Dans une collection sur “l’éthique de la création”, vient de paraître un nouvel ouvrage qui trace des “prolégomènes a toute humoristique future”, avec comme coauteurs des chercheurs reconnus et des artistes. Il est composé en fait de deux ensembles un peu disparates.
Le premier comprend des articles universitaires fort pointus et documentés (les notes prennent parfois les trois quarts de la page). Malgré l’originalité,il faut parfois,comme on dit, “s’accrocher”. L’autre ensemble est plus actuel et aborde des questions qu’on ose rarement traiter comme l’arbitraire régnant trop souvent dans les commissions de spécialistes du supérieur, parfois le sadisme de “chers collègues”, les embrouilles diverses, magouilles, coups de pied sous la table, etc..On risque parfois gros a rompre l’omerta et pour cette raison, on se délectera à la lecture de certains passages et on louera le courage des auteurs
La forme “table ronde” et les témoignages peuvent certes être complétés par des analyses plus poussées. Par moment, on souhaite que le lien avec l’humour et le reste du livre soit plus clair et insistant. Mais, quoiqu’il en soit, on ne peut que se féliciter de cette parution sous l’égide du “réseau interdisciplinaire de recherche sur l’humour” dont cette première publication tranche avec les revues trop confidentielles éditées parfois par de très (trop?) sérieux “chercheurs en humour”, s’autoproclamant drôles…
Hugues Lethierry (zygomaticien)
Corrine Francois-Denéve (dir.), La chaire est triste : Humour et enseignement, L’harmattan (Éthiques de la création), 2017, 242 p., 25,50 €.