux qui voudraient l’oublier..

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