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Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !

Ah ! Le unschooling ! Ce truc de « bobos » qui ne se préoccupent que d’eux !

Peut-être. Mais il a fallu à ces parents une certaine audace et un certain courage, parce que ce ne sont pas des écervelés. Ils ont même des idées et des aspirations à une autre société que je qualifierais presque de libertaire si ce n’est qu’il faut être quelque peu privilégié pour mettre aujourd’hui idées et aspirations en adéquation avec un mode de vie.

Il n’empêche que ce film qui relate l’expérience de quelques-unes de ces familles en France et à l’étranger est absolument à voir, ne serait-ce que si on se pose simplement des questions sur les apprentissages et si on ne s’attarde pas trop sur son aspect idyllique.

Ces parents, ce film, ont aussi à apporter à notre vaste recherche d’une autre école, d’une autre société.

Certes, comme l’école du 3ème type, comme la pédagogie sociale, le unschooling est dangereux pour l’école d’Etat. Il est donc subversif !

Ayant assisté à une projection et participé au débat qui s’en est suivi, le billet que cela a provoqué :
http://education3.canalblog.com/archives/2014/06/05/30015844.html

Et bien sûr le site du film : http://www.etreetdevenir.com/#Etre et Devenir

0 Comments

  1. JP Fournier

    Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !
    La bande-annonce du film commence par “Quand notre fils est né, nous vivions entre Rio, Los Angeles et Paris”…
    Deux objections à ce refus de scolarisation : son caractère social (des parents privilégiés) et son caractère anti-social (à l’écart des autres, des pauvres notamment).
    Dans nos établissements, nous assistons en permanence à la fuite vers les “bons” établissements et vers le privé. L’étape suivante est l’école à la maison. Là, on est vraiment tranquille.
    Sans aborder la question des risques psychologiques que comporte pour tout enfant le fait de vivre en vase clos, on s’accordera sur l’idée que l’entre-soi est un choix; je ne sais pas s’il peut être qualifié de libertaire, mais d’égalitaire, certainement pas !

    • Bernard Collot

      Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !
      Sur tes deux objections Jean-Pierre :

      La première (parents privilégiés), ne peut être niée. Encore que la notion de “privilégiés” s’étend au-delà des moyens financiers. L’argument n’est cependant pas recevable : parce qu’ils seraient privilégiés ce qu’ils font n’auraient aucune valeur ? Je le prends en sens inverse : pourquoi, ceux qui ne sont pas privilégiés mais qui ont aussi des aspirations (ils pensent eux aussi) seraient-ils condamnés à subir cette école que d’autres, privilégiés ou non, s’acharnent à maintenir telle elle est ?

      La seconde (à l’écart des pauvres notamment) n’est étayée par aucun fait, pour le unschooling en particulier. C’est un a priori ou un postulat non fondé. On va peut-être le retrouver un peu plus dans le homeschooling (l’école à la maison) sans qu’il soit d’ailleurs vraiment vérifiable.

      Quant aux risques de vase clos, là aussi c’est un a priori que tout au moins le film dément.

      Et enfin entre une socialisation que tu penses limitée dans des entre-soi (qui sont plus larges que tu ne l’imagines) et l’a-socialisation parfaite de l’école de la soumission, du rang par deux, de la dépendance et non de l’inter-dépendance, de l’absence d’autonomie… il n’y a pas photo !

      Entendons-nous bien : Je ne prône pas la déscolarisation. Mais ce film, et ces familles, et ces enfants et adolescents, ont beaucoup à nous apprendre et à nous confirmer, à nous encourager à vouloir changer l’école.

