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Peut-être, un jour, la révolution !

(Ce billet a initialement été publié le 12 juillet 2013)

Nous ne sommes certainement pas très nombreux à penser qu’il n’y a rien à réformer, rien à tirer du système éducatif actuel. Et puis, entre nous, la plupart des mômes de tous ceux qui écrivent de fort belles choses sur l’école tirent à peu près leur épingle du jeu ! Pourquoi appeler à tout ficher en l’air ?

Nous avons attendu en 1981 le « grand soir ». En 2013 on a attendu… Peillon ! Débattre une nème fois sur une réforme ou une refondation, cela fait couler de l’encre, cela alimente les chroniques, même des manifs, c’est se faire plaisir sans risques (ce d’autant que cela reste entre nous)… et après ?

Les révolutions ont toujours été précédées par des années d’expressions d’idées. A propos de l’école nous avons déjà un siècle d’idées ! C’est leur déclinaison en actes (révolution) qui inquiète, y compris l’intelligentzia.

Pour voir, je vous pose quelques questions qui devraient découler de ce siècle de pensées et d’expériences (1)

– L’école du peuple des Freinet, Freire, Ferrer… ce n’est plus l’école… de l’État ! Pouvez-vous envisager une école qui ne soit plus celle de l’État ? (sans faire le coup « il fait le jeu des libéraux » !)

– Pouvez-vous envisager une école

sans tronçonnages des âges ?

sans découpage des matières ?

sans découpage de l’année, des journées ? (un système éducatif qui ne soit plus une chaîne industrielle)

– Pouvez-vous envisager une école sans programmes et leur corolaire l’évaluation ?

– Pouvez-vous envisager une école sans diplômes ?

– Pouvez-vous envisager une école sans enseignants qui enseignent ?

– Pouvez-vous envisager une école ouverte en permanence à tous, enfants, ados, population ?

– Pouvez-vous envisager une école qui soit nécessairement de proximité (incluse dans les territoires sociaux auxquels elle appartiendrait) ?

Etc.

Je vous laisse poser d’autres questions ! Et peut-être, un jour, la révolution !

Bernard Collot

(1) J’ai pour ma part répondu à mes questions, entre autres ouvrages dans le tome 2 des Chroniques d’une école du 3ème type « Ecole et société »… publicité gratuite !

0 Comments

  1. Chloé Martin

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Voilà des questions presque embarrassantes ! J’ai lu l’ouvrage que vous citez (ainsi que tous vos autres ouvrages). Effectivement, vous répondez à vos propres questions ! Mais, et c’est un mais important, vous le faites à partir d’une conception radicalement différente des apprentissages que vous appelez “construction des langages” conception qui va même au-delà de la pédagogie Freinet. Alors là tout devient cohérent, même si cela peut être discutable. En somme, il faudrait se poser un autre problème en amont de celui de la transformation de l’école. Ce n’est pas le plus facile !
    En tout cas, vos questions appellent à discusion, c’est peut-être le plus important (les questions sont plus importantes que LA réponse !) et c’est ce qui nous manque : la discussion !

  2. Laurence*

    Peut-être, un jour, la révolution !
    J’ai une autre question : “Pouvez-vous envisager une école qui ne soit pas obligatoire ?”… Personnellement, le fait que les droits des enfants se transforment presque toujours en devoirs pour eux me laisse plus que perplexe…. et très mal à l’aise !

    • bernard_collot

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Question ultime !
      Peut-être suppose-t-elle que la Révolution ait été faite ou tout au moins entreprise ! Si un espace appelé école ou autrement pourra exister, il faudra qu’il donne envie, apparaisse comme nécessaire, à disposition, naturel, l’obligation paraîtra même stupide !

    • marie-lise

      Peut-être, un jour, la révolution !
      pour info, l’école n’est pas obligatoire, c’est l’instruction qui l’est.
      Même ça on peut se poser la question. Que veut dire droit à l’instruction ? Est ce que du remplissage et du formatage c’est un droit ?

      Moi je réponds oui à toutes les questions, mais le mot école n’y aurait plus sa place. Ce serait un lieu de vie, de partages, de rencontres …
      Ce serait tout sauf une école !

      Sinon je ne comprend pas le sens de la phrase : la finalité fixée par la Nation (le peuple) à un système éducatif dont elle aurait besoin.
      As t’on besoin d’un système éducatif ? fixé par le peuple ! ou la la !

      • bernard_collot

        Peut-être, un jour, la révolution !
        Ce lieu de vie (d’accord avec vous) il faut bien qu’il apparaisse nécessaire et pourquoi (finalité). Ensuite il faut bien donner les moyens de le faire exister et fonctionner dans un ensemble. Cette question de la finalité commence enfin à émerger (voir par exemple les avis dans newsring « Faut-il changer l’école ? »), ce n’est pas aux politiques d’en débattre et d’en décider (encore faudrait-il qu’ils osent en débattre), c’est à nous, le peuple (!) de poser le problème sur notre table, nos tables ! Et à l’Etat de nous en donner les moyens. Voire de forcer l’Etat à mettre le problème sur nos tables. Le peuple fait peur ? Nous aurions donc peur de nous ! Ne sommes-nous pas suffisamment éclairés ou incapables de nous éclairer si on nous nous en donnons les moyens ? Information dit quelqu’un plus loin.

  3. Guillaume Berton

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Je rebondi simplement sur le fait, que l’état à lui seul peut prendre la décision aujourd’hui d’amener la discussion.
    Peu de parents investis, quelques parents présents, et beaucoup de parents qui ne souhaitant pas entendre parler d’autre chose que ce qu’ils ont connus. Que faire ?

    Les enseignants sont-ils prêts à ouvrir leurs classes?
    Les inspecteurs sont-ils prêts à soutenir de nouvelles méthodes?
    Les Elus sont-ils prêts à voir l’école autrement que des lignes budgétaires?
    Et Nous parents que voulons nous pour nos enfants???

    Discutons !

      • Chloé

        Peut-être, un jour, la révolution !
        Oui mais dans la discussion il faudrait qu’il y ait des parents, des politiques,… et même des contestataires. Je sais bien que même parmi les “convaincus” la discussion ne va pas toujours très loin, mais il faudrait bien que tout le monde y participe !

