Communiqué de la fédération SUD éducation du 27 octobre 2013
[*Les expulsions de deux élèves scolarisé-e-s, Leonarda Dibrani et Khatchik Kachatryan, ont provoqué d’importantes mobilisations de lycéen-ne-s et d’étudiant-e-s. Hollande et le gouvernement ne répondant en rien à leurs revendications, les mobilisations lycéennes vont à n’en pas douter reprendre dès la rentrée. La fédération SUD éducation leur apporte son soutien et appelle les personnels à y prendre part activement. Au-delà, il s’agit d’organiser rapidement une mobilisation nationale et unitaire d’ampleur, pour changer les rapports de force sur la question de l’immigration et du sort réservé aux sans-papiers et aux Roms.*]
« Fermeté et humanité »
V. Peillon a réagi en demandant que l’école soit « sanctuarisée ». Tout en commençant à réprimer la mobilisation lycéenne, Hollande, Ayrault, Valls et leur gouvernement prévoient de corriger les circulaires pour que les expulsions d’élèves ne puissent plus avoir lieu pendant le temps scolaire. Et, preuve de leur humaine fermeté (ou de leur ferme humanité), ils proposent à Leonarda de revenir en France si elle le souhaite, mais seule.
L’humanité du gouvernement consiste à proposer de séparer une famille et à « sanctuariser » le temps scolaire. Les élèves scolarisés pourront ainsi continuer à être expulsé-e-s avec leurs familles, mais à 16h45, pas à 16h30… Leonarda pourrait alors être expulsée dans des formes moins choquantes médiatiquement. A minima, la protection de l’enfance et le droit à l’éducation devraient amener à ce qu’aucun-e élève, collégien ne, lycéen ne, étudiant e ou jeune en formation ne soit expulsé-e, qu’il/elle soit mineur-e en famille ou jeune majeur-e sans papiers. Le ministre de l’éducation n’est pas porteur d’une telle exigence. Il en est loin.
Dans la rue avec les lycéen-ne-s !
Si le gouvernement entend mettre fin à la mobilisation lycéenne avec de telles annonces, il se trompe lourdement. Les principaux médias ont relayé en boucle une campagne scandaleuse de l’administration d’État visant à montrer du doigt des « défauts » du père de Leonarda, entérinant ainsi les pires logiques de l’extrême-droite selon lesquelles le droit de résider en France « s’hérite ou se mérite »… Mais cela n’y changera rien non plus : les lycéen-ne-s de Paris, à l’origine du mouvement, se sont mobilisé-e-s à partir de la situation de Khatchik, lycéen de 19 ans expulsé en dehors du temps scolaire, et ils/elles s’opposent à toute expulsion d’élève. De nouvelles mobilisations de lycéen-e-s sont déjà prévues dès la rentrée.
[**SUD éducation leur apporte son soutien le plus complet. Nous appelons les personnels à participer massivement aux manifestations avec les lycéen-ne-s et les étudiant-e-s.
SUD éducation dépose de manière régulière des préavis nationaux de grève pour permettre à l’ensemble des personnels de participer aux mobilisations de soutien aux sans-papiers à chaque fois que c’est nécessaire.*]
Changer les rapports de force
C’est bien l’ensemble d’une politique qu’il faut dénoncer et affronter. Nous en avons plus qu’assez de voir les pauvres, les étranger-e-s pauvres en particulier, servir de boucs émissaires à qui on essaie de faire porter la responsabilité de la misère et des inégalités qui grandissent. Sur ces questions comme sur le terrain économique et social, le gouvernement poursuit les mêmes politiques. La loi derrière laquelle ils se réfugient, c’est la loi de Sarkozy, de Guéant, d’Hortefeux, dont pas une ligne n’a été changée. Et les pratiques sont les mêmes, si ce n’est pire. Les stigmatisations racistes, les rafles, les « reconduites à la frontières », souvent violentes, les expulsions policières avec destruction des campements et les expulsions de logements se multiplient. Aux frontières de l’Europe-forteresse, on meurt par milliers, et Hollande propose de poursuivre dans cette humaine fermeté.
Sous la droite, les mobilisations du RESF et du collectif Uni-e-s contre une immigration jetable avaient permis de commencer à faire partager une autre perception de « l’immigré-e ». Depuis le changement de gouvernement, les mobilisations locales et la solidarité concrète existent fort heureusement, mais l’absence de riposte nationale d’ampleur laisse se développer un climat idéologique raciste et anti-immigré-e-s.
Pour une journée nationale unitaire de mobilisation
La fédération SUD éducation, avec l’Union syndicale Solidaires, proposent l’organisation d’une journée nationale unitaire de manifestation pour la régularisation de tou-te-s les sans-papiers. Une telle initiative est urgente, et nous nous adressons en ce sens à l’ensemble des organisations, collectifs, réseaux, pour qu’une réponse nationale à l’insupportable soit apportée dans l’unité.
[*Construisons un vaste mouvement pour imposer le retour des expulsé e-s, l’arrêt des expulsions, la régularisation de tou te-s les sans papiers, l’abrogation des lois anti-immigré-e-s. Pour la liberté de circulation et d’installation !*]
Pour toutes les Leonarda et tous les Khatchik… Documents joints
Pour toutes les Leonarda et tous les Khatchik… Vers une grande mobilisation en novembre contre les expulsions
L’école sanctuarisée,
il est gonflé le ministre après la réforme des rythmes, de quoi parle t-on ?
je ne comprends pas ????
un jeu de mot intellectuel, une façon de perdre le peuple ?
On joue sur les mots.
A force de prendre les gens pour des cons (excusez moi l’expression)
on court à la révolution !
Et là il fera quoi ??? même caché il n’y échappera pas !