Une “histoire simple”, celle d’un “voyageur” abattu par des gendarmes qui ne seront pas condamnés… Une enquête de Didier Fassin auteur de La force de l’ordre, une anthropologie de la police des quartiers [sur les BAC], 2011.
Un voyageur (comprendre un “gitan”) est abattu par le GIGN. Fassin rend compte subjectivement mais avec une extrême rigueur des deux versions des faits : légitime défense des gendarmes ou “violences ayant entrainée la mort sans intention de la donner”.
Les récits sont considérés à priori comme véridiques (famille, gendarmes, magistrats, médecin) puis confrontés à la “vérité judiciaire” (non-lieu pour les gendarmes) qui n’exclut pas l’autre vérité, la “vérité ethnographique”. L’enquête aboutit in fine à la vérité judiciaire mais pas à la justice.
Didier Fassin, Mort d’un voyageur : Une contre-enquête, Seuil (coll. La couleur des idées), 2020, 157 p.,17 €.