  4. Amélie

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Mais beaucoup de parents n’osent pas s’exprimer car ils ont peur d’être stigmatisés, peur que leurs enfants en pâtissent, les enseignants se vengeraient sur leurs enfants car ils ne partagent pas les mêmes idées…

  5. Hermand Mélanie

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Peut-être pour l’instant le faire à l’image des universités populaires, ces structures à tous sur tous les sujets.
    Une structure où :
    tout un chacun pourrait venir participer, échanger, enseigner, apprendre…
    des enfants de tous âges et des adultes de tous âges
    pour quel que soit le domaine et le niveau
    dans le respect et le ressenti de chacun
    tous sur un pied d’égalité
    tous les jours, quelle que soit l’heure
    pour le plaisir d’y aller, d’apprendre…

    Pour que ce soit gratuit, il faudrait que ce soit public sinon il faut voir…

    • bernard_collot

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Les billets ne sont que des prétextes ou des provocations à lancer les discussions. C’est ce qu’ils suscitent (ou ne suscitent pas !) qui est intéressant. En ce sens, questionsdeclasses pourrait être une unvisersité populaire dans ce qui s’exprime et se confronte dans les commentaires.

  6. Hermand Mélanie

    Peut-être, un jour, la révolution !
    1°/ Pouvez-vous envisager une école qui ne soit plus celle de l’État ?
    Dans l’immédiat, pour avoir une bonne école, différente, comme celle du 3ème type, il faut qu’elle soit une école privée. Ce n’est pas possible autrement. Le problème est qu’une école privée n’est pas gratuite et donc pas accessible à tous. Or, cette école devrait être accessible à tous afin que tous profitent de ces bienfaits et non pas quelques-uns.
    Mon compagnon décèle un autre problème concernant les écoles privées : sans contrôle, il pourrait y avoir des dérives sectaires ou autres mauvaises choses.
    Le mieux serait en effet que cette école soit publique mais à l’heure actuelle, cela ne semble pas possible à moins qu’une personne voulant cette école, comme Bernard Collot, fasse à un moment donné partie du gouvernement et la mette en place.

    2°/ Pouvez-vous envisager une école sans tronçonnage des âges ?
    Oui, parce qu’aucun être vivant n’apprend à la même vitesse, au même moment, au même rythme, de la même manière. Ainsi, dans une matière, l’un aurait fini le programme (et devrait commencé celui de l’année suivante) tandis que l’autre n’en serait encore qu’au début.

    3°/ Pouvez-vous envisager une école sans découpage des matières ?
    J’ai connu les matières et ne connais pas une autre organisation. Par contre, dans l’état actuel des choses, ce qui me déplait est qu’il n’y a pas d’interdisciplinarité. Par exemple : dans la matière biologie, on ne fait pas de math ou de lien avec la matière mathématiques (pour les calculs utiles dans la discipline), on ne fait pas de dessin (pour apprendre à dessiner un cœur par exemple). Avec l’interdisciplinarité, on apprend mieux.

    4°/ Pouvez-vous envisager une école sans découpage de l’année, des journées ?
    Une matière par heure, découper la journée par heure après heure n’est pas sain et n’apprend rien.
    Cela doit donc changer.

    5°/ Pouvez-vous envisager une école sans programme et leur corolaire l’évaluation ?
    Les programmes sont trop chargés et mal fichus. Mal fichus : pour la matière anglais, au collège, chaque année le présent était au programme. Trop chargés : il n’y a pas assez de temps pour assimiler et approfondir chaque point du programme.
    Imaginons, le programme est fait sur toute la durée du collège. En 6ème, en anglais, le présent est assimilé par chacun et il n’y a plus besoin de revenir dessus. Pour cela, il faut du temps et avoir un objectif à long terme.

    En ce qui concerne les évaluations, c’est à revoir. Les notes ne servent à rien. Elles sont sensées évaluer les connaissances mais si toute la classe a zéro parce qu’ils n’ont rien compris, la leçon ne sera pas revue. Normalement, la leçon devrait être revue jusqu’à ce que tous l’ait assimilée.

    6°/ Pouvez-vous envisager une école sans diplôme ?
    Le diplôme n’est qu’un bout de papier. Ce qui compte, c’est l’apprentissage donné en vue de l’obtention du diplôme.
    Pour faire un métier, un diplôme n’est pas nécessaire, des compétences et des connaissances si. Si la personne a les compétences et les connaissances nécessaires mais pas le diplôme alors elle devrait être embauchée ou tout du moins pouvoir faire le métier.

    7°/ Pouvez-vous envisager une école sans enseignant qui enseigne ?
    oui, tout à fait.

    8°/ Pouvez-vous envisager une école ouverte en permanence à tous, enfants, ados, population ?
    oui, tout à fait.

    9°/ Pouvez-vous envisager une école qui soit nécessairement de proximité ?
    oui, tout à fait.

    Lorsque le nouveau-né nait, il a tout a apprendre du monde et des êtres vivants qui l’entourent et de lui-même. Pour être adulte, il devra devenir autonome (autos : soi-même, nomos : lois), c’est à dire être capable de se donner ses propres lois.
    Cela consiste à ce qu’il soit capable de subvenir à ses propres besoins, à avoir des relations saines et équilibrées, d’avoir une place dans la société, d’être équilibré sur tous les points.
    Les parents, l’école et la société en général doivent lui apprendre à devenir autonome. Cela veut dire que dès le lendemain de sa naissance, il est plus autonome que la veille (et ce sera ainsi tout au long de sa vie) et moins dépendant de son entourage grâce à son apprentissage de l’autonomie.
    Nos goûts, nos envies, nos ressentis, nos expériences font de nous des personnes uniques. Ce sont cela qui déterminent ce que l’on apprend. L’un peut avoir un niveau avancé en littérature et un niveau découverte en cuisine tandis que l’autre connaitre profondément l’histoire et ne rien savoir de la littérature et pourtant, les deux auront le même âge. Dans une école telle que je la voudrais, cela serait possible. Ces deux personnes sont différentes en termes de connaissances mais les deux peuvent apporter beaucoup à la société par leurs différences.
    Ce n’est pas aux personnes à s’adapter à la société, c’est à la société de s’adapter aux personnes. Une société étant un ensemble de personnes vivant ensemble.
    Dans l’école telle que je la voudrais, elles serait ouverte à tous, à tous les âges, à tous les niveaux, tous les jours. Elle serait gratuite. N’importe quoi pourrait y être appris, enseigné. L’enseignant transmet une compétence pour que la personne l’assimile et devienne autonome dans ce domaine, des connaissances et l’accès aux connaissances. Il y aurait la formation initiale et la formation continue. Pas de discrimination, pas d’inscription. On apprend par besoin, avec plaisir, par plaisir. On y va par envie et non par obligation.