      Va voir le film, participe aux débats qui s’en suivent, en oubliant les “privilégiés” et tout le reste, et nous pouvons tous en tirer des leçons pour une école du peuple. Et il y aura beaucoup moins de fuites de l’école publique quand une autre approche y sera admise ! C’est l’école publique elle-même qui provoque la fuite, pas ceux qui la fuient en désespoir de cause (c’est aussi un des principaux arguments de l’appel http://appelecolesdifferentes.blogspot.fr/ 😉

    • Florence Baie

      Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !
      [fond ble marine][/fond bleu marine]

      Quand mon 1er fils est né, j’étais libraire à Bordeaux, je suis femme de ménage maintenant…
      Entre-temps j’ai passé 11 ans de ma vie à accompagner mes enfants dans leur instruction libre. On a vécu de peu, mais on s’est régalé de notre liberté. Ils sont adolescents maintenant, ils savent ce qu’ils ont appris parce qu’il l’ont appris par envie, la leur, pas celle d’un programme pré-établi.
      Privilégiés, oui nous l’avons été, mais pas financièrement. Je n’ai jamais rencontré autant de gens pauvres que dans le milieu “non-sco”, mais juste pauvres en argent, parce que sinon vraiment riches de plein d’autres façons. Dans leur approche de la vie et de leurs enfants, dans leur disponibilité à écouter, dans les solutions qu’ils trouvent et les partages qu’ils font, dans l’ouverture humaine vers les autres…

      • GV

        Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !
        Oui, je confirme ce que dit Florence, ceux qui choisissent ce mode d’éducation sont souvent par ailleurs dans une démarche de simplicité de vie et avec des revenus plus (beaucoup) faibles que la moyenne.
        Le film n’est pas exempt de défaut sur ce point, car il aurait été facile d’écarter cette critique.

    • Christelle

      Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !
      Monsieur Fournier. Je n’ai pas moi-même vu le film “être et devenir”, je vis en Picardie, je doute qu’il passe un jour dans une salle de ma région.
      Nous sommes un couple aux revenus ” moyens” qui élevons/avons élevé 4 enfants, et qui pratiquons l’école à la maison depuis 1999. Je pense donc en connaître “un bout” sur le petit monde du homeschooling. Par ce biais, j’ai fréquenté de nombreuses autres familles. J’ai du rencontrer quelques familles “privilégiées” comme vous les appelez, mais j’en ai surtout rencontré énormément qui vivent avec des moyens assez restreints, voire très restreints. Pour autant ces familles se débrouillent, et elles placent l’enfant ou les enfants au centre de leur priorité, c’est peut être dans ce sens qu’il s’agit de parents “privilégiés” comme vous les appelez, car ces parents ont mis au premier plan de leur vie la réussite de leur parentalité…
      En ce qui concerne le caractère anti-social dont vous parlez, évidemment tout dépend de ce que l’on met derrière le mot socialisation, car vous traitez sans doute de cela. Si socialiser c’est vivre avec tous les individus de la société, c’est à dire les personnes de tout âge, de toutes conditions, les personnes handicapées, les personnes malades, déficientes etc il apparaît évident que cette socialisation ne se fera pas à l’école où il faut vivre uniquement avec des personnes ayant à peu de chose près le même age que soi même, où les personnes malades, handicapées etc n’ont pas leur place où si peu…Quant à l’égalité des chances à l’école je ne m’attarderai pas à ce sujet, chacun sait ce qu’elle vaut actuellement dans le système scolaire tel qu’il existe.

      Pour finir de vous répondre, je parlerai de mes enfants : l’ainée a 23 ans, elle a quitté le système scolaire depuis le primaire, ni collège, ni lycée, elle a obtenu une capacité en droit par correspondance, puis un DUT Carrières Juridiques (avec chambre universitaire et tout s’est bien passé, nous ne fabriquons pas de vilains êtres associaux ), et elle est actuellement en formation d’assistante de service social ( je laisse à votre appréciation le choix du métier pour un être qui aurait vécu selon vous en dehors des paradygmes de la société). Elle vit seule dans un appart d’étudiants, loin de papa-maman.
      La seconde 20 ans est auxiliaire de puériculture, elle a réalisé le rêve de sa vie, accueillir le bébé qui vient de naître au Monde et encourager le couple parents à vivre sa parentalité dans la douceur, elle n’est pas toujours comprise, cette société n’est pas douce pour l’enfant je n’apprends rien personne…
      Le 3ème 18 ans cherche encore un peu sa voie, c’est le luxe que nous leur offrons : pas de grands voyages nous n’en n’avons pas les moyens, nous leur offrons le temps de se trouver en tant qu’adulte, le temps de savoir quelle place ils veulent avoir dans cette société, le temps de s’accomplir. Je ne doute pas un instant qu’il trouvera et qu’il y donnera le meilleur de lui même.
      La 4ème est plus jeune, elle vit la vie au temps de son enfance.
      J’ai parlé surtout de leurs études, mais ils ont pratiqué également le judo et d’autres sports, plusieurs instruments de musique, du théâtre etc ils ont fréquenté le centre aéré du village, ils ne sont pas restés enfermés chez nous ” en vase clos” pour vous citer.

