L’autrice Chiara Mezzalama est psychothérapeute. Elle aborde ici la phobie de manière très subtile, elle révèle la nature injustifiée de cette angoisse et ses conséquences avec un message positif, la phobie peut s’atténuer et même se vaincre.
Une fillette a la chance de vivre à Venise et raconte son bonheur d’y déambuler mais elle souffre de la phobie des pigeons. Le pigeon reconnaît aussi qu’il a beaucoup de chance de vivre à Venise avec tous les avantages que cela comporte pour un pigeon mais il souffre de la phobie des enfants. Chiara Mezzalama nous plonge alternativement dans la tête de l’enfant et du pigeon, une idée forte pour comprendre les sentiments par lesquels ils passent le jour où ils se rencontrent. Que faire ? Elle doit rentrer chez elle et emprunter cette ruelle pour attraper le vaporetto et lui a une aile blessée qui l’empêche de s’envoler ! Ils sont piégés ! Mais la petite comprend que l’animal a peur d’elle et l’oiseau comprend qu’elle a peur de lui. Le passage d’un gondolier chantant à tue-tête et faux de surcroît les fait d’abord sourire puis éclater de rire. Alors, ils avancent, se croisent et continuent leur chemin. Et le lendemain soir à la même heure….
Venise, sous le pinceau de Mariachiara Di Giorgio, resplendit de couleurs automnales et chatoyantes, un peu inquiétante puis rassurante. Dès 6 ans.
Chiara Mezzalama, Mariachiara Di Giorgio (ill), Peur à Peur, , Les éditions des éléphants, 2024, 40 p., 15 €.
Sylvie Nicolli