    Mon père pense que c’est utopique, irréalisable. Moi, je pense que ce serait bien, que c’est ce qui faudrait.

  7. bernard_collot

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Sur le premier point, l’école d’Etat. Il n’est pas question, pour moi, que l’école soit autrement que publique. Une des grandes originalités du mouvement Freinet, c’est que l’action de ses militants s’est toujours située résolument dans l’école publique, même si paradoxalement Freinet à créé son école.
    Mais il me semble nécessaire qu’elle devienne autrement publique.
    L’Etat, théoriquement, ne devrait être que l’outil de la Nation, au service de la Nation. Dans les devoirs qui lui incombent, il aurait toujours à donner les moyens (à les répartir) pour permettre d’assurer, en matière d’éducation, la finalité fixée par la Nation (le peuple) à un système éducatif dont elle aurait besoin. C’est cette finalité qui n’a jamais été discutée, clairement affirmée puis acceptée par le peuple (nous !). Nous subissons (et les enfants et ados !) une école dont les objectifs ne nous appartiennent pas et l’on sait que, depuis son origine, des Guizot ou Ferry, ses objectifs sont plus politiques, idéologiques, économiques… que vraiment humanistes.
    En prenant comme finalité simple : l’école, espace social devant contribuer à la construction des enfants en adultes autonomes (ce qui inclut lire, écrire, mathématiser…), ce n’est plus l’Etat qui peut imposer le “comment”, c’est alors aux territoires où vivent les enfants et les adolescents qui auraient à concevoir ces espaces/temps.
    Il est évident alors qu’ils ne pourront le faire sans se poser les questions du comment les enfants se construisent cognitivement, psychologiquement, socialement et quelles en sont les conditions. Après la définition d’une finalité, c’est le second préalable.
    C’est l’appartenance de l’école qui changerait alors, d’une école d’Etat elle deviendrait l’école des collectivités locales et de leurs populations. L’Etat se placerait alors dans la fonction d’aide : péréquation des moyens, formation et mise à disposition de professionnels, fourniture de moyens d’informations, d’audits, etc. C’est toute l’architecture du système éducatif qui serait transformée.
    Je sais ce que vous allez me dire : oulala ! le bordel ! les foires d’empoigne ! Les divergences d’opinions pédagogiques ou idéologiques ! Et l’égalité? Etc.
    Allez-y !

  8. Hermand Mélanie

    Peut-être, un jour, la révolution !
    En ce qui concerne votre réponse, je dirais qu’il faut en premier pour arriver à une telle société informer toute la population. Cela aurait pour conséquence :
    – que tous les parents revendiquent une autre école
    – que les professeurs changent de méthodes d’enseignement

    En ce qui me concerne, je surfais sur internet, j’ai découvert vos sites, j’ai ainsi été informée.
    Pour informer la population, peut-être faudrait-il à l’image de ” justice pour tous ” avec ses pétitions, envoyez les 40 chroniques par mail à tous avec pour consigne de faire circuler le mail à toutes les personnes qu’elles connaissent.

    En ce qui concerne le mouvement Freinet, je voudrais savoir comment ça se passe dans le concret :
    – les professeurs sont-ils formés par l’I.U.F.M. ?
    – comment sont-ils formés par le mouvement Freinet ?
    – combien cela coûte ?
    – à leur premier poste, comment cela se passe-t-il ?
    – quelles sont les relations avec les collègues et la hiérarchie ?
    – quelle est la pédagogie ? quelles sont les méthodes d’enseignement ? (je ne connais pas bien)
    – quels sont les moyens ?

    J’ai 28 ans. Ayant eu des problèmes personnels, ce n’est que maintenant que j’apprends à m’organiser, l’indépendance, l’autonomie et d’autres choses. J’ai des cours par correspondance en ma possession en vue de l’obtention du C.A.P. Petite Enfance. Je reçois également des cours pour la décoration d’intérieur. J’ai un bac (littéraire) + 1 (1ère année de licence de lettres classiques) mais pas de diplôme à proprement parlé.
    Je suis pédagogue, j’aime transmettre ce que je sais, faire découvrir, aimer. J’ai un bon contact avec les enfants de 1 an et demi/2 ans à la fin du primaire. Pour avant 1 an et demi/2 ans, j’apprends avec les cours à savoir quoi faire en tant que pédagogue avec eux, j’aurai besoin d’expérience, d’aide peut-être. Pour à partir du collège, je suis en train d’apprendre les relations sociales, je m’améliore.
    Je suis à Narbonne, entre Perpignan, Béziers et Montpellier.

    Ma pédagogie :
    L’enfant choisit ce qu’il apprend parce qu’il doit apprendre avec plaisir. Le ressenti est très important dans l’apprentissage. Si le ressenti est positif, l’apprentissage se passera bien voire très bien. Si le ressenti est négatif, l’apprentissage se passera mal voire sera bloqué.
    J’apprends par compréhension alors pour moi c’est très important. Les apprentissages doivent être ludiques, il doit y prendre plaisir.
    Devant devenir autonome, pour moi , l’enfant doit apprendre à écrire, lire, mathématiser… mais aussi la cuisine, le ménage, le bricolage… et encore aussi le ressenti, les relations sociales, à s’organiser…
    C’est au pédagogue à s’adapter à l’enfant.

