Les personnels du collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin, suite à cinq
jours d’occupation de leur établissement pour y loger deux familles SDF et
une journée de grève, prennent note de la décision de la préfecture du
Rhône de loger ces familles. Toutefois, ils dénoncent le mépris avec
lequel les familles, tout comme eux, ont été traités, ainsi que les
manipulations des services de la préfecture à leur encontre. Ils resteront
vigilants quant au sort des élèves du collège et à celui de leurs
familles. Ils demandent que des solutions pérennes soient trouvées à
proximité du collège.
La Préfecture du Rhône a joué à souffler le chaud et le froid ce lundi 16
septembre autour des deux familles hébergées dans les locaux occupés du
collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin. Les annonces se sont succédées
tout au long de la journée, se contredisant les unes les autres. A 9
heures le Directeur Académique annonçait la réquisition de deux logements
dans les appartements du collège Jean Vilar, ce que confirmait M. le
Préfet dans une interview où il précisait, ce lundi matin, que sa décision
était prise depuis le vendredi soir, soit deux nuits de campement inutiles
au collège. A 11H30, il n’était plus question de réquisition et nous
apprenions par le DASEN que les familles seraient logées « quelque part ».
A 12H30 la préfecture déclarait à l’AFP que toutes deux seraient au centre
d’hébergement d’urgence de Notre Dame des Sans Abris, à Gerland. Dans le
flou, révoltés par un tel mépris pour des situations humaines, après avoir
sommé en vain la Préfecture de s’expliquer, les personnels mettaient en
œuvre dès 13H30 leur préavis de grève afin de rencontrer le Préfet de
région.
.
Ils ont été reçus par M. André, directeur de cabinet du Préfet et Préfet
Adjoint. Ce dernier est resté de marbre devant l’émotion des familles
« seules responsables de la situation dans laquelle elles se trouvaient »
a-t-il précisé. Incapable de dire dans quel hôtel serait une des deux
familles le soir, incapable de savoir pourquoi la réquisition des
appartements de Jean Vilar annoncée par M. Le Préfet le matin n’était plus
possible le soir-même alors qu’il s’agissait pourtant de la meilleure
solution pour les familles et le contribuable, M. André a annoncé qu’il
n’avait « rien à proposer » et « n’était pas là pour négocier », puis
faisait parvenir à l’assistante sociale, dès le départ de la délégation,
les documents relatifs à l’hébergement des familles à Irigny et Gerland.
Les personnels dénoncent l’éloignement des deux familles, l’une à Gerland,
l’autre à Irigny à 1H30 de transports en communs de Vaulx-en-Velin ; les
délais de réaction des autorités face aux états d’urgence sociale dans le
Rhône, et la confusion entretenue atour de la régularité de la présence
sur le territoire des deux familles hébergées au collège.
Ils se félicitent néanmoins de leur mobilisation qui a permis à ces deux
familles de trouver un hébergement, du soutien spontané dont ils ont
disposé de la part de la population vaudaise, ainsi que de nombreuses
organisations. Ils demandent maintenant que de vrais logements, et non des
chambres d’hôtel, soient attribués à ces familles sur Vaulx-en-Velin ou
une commune limitrophe.
Les personnels tiennent enfin à mettre en garde les autorités locales,
Préfecture, Conseil Général, Députée de la circonscription, Mairie de
Vaulx-en-Velin, contre toute nouvelle atteinte ou tout nouveau manquement
aux élèves dont ils ont la charge. Le cas échéant, ils se donneraient à
nouveau les moyens nécessaires pour faire aboutir leurs revendications.