      Nous n’avons pas offert cette école à la maison à nos enfants pour faire mieux que l’école, ou pour les tenir à l’écart de ceci ou cela, nous leur avons juste offert de vivre quelque chose de différent. Nous sommes fiers de ce qu’ils sont devenus et si c’était à refaire, nous le referions sans aucun doute.
      Je vous encourage pour finir, à rencontrer quelques familles pratiquant actuellement l’école à la maison, à passer une journée au milieu d’elles et alors vous pourrez vous faire un avis réel sur la question. Faut-il que vous en ayez envie, la liberté ça peut faire peur…

    • CD

      Le film « être et devenir », à voir pour être questionné !
      Bonjour,

      Premièrement, je ne crois pas qu’on soit privilégié en étant parent isolé et en ayant droit au rsa activité.
      Par contre privilégié parce qu’on ose, oui, ça certainement !

      Deuxièmement… et même si c’était le cas ? Réjouissez-vous d’abord de pouvoir vous concentrer sur les élèves dont les parents n’ont pas cette possibilité, ou pas su l’utiliser, non ? Et ensuite, voyez cela comme le n-ième mouvement de société dans lequel d’éventuels plus nantis ouvrent la voie (en l’occurrence, certainement pas les plus nantis financièrement). L’instruction en famille est autorisée et existe depuis toujours. Elle est inclue dans les lois Ferry de 1882. Je ne sais comment elle était réalisée auparavant, mais il est certain qu’internet, le réseau public d’accès aux livres et à la culture (bibliothèques, …), les bons transports en commun, etc., changent la donne pour l’instruction en famille.

      Et troisièmement. Il ne s’agit justement pas de “école à la maison”, mais d’instruction en famille. La nuance est de taille au niveau de l’approche pédagogique (la coercition scolaire).

      Numéro indéfini, je ne compte plus : l’instruction en famille n’est pas l’étape suivante après le privé. Il est hors de question que mes enfants mettent les pieds dans une école catho ni de quelque confession que ce soit. Jamais mes sous n’iront à quelque chose de religieux ! L’instruction en famille est une AUTRE option. Pas l’option d’après ou d’avant.

      La question que pose le film (dont je n’ai vu que la bande-annonce) est une question de méthode pédagogique, pas une question d’instruction en famille contre instruction en école.

      Soit dit en passant que si l’EN proposait une palette plus variée de modes d’accueil, la question se poserait autrement pour nous. Cette rigidité des horaires, des matières et rythmes imposés ! C’est le postulat sous-jacent qui diverge entre l’EN et l’unschooling : apprend-on mieux lorsqu’on y est forcé par autrui ou lorsque l’on apprend ce qui nous intéresse et qu’autrui est à notre (relative) disposition des réponses ou des cours correspondant ? Faut-il subir la coercition scolaire pour devenir un “bon” citoyen ? (Et cela n’implique pas que tous les profs devraient faire des cours sur demande, avec une totale instabilité du métier, mais plutôt qu’un élève pourrait s’inscrire aux cours qui l’intéressent au moment où cela l’intéresse. Je ne connais pas les facs françaises, je connais la fac allemande, et l’on a son diplôme quand on a validé une certaine palette d’u.v., certains étant prérequis pour l’inscription à d’autres (mais pas pour être auditeur libre), et il n’y a pas de rythme imposé (1). Ce type de fonctionnement pourrait être introduit en milieu scolaire (2) (à moduler en fonction des âges car plus les enfants sont jeunes, plus la fonction “garderie” est importante, plus la circulation libre dans l’établissement pose problème). Et si ça ne l’intéresse jamais ? Réfléchissez un peu et faites preuve d’imagination, et ne pensez pas en “tout ou rien”.