    • bernard_collot

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Vous avez raison, un des premiers problèmes est l’information. On ne peut pas compter sur les véhicules classiques de l’information. Ce n’est peut-être même pas par volonté délibérée des médias, ceux-ci ne pouvant appréhender et transmettre l’information qu’à travers de leurs représentations (l’hétéronomie de Castoriadis). Quand ils ne peuvent faire autrement, comme par exemple la Finlande, ils l’assortissent de commentaires (ou la font commenter) qui la réduisent “oui, mais en Finlande il n’y a pas la vague d’immigration…!” en éliminant la seule question sensée :“Les enfants finlandais seraient-ils d’une autre essence que les enfants français, compris les émigrés?”
      Alors, la seule façon de diffuser l’information, c’est de nous en faire nous-mêmes les porteurs, les transmetteurs. Au quotidien, dans nos environnements, partout, avec tous les moyens dont, en particulier les réseaux. Il faut la propager, trouver toue sorte de relais. Mais il faut qu’elle sorte des cercles fermés, de l’entre-nous. Il ne faut même plus chercher à convaincre, il faut donner l’information, la répandre, la mettre à disposition.
      Je ne sais pas si “tous les parents revendiqueront une autre école” ou si tous les enseignants changeront, mais ils auront alors à faire un choix délibéré !

      • Laurence*

        Peut-être, un jour, la révolution !
        Hier au Salon du Livre, André Stern (qui a écrit “Et je ne suis jamais allé à l’école” et qui intervenait avec JP Lepri qui a écrit “La fin de l’éducation ?”) ne disait pas autre chose : “Il faut parler et raconter ; une fois que les gens savent, ils ne peuvent plus faire comme s’ils ne savaient pas…”

    • Laurent Lançon

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Bonjour à tous,

      Je partage complètement l’avis de Bernard. Une école émancipatrice ne peut être que publique. Evidemment que c’est possible. Si on souhaite une véritable refondation de l’école celle-ci ne peut être que pour tous ! Les enjeux sont alors beaucoup plus large que l’école car dans ce cas on transforme des parents des villages entier ! La transformation va bien au delà de la sphère limitée de l’école. Il s’agit là d’un projet de transformation sociale. L’impact est énorme !
      La transformation de cette école publique prend du temps car il faut y aller doucement et grandir avec les familles. Cette école ne peut se faire sans les parents.

      Comment ça se passe pour moi ? Par tâtonnements, essais et erreurs ! J’avance à vue et j’analyse les effets. Cette façon de fonctionner m’a transformé. Petit à petit, je me suis déconstruit. C’est fou comme nous sommes formatés. Beaucoup d’enseignants (je ne me risque pas à dire tous 😉 font le constat que dans les classes ça ne marche pas.

      Ce que je trouve étonnant, c’est qu’on ne réfléchit pas du tout aux causes qui engendrent ces maux. On botte en touche par facilité. C’est la faute à la société, les enfants ne sont plus les mêmes, avant c’était mieux et patati et patata. Le problème de l’école est systémique ! Tant que nous n’aurons pas repensé le système et notre façon de penser l’école, nous n’avancerons pas.

      C’est une nécessité !

  9. Hermand Mélanie

    Peut-être, un jour, la révolution !
    En ce qui concerne cette société voulue, il est plus facile de changer la maternelle et l’école primaire que le collège et le lycée. En effet, comment faire quand il y a un professeur par matière par heure.

    L’université est calquée sur le même modèle à une différence près : chaque professeur de chaque université a ses propres méthodes d’enseignement, son propre programme que ce soit en licence ou en master.

  10. Adrien Mascarille

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Votre “peut-être” dans ce titre, c’est une trouvaille : ça rassure. Il y aurait donc, peut-être, autre chose à faire que la révolution… Comme dirait l’autre : au banquet de la révolution, on ne compte par les convives au début, mais à la fin.
    Mais j’en viens à mon interrogation concernant “l’école”.
    Lors d’un entretien, vous avanciez, à juste titre, cette fois : “La socialisation ne peut avoir lieu que dans des structures à la mesure de ceux qui les occupent.”
    Fort bien, en effet. On ne peut qu’apprécier votre dynamisme, votre expérience et votre manière d’aborder le renouveau de la pensée pédagogique. Il est aussi fort utile de décrire comme vous le faites, un peu plus loin, le devoir de “ruse” nécessaire à la pérennité d’une expérience en milieu hostile. Cependant votre propos (et l’ensemble des propos relatés par d’autres dans ces rubriques) aborde essentiellement la structure “classe”. Pourquoi ?

    Vous semblez travailler ou avoir travaillé dans une école à classe unique, de 3è type dites-vous, c’est-à-dire en classe du type de celles que monsieur Freinet expérimentait, sans doute. Mais cela ne représente plus aujourd’hui (qu’on le regrette ou pas) que très peu d’établissement de ce genre. Et il ne semble guère d’actualité que nous revenions à ce mode de vie. Les enfants, les adolescents doivent se socialiser dans des structures beaucoup plus importantes. De celles qu’on désigne comme “école” dans les villes.
    Je pense qu’il faudrait lever l’ambiguïté des mots. De quelle école parlez-vous ? De la classe unique, type Freinet, si souvent transposée telle quelle, m’a-t-on dit, dans les écoles classiques ? Et dont, finalement, beaucoup semble se contenter. Simple miroir alternatif de l’incohérence générale de l’école telle qu’elle est.
    Ou d’une école rêvée, envisagée ? Ce qui serait, à coup sur, une prophétie de plus, intellectuellement et pratiquement décevante. Et qui ne ferait qu’accompagner la parcellisation générale en cours. En tant que parent, je pense qu’il faudrait interroger cette confusion possible et ce qu’elle engendre comme limitations. Pour s’en débarrasser et en venir à la réalité d’un autre temps et d’un autre espace pour une école intégrale.
    Laudateurs ou contempteurs des rythmes scolaires sont-ils à ce point inutilement braillards et faussement opposés, qu’ils nous empêchent de nous entendre, alors qu’il y a, souverainement, à tamiser le temps et tamiser l’espace qu’il nous faut.

