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Les religions mortifères

Voici l’article de Nestor Romero publié sur son blog Médiapart le 28 janvier 2015

Je n’ai pas été manifester le dimanche 11 janvier. Non par indifférence à la “liberté d’expression” mais par respect pour la liberté, la liberté tout court : je ne vais pas revenir ici sur ce qu’il y avait de profondément scandaleux dans ce groupe sombre d’hommes et femmes d’Etat dont nombre d’entre eux emprisonnent sans vergogne celles et ceux qui dans leur pays ont revendiqué la liberté.

Ni sur cet insupportable détournement du sens de l’acte spontané des premiers manifestants accourus à la République, cette grandiloquente récupération de la douleur, de l’effroi et de l’indignation par une élite autoproclamée, étatique, politique et médiatique, par, comme disent en Espagne les militants de Podemos, cette caste. Récupération au nom de la Nation, de l’Unité nationale, auxquelles en revanche, je reviendrai.

La Religion et La Vérité

Mais il va, en premier lieu, s’agir ici de religion(s), raison pour laquelle je m’abrite d’emblée dans l’ombre bienfaisante de Pierre Hadot disant ceci :

En fait le problème n’est pas celui du catholicisme mais celui des religions. […] Elles ont été et demeurent encore pour l’humanité, notamment les religions du Livre, la source de guerres, de persécutions impitoyables, de souffrances de millions d’hommes et de femmes. Je ne sais pas si l’humanité parviendra à se libérer de ce besoin religieux. Pour ma part, je dirais avec Einstein : “Je suis un non-croyant profondément religieux”. Si l’on entend par religion l’émerveillement devant le mystère du monde et de la nature. (Hadot, entretien donné à Thierry Grisset, Le Nouvel Observateur, juillet 2008).

Encore convient-il pour plus de clarté de préciser le sens des mots.
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