      Il y aurait aussi beaucoup à dire sur le type et les modalités d’instruction choisis dans les écoles, depuis Jules Ferry et avant. On peut fortement mettre en doute le fait que l’objectif visé est l’émancipation des futurs adultes que sont les élèves.

      Bonne journée.

      CD.

      (1) http://www.connexion-emploi.com/fr/a/le-fonctionnement-du-systeme-universitaire-allemand. Apparemment, la durée de validité des u.v. a été modifiée, ou plutôt, on a introduit une durée de validité des u.v.. Je ne sais pas à quel problème cela répond, et j’espère que la durée en question est encore largement suffisante pour permettre un apprentissage libre. (Et que l’on utilise pas cet argument pour dire “ah, vous voyez, ils en sont revenus aussi de leur liberté.”. C’est le propre de l’immobilisme d’utiliser des exemples pour invalider des idées.
      (2) Ne me dites pas que ce n’est pas possible avant 18 ans. J’ai fait ma scolarité avec un taux d’absentéisme tel qu’il relèverait aujourd’hui d’un signalement au procureur de la République (je suppose que vous vous souvenez quel gouvernement a fait passer cette loi en 2006). La version actuelle dit “Les autres motifs sont appréciés par l’autorité de l’Etat compétente en matière d’éducation.” (art. L131-8 du Code de l’Education, modifié par loi du 31 janvier 2013). Je me demande ce que diraient “l’autorité de l’Etat compétente en matière d’éducation” si je lui disais que mon fils est absent, soit entièrement, soit de manière sélective à certains cours (les maths, pour lui) parce que je crois à l’apprentissage par motivation personnelle et que la motivation est quelque chose d’intime et ne se décrète pas, qu’elle ne s’acquière pas non plus par la présence forcée en classe après avoir essayé un peu. Je me demande ce qu’on m’aurait dit à l’époque si la loi était telle qu’elle est aujourd’hui si j’avais expliqué préférer passer le cours sur la pelouse du lycée plutôt qu’en salle de classe, surtout par un beau soleil comme ça. Et ne renversons pas les choses : ce n’est pas le fait d’être particulière qui m’a permis de “réussir” en étant relativement “libre”, mais l’inverse. Aujourd’hui, la loi dit aussi : “Celle-ci [l’autorité de l’Etat…] peut consulter les assistantes sociales agréées par elle, et les charger de conduire une enquête, en ce qui concerne les enfants en cause.” et “En cas de persistance du défaut d’assiduité, le directeur de l’établissement d’enseignement réunit les membres concernés de la communauté éducative, au sens de l’article L. 111-3, afin de proposer aux personnes responsables de l’enfant une aide et un accompagnement adaptés et contractualisés avec celles-ci. Un personnel d’éducation référent est désigné pour suivre les mesures mises en œuvre au sein de l’établissement d’enseignement.”. Qu’il est pénible que l’absentéisme soit considéré en soi comme problématique ! Le mien voisinait les 40%. Peut-on sincèrement imaginer que l’école ne serait pas attractive si son fonctionnement n’était pas un peu moins rigide ? (ne me sortez pas l’histoire des quartiers défavorisés, la loi permet des accompagnements spécifiques, il est inadmissible de faire voter des lois en agitant la peur de comportements minoritaires, même s’ils sont problématiques, c’est un mode d’argumentation qu’il me semble qu’on nomme populiste, et si nous l’utilisons, qu’on ne s’étonne alors pas que le schéma argumentaire bancal soit repris avec succès pour d’autres causes, abjectes (je parle évidemment du fn)).

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