    Adrien Mascarille

    • bernard_collot

      Peut-être, un jour, la révolution !
      – au lieu d’aborder, sur le plan pratique d’abord, puis théorique, les problèmes auxquels j’étais confronté (et auxquels l’école est confrontée) sur le seul plan pédagogique, je les ai envisagés en terme de structure et de systèmes, tout système y compris celui d’une classe ou d’une école ayant une structure. Le terme de structure ayant deux sens qui se rejoignent, englobant d’une part le système constitué (petites structures) d’autre part ce par quoi le système fonctionne. Ce n’est qu’une approche systémique.
      – oui la quasi totalité des enfants et adolescents doit se socialiser dans des structures trop importantes et ghéttoïsées (en fait ils s’y désocialisent ou s’y a-socialisent) D’où une revendication qui devrait être généralisée : casser, scinder les macro-structures scolaires. J’ai également parlé de 2O mètres carrés par enfant plus encore que 20 enfants par maître. C’est du même ordre, de le même importance (en terme d’effort national) et de la même urgence que casser les macro-habitats verticaux ou horizontaux en rendant effectif le droit au logement.
      – Ce que j’ai appelé une école du 3ème type est effectivement née, dans le prolongement de la pédagogie Freinet ou des pédagogies actives, dans une ou deux classes uniques. Trois circonstances favorisantes : le multi-âge, le fait qu’elles soient en amont du système éducatif donc peu gênantes et ignorées, et le fait qu’elles correspondaient à un territoire social clairement défini et identifié.
      Ce faisant il a pu être fait un certain nombre de constats allant à l’encontre des idées reçues. Depuis une vingtaine d’années un petit nombre de collègues en tout milieu, rural ou urbain, (cela a varié entre la vingtaine et la centaine) travaillent, tâtonnent, échangent, approchent, corroborent ce qui avait été mis à jour dans une approche systémique de l’école. En particulier et parfois a contrario (dans les macrostructures) ils corroborent bien les conditions nécessaires à la fois à une autre conception et mise en oeuvre de l’acte éducatif, et à une autre conception de l’école.
      – Il n’y a pas d’ambiguïté : une école de 3ème type devra bien être multi-âge, elle devra bien être incluse et en osmose dans les territoires de vie des enfants et des adolescents et contribuer au dynamisme social de ces territoires (proximité), sa taille devra bien être à la mesure de ceux qui y vivent et la font vivre. C’est incontournable. Et on peut affirmer que ce n’est pas utopique (l’utopie c’est tant qu’une idée ne s’est pas réalisée).
      A noter que cette école du 3ème type n’est pas née d’une conception pré-établie, même si ses pratiques découlent et sont dans le prolongement de la pédagopgie Freinet et des pédagogies actives dont elle ne fait que pousser la logique à son terme. C’est après coup, lorsque quelques-uns nous nous sommes retrouvés sur une autre planète (ou dans un autre paradigme) et quand il y a eu convergence dans nos constats, que le concept de l’école du 3ème type s’est élaboré. C’est aussi pour cela que je ne parle pas ou rarement de pédagogie, jamais de méthode, mais d’école considérée comme un système vivant, dans son sens autant biologique que social. Ceci sans en faire un modèle, chaque système vivant étant son propre modèle.

    • Philippe Ruelen

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Il est urgent de changer de système en transformant les structures (petites ou grosses) :
      – repenser l’espace, remettre en question l’architecture des écoles
      – créer des groupes/classes multi-âges

      Jospin, ministre de l’EN, en1989, avait fait un pas significatif et intelligent avec la réforme des cycles. 25 ans après, les cycles ne sont toujours pas mis en place ! Il nous faudrait des politiques qui n’ont pas d’intérêt personnel, et qui la mettent réellement en oeuvre, quitte à être impopulaires pendant quelques années.

      Et nous, nous savons qu’il faut aller plus loin que les cycles.

      Il ne devrait pas avoir de classes à moins de 3 niveaux. 3 niveaux au minimum dans les écoles primaires.
      Et il est urgent de requestionner l’espace et son aménagement !

      Sans cela, point de salut selon moi !
      Par contre, si on ne change que cela, le système évoluera …. !

      • Adrien Mascarille

        Peut-être, un jour, la révolution !
        Vos précisions sont utiles, messieurs. Intéressantes. Je relève cependant deux mots dans la réponse de monsieur Collot qui indiquent un chemin nouveau et surtout : immédiat.
        “Après coup”, dites-vous… Diable ! Et cela peut vouloir dire que c’est bien de la pratique immédiate que surgissent les possibles et véritables transformations de l’école. Il y a bien, semblez-vous dire, apprentissage, améliorations et nouvelles perspectives, insoupçonnées jusque là, tout au moins avant d’avoir tenté ces pratiques. Rien d’une conception pré-établie, ajoutez-vous.
        Je crois comprendre, et je préfère comprendre que croire, qu’il n’est pas utile de rêver cette “autre école” mais qu’il faut la faire. Et tout de suite. Il y a, là, matière et urgence en effet.

        • bernard_collot

          Peut-être, un jour, la révolution !
          Effectivement, il est intéressant qu’au lieu de se croire on essaie de se comprendre.
          Dans le tâtonnement expérimental éducatif qui nous a conduit à une école du 3ème type (1) ne nous pouvions faire l’impasse que ce tâtonnement ne pouvait se faire comme toute expérimentation scientifique qui inclut l’échec comme une de ses deux données. Le tâtonnement expérimental ne pouvait se faire au détriment des sujets, les enfants, qui auraient alors été les objets d’une expérience. Il a s’agit d’un long processus sécurisé constamment par les échanges interactifs entre collègues. Nous partions d’un état initial, toute petite modification de cet état s’avérant comme bénéfique modifiant alors le contexte et ouvrant la porte à d’autres modifications (toujours l’approche systémique). A noter que souvent les modifications les plus porteuses consistent en l’élimination de l’inutile, de l’inefficient, de ce qui empêche (les programmes par exemple !). L’état final auquel je suis arrivé (l’école du 3ème type) n’étant lui aussi pas définitif. Ce que disait Valera ou Merleau-Ponty “les systèmes vivants auto-créent sans cesse leur propre modèle”. Nous n’avons finalement fait que poser des jalons qui peuvent aider d’autres.
          De ce fait et pour revenir à la révolution, il vaudrait peut-être mieux se pencher sur les processus et stratégies qui peuvent y conduire que sur un modèle à instaurer et à plaquer. Chaque fois qu’on a voulu le faire, cela a été l’échec. Rendre possible des processus ou ne pas les empêcher (comme dans une école !). Mais il faut quand même une perspective qui engage dans une praxis, un possible à atteindre sans cesse repoussé plus loin. L’école du 3ème type est un possible qui a été concrétisé… et n’est donc plus du domaine du rêve.

          (1) voir par exemple Pédagogie sociale et école du 3ème type ou les processus personnels ou collectifs que j’ai explicités dans tous mes ouvrages. Il y a aussi la méthodologie de recherches des crepsc

  11. Chloé Martin

    Peut-être, un jour, la révolution !
    J’aime beaucoup le niveau de cette nouvelle “conversation décousue” (clin doeil pour l’ouvrage de B.Collot !)
    Questionsdeclasses va devenir passionnant.
    Mais je remarque quand même que nous ne sommes pas encore très nombreux à réagir.
    Toutes les questions posées par le billet m’intéressent mais m’embarrassent quelque peu, J’attendais donc avec impatience des réactions d’autres personnes intelligentes ;-)) et concernées. Pas facile de se mouvoir dans la complexité. Bernard Collot, n’êtes-vous pas un peu pervers ;-))))

    • Paul Noël

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Et j’ajouterais, la révolution aussi ! bien qu’il faille la préparer ! Merci à l’auteur du billet pour l’effort qu’il provoque !

  12. Cyriaque BESSARD

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Me voilà à mes débuts de tentative de transformation vers une école du 3eme type. Après ces premiers pas où, aidé avec une autre collègue, nous avons tout bousculé dans notre école (à 4 classes). Nous échangeons au quotidien car nous avons la chance d’avoir nos classes sur le même palier à 3 m l’une de l’autre. Mais voilà les premiers pas sont compliqués car nous avons des parents inquiets de ce changement. Mais aussi nous avons des collègues ( les 2 autres instits) qui sont très “tradi” et qui travaillent à l’opposé de nous. Du coup leur attitude entraine de la suspicion chez des parents de nos classes. Cette petite expérience pour expliquer qu’il est difficile de faire bouger les choses entre instit ! Faire changer ses pratiques dans sa classe est déjà une chose qui nécessite beaucoup de conviction, mais quand l’environnement proche (les collègues) tend à nous marginaliser davantage on se pose des questions sur ce qu’il faudrait réformer. Il faut que l’institution mette en avant nos pratiques pour que l’on ne passe pas pour de simples illuminés…

    • Adrien Mascarille

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Quelque chose m’échappe sur la perversité qu’il y aurait à se croire obliger de converser. Je vais m’empresser d’en comprendre davantage en me procurant les ouvrages dont vous faites la réclame.
      Cependant, comme dirait l’inspecteur Columbo, je voudrais revenir sur votre réponse à propos du multi-âge. Loin de moi, l’idée que ce serait utopique. Ou qu’il y ait “ambiguité” là-dessus. Je crois avoir compris ce que vous entendez par école du 3è type. Cela rejoint tout à fait “l’école mutuelle” par exemple, en cours au XIXè siècle et abandonnée depuis.
      Ce qui semble plus questionnant, néanmoins (et me laisse sur ma faim, et je ne suis pas tout seul au vu du précédent courrier), est que cette possibilité se restreigne à une micro-structure. Je le répète : l’énorme majorité des enfants et adolescents se trouvent aujourd’hui placés dans des établissements de 10 à 12 classes pour ce qui est du primaire, tout au moins, qu’en tant que parent je connais mieux et peux plus facilement observer.
      Ce serait donc bien là qu’il faudrait faire avancer les propositions, informer des exemples réalisés.
      Plus profondément, je pense que ce qui est en cause, en vérité, c’est la conception même de l’acte éducatif qui semble toujours éviter le questionnement sur la place de l’adulte dans celui-ci. On dirait que les adultes en charge des enfants, dans un même établissement, sont totalement ignares (et beaucoup plus que les enfants) de ce qui tient du collectif. Des possibilités, de l’enrichissement du travail en commun. C’est très “pédagogique” mais pas pour eux. On les dirait non-concernés par le phénomène. Quand bien même ils appliqueraient dans leur micro-structure des principes pédagogiques innovants.

      En quête de réponses, d’exemples et de réalités, j’ai feuilleté les quelques périodiques dont Questions de classe(s) fait la promotion. En vain. Rien que de très redondant et sans grand intérêt la plupart du temps, excepté, peut-être, cette revue sur la lecture, bien écrite, et cette revue anarchiste qui, une fois posée la kalachnikov, nous présente l’école Bonaventure que vous connaissez sûrement et une autre école, l’école Vitruve.
      Poursuivant ma quête, j’ai recensé tout de même un certain nombre d’autres d’établissements de ce type, primaires ou secondaires confondus, qui fonctionnent de manière collective. Il y en a énormément. Je cite, en vrac : le Lycée de Saint-Nazaire, Mons-en-Bareuil, Ange Guépin à Nantes, le Lycée Autogérée de Paris, Clysthène, un micro-Lycée (sic) à Ivry, un autre à Sénart, la Source, Decroly…
      Ces établissements semblent fonctionner de manière collective, aussi bien pour les enfants (la structure-classe parait dépassée) que pour les adultes.
      Peut-on dire alors, par ces exemples réels, être passé de l’école de 3ème type à l’école de la 4ème dimension ?

      • bernard_collot

        Peut-être, un jour, la révolution !
        Nous nous sommes bien compris !
        En rapport aux nombre d’établissements de l’éducation nationale, il n’a a certainement pas “énormément” d’établissements qui fonctionnent différemment. Je l’estime pour ma part à un sur dix mille ! Le rapport du nombre d’enseignants radicalement différents, isolés dans les écoles, n’est pas beaucoup différent. Bonjour les possibilités de choix ! J’en reparlerai dans le prochain billet.
        Le multi-âge, tel je l’entends, est quelque peu différent de l’enseignement mutuel (voir les écrits d’Anne Querrien) qui restait encore dans un apprentissage assez classique mais qui était quand même et déjà éminemment subversif… et efficace !
        Mais oui, je situe bien tous ces établissements, tous ces enseignants, dans la marche vers une école du 3ème type (à l’origine, référence au film de Spielberg, rencontre du 3ème type !) donc d’une 4ème dimension pour aller chez les martiens !

  13. Bernard PAQUAUX

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Merci à Bernard et à tous les autres de faire avancer le débat. Hélas les blocages institutionnels (DASEN, IEN voire Conseillers Pédas) sont réels. Quant on voit que non seulement les intentions de Vincent Peillon (qui sont réelles et sincères, je peux en témoigner) mais aussi ses déclarations sans ambigüité sur la priorité à la pédagogie, sur la reconnaissance de Freinet aux journées de l’innovation, sur l’importance de l’innovation “même face aux injonctions officielles” se perdent en route comme des signaux de fumée. Bernard me dit qu’il lui faudrait être plus autoritaire. Bernard, tu sais bien qu’on arrive à pas grand chose de cette façon, que ce soit dans une classe ou dans un ministère!
    Ils sont aussi réels du côté des enseignants pour des tas de raisons et pas seulement la “peur” des précédents, qui est souvent un prétexte facile…d’autant que quelquefois ce sont ces corps intermédiaires en question qui sont les plus novateurs!

    • bernard_collot

      Peut-être, un jour, la révolution !
      Il y a quand même l’autorité politique sur une administration : elle est parfaitement utilisée quand c’est la droite au pouvoir ! Et l’autorité de l’administration est parfaitement utilisée sur les subalternes !
      Et puis il va bien falloir appeler un chat un chat même quand le chat dérange. C’est l’objet de mon prochain billet à, paraître.

  14. bernard_collot

    Peut-être, un jour, la révolution !
    J’avais posé les mêmes questions que celles du billet, avant les élections, aux partis politiques qui devaient nécessairement plancher sur le système éducatif, aux mouvements pédagogiques qui auraient pu les étudier, les rectifier, les modifier et éventuellement les relayer. Silence absolu. D’accord, le poseur de questions n’était pas un “grand homme connu” qui a droit à une réponse polie. Et les questions étaient probablement stupides..J’aurais cependant aimer savoir en quoi elles étaient stupides !

  15. Erwan

    Peut-être, un jour, la révolution !
    j’opine du bonnet avec la question de l’école publique.

    Je dirais même qu’on peut déjà faire ce qu’ont fait pendant tout un temps, les quelques zazous réunis autour de ce qu’ils ont appelé l’école du 3ème type, qui si Bernard le raconte avec finesse dans son premier livre, n’est pas réduite à l’exemple de l’école qu’il nous décrit. D’autres l’ont fait et décrit, d’autres l’ont fait et n’ont pas le talent de plume pour le coucher. Je vous renvoie par exemple à http://www.millebabords.org/spip.php?rubrique151“>J-M Calvi, et à une démarche de retournement, ou encore Philippe Lamy (ex groupe freinet Est parisien, il me semble), entre autres…

    on tente, on ose : pas de progression collective (au sens EN), le programme s’il en est un, ne nous préoccupe pas, les évaluations sont permanentes donc elles ne sont pas un problème, par dessus bord livret, brevet ou arbre de connaissance, ceinture noire ou de contrôle en tout genre…à quoi bon puisque l’oeuvre, l’ouvrage des enfants se suffit et la relation toute particulière recréée, ou en court de création, avec les parents, modifie complètement le rapport à l’apprentissage, l’éducation, …à l’école.

    même si je suis bien d’accord que certaines conditions structurelles (multiage, petite structure, faible nombre d’enfant…) facilitent la permissivité que l’on recherche, d’expérience je suis aussi sûr qu’il n’est pas question d’attendre que ces conditions soient établies. Les changements cités ci dessus sont opérables tout de suite. quitte à se cogner l’autorité administrative… et ils modifient déjà énormément les cadres …

    l’autre aspect est à mon avis ce que recèle l’idée d’école 3type, qui me semble proche d’une construction de réseau arachnéen (Deligny) de lignes d’erre porteuses de dons (L Ott) sans autres intentions que ce don, et les créations incertaines engendrées ou pas, formant les plateaux d’échange de type rhizome (Deleuze Guattari) …improbables, … tels les luddites, on aurait même tendance à détruire de l’outil scolaire,éducatif, soi disant salvateur pour en revenir à n’autre savoir faire d’écoute, de contact, d’intuition, de proposition, d’injonction… de l’artisanat glocal !
    pourriez vous concevoir une école sans fichier freinet ? sans …
    qu’est ce qu’on a sous le coude ? qu’est ce qu’on en fait ? à la manière des Robinsons (L Ott)

    La révolution elle est quotidienne. donc ce n’est peut être pas “peut être un jour”, mais tous les jours.

    bien maladroitement, et tant mieux !, on s’essaye depuis le début de l’année à un petit rhizome 3type.
    pas besoin d’être très nombreux…des multitudes de rhizome3type pourraient créer rhizome (libertaire par essence) beaucoup plus étendu… voir le projet et un bout d’essai (en perpétuel construction) ici : http://rhizome.3type.org
    et praticiens-chercheurs.3type.org (qui aurait sans doute moins besoin d’être avec l’existence de questionsdeclasse, bien plus riche.)
    Que des petites choses…qui enfoncent certainement des portes déjà ouvertes.

    et puis le rythme quotidien en est complètement changé aussi… 🙂

    pour la petite histoire, on se connait avec Bernard. Il m’avait trouvé le projet, puis il (entre autre personne) m’avait beaucoup aidé dans une courte expérience de création de classe à Copenhague

  16. Evelyne Burlot

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Bonjour, il me semble qu’une des façons de se prémunir de la programméthodo-manie est de partir de chaque enfant et du milieu dans lequel on se trouve, d’envisager l’aménagement du milieu et du cadre ensemble, enfants et adultes, au fur et à mesure des besoins exposés : les transformations intrinsèques et extrinsèques s’opèrent alors spontanément.
    l’ « expression » qui soulève tant de « problèmes » et de « questionnements » en école-prisons va ici de soi, les transformations aussi, et les problèmes qui ne manquent pas de se poser en « école-prisons », c’est-à-dire dans presque toutes les écoles, n’ont plus lieu d’être, car rien n’est artificiel ici mais simplement « nécessaire ». Les questions de « discipline » ou d« instruction civique », de « matières » etc… qui se posent en école-prisons ne se posent pas dans un tel milieu de vie, où tout se crée, se vit, se transforme, en osmose avec les personnes et l’environnement, sans artifice. Rien n’y est cloisonné car les cloisonnements sont intrinsèques à la conception et aux conceptions de « l’école-prison ».
    Je pense que le mot « classe », de la même façon que le mot « section » en crèche font référence à l’armée, et de tels intitulés sont appelés à disparaître dans un tel milieu car ils n’ y ont aucun sens. La question du sens acquiert une grande importance ici, le sens se construit et se développe sans cesse.
    Pour moi il n’y a rien de plus simple à comprendre, le simple étant toujours complexe.
    Cette façon de vivre, chacun peut commencer à la mettre en oeuvre au quotidien à son échelle, selon ses possibilités, et parallèlement se regrouper avec d’autres, car l’isolement appauvrit la motivation et le sens…

  17. Evelyne Burlot

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Je pense être en accord avec cette vision des choses, et je pense que le terme “école” dont je vais rechercher l’origine n’a plus lieu d’être dans un milieu de vie qui respecte les rythmes de chaque être humain, dans la mesure où ce sont les êtres humains qui le construisent et le transforment ensemble, dans un cadre qu’ils se donnent, nécessairement évolutif.
    C’est à rapprocher de ce que disait Françoise Dolto il me semble sur le fait “qu’il faut un village “pour que s’éduque un être humain. Si mes souvenirs sont bons, personne n’apprend à marcher dans une “école”… ah, ah!
    Chaque enfant réalise ses propres apprentissages dans sa vie au quotidien avec d’ autres, où ne devrait jamais sévir la loi du plus fort dans un milieu où, sous prétexte d’ “autonomie”, l’enfant serait livré et abandonné à lui même et donc confronté à “l’échec” comme des collègues en formation d’éducateur de jeunes enfants ont pu le constater dans beaucoup d’institutions supposées prendre soin des enfants…Les adultes devraient garantir que l’enfant rencontre les autres dans des conditions suffisamment satisfaisantes et épanouissantes, c’est aussi un apprentissage. C’est au milieu des autres que l’enfant grandit et apprend, et certainement pas tout seul. J’ai tendance à considérer qu’un enfant n’est jamais responsable de ses soit-disant “échecs”, et si quelque chose ne va pas, c’est aux niveaux des environnements humains et “matériels” qu’il faut s’interroger et modifier des choses.
    Sur terre, les êtres humains de tous âges et sexes se côtoient, et l’école crée artificiellement des cloisonnement, ce qui s’avère nuisible pour les enfants.
    Une école coupée du monde, des familles nucléaires isolées dans leur foyer, des enfants isolés devant des écrans de télévision et d’ordinateurs, les jeux vidéos, devant leur I-pad, et dans cette univers de jungle, où c’est à la mode d’entendre “je me suis construit tout seul”, “chacun est responsable de sa vie”, et même “chacun mérite sa vie”, réflexions dignes d’un cauchemard, révélatrices d’ un individualisme forcené, (les médias ont bien travaillé dans ce sens…), enfants coupés de leur famille pendant la majorité de leurs temps contre leur gré, de leurs vacances scolaires, et de leur vie, société capitaliste oblige, c’est leur conception de la liberté, le chacun pour sa peau…, doit-on s’étonner de ces addictions aux alcools, aux drogues, aux jeux, donc aux paradis artificiels? doit-on s’étonner du taux de suicide dans le monde? En effet, non seulement le monde des adultes, mais il me semble que le monde des enfants plus que jamais est un enfer et un cauchemard au quotidien, de chaque minute, entre les exigences scolaires et des familles sous pression et sous tension constantes, entre des adultes dans le métro et les bus aux allures “déprimées” et qui ne supportent plus la seule présence d’un enfant, je ne vous dis même pas un rire ou une parole, ce sont cent regards tournés vers lui, et loin d’être bienveillants souvent…
    Et encore je ne parle pas du problème grandissant de la précarité, et de la pauvreté.
    Que reste -t-il alors comme moyens de survie pour ces enfants méprisés par une société égo-centrée? drogues et compagnie, ou – le vivre ensemble- évoqué ici par Bernard Collot et ailleurs par d’autres. Là-dedans, je ne vois rien d’ “utopique” au sens courant, ça se met déjà en oeuvre dans certains lieux. Pour désacraliser ça, je pourrais dire que les plus grandes transformations, révolutions sont souvent invisibles en partie, ça va à l’encontre de cette mode du “tapageur”, de “l’innovant”, où tout est basé sur l’apparence…d’où le manque, voire l’absence de reconnaissance et de subventions parce qu’on veut de la statistique, du chiffre, des papiers, mais l’humain ça n’est pas chiffrable, l’humain c’est du long terme, toute une vie, euh… des millénaires…
    C’est une volonté capitaliste de détruire ces actions transformatrices et de les mépriser et de les négliger. J’appellerais ça de la folie, comme ce qui se passe pour les familles Rroms, ceux qui manipulent tout ça sont fous, comme pouvaient l’être les nazis qui éliminaient l’humain…et ceux qui les suivent je ne sais pas comment on pourrait les qualifier…
    Je dirais aussi que tout se fait en se basant sur l’humain et le milieu qui exercent une action transformatrice réciproque constante. Les choses les plus simples et qui semblent être une évidence sont les plus complexes. En tout cas je dirais que ça requiert de la part des adultes d’interroger les évidences et de se former continuellement, rien n’est jamais donné une fois pour toute. Toutefois, dans ce monde où tout est fait pour rester dans l’inertie, dans l’entre-soi, ça requiert une sacrée dose de…A chacun de trouver ce qui lui convient.
    Donc, vive Bernard Collot, et d’autres.

  18. Questions de classe(s)

    Peut-être, un jour, la révolution !
    Bonjour
    Tout au long de l’été, Q2C remet à la Une des billets publiés cette année… On est encore en rodage pour les questions “techniques”, c’est pourquoi le texte commence par une référence à la première date de publication

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