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Et si… une autre école? (extrait)

Et maintenant on fait quoi ?

Ecrit après les élections législatives précédentes, le numéro 20 de N’autre école posait une question toujours d’actualité : “Et maintenant, on fait quoi?”

Pouvoir toujours en place. Le ministre change mais l’administration reste; et les réformes continuent de passer. Débat public? Vêtements, wokisme et neurosciences.

Enjeux pédagogiques? Être au service du néo-libéralisme.

Alors?! Et maintenant on fait quoi? Le sentiment d’impuissance est grand et pourtant les défis sont là.

Dans ce numéro largement collectif, Questions de classe(s) voudrait parier sur l’existence de pistes encore non explorées pour la résistance.

Reprenant le slogan “‘C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons”, le collectif donne notamment la parole à Enseignant‧es pour la planète, Icem-Pédagogie Freinet, Sois prof et tais-toi, SUD éducation, SVT égalité, etc. pour le mettre en pratique.

Extrait de ce numéro, paroles du collectif Questions de classe(s).

Au collectif Questions de classe(s), nous avons voulu nous autoriser à rêver une autre école, plus juste, plus égalitaire et plus digne des enfants que celle d’aujourd’hui. Nous avons laissé libre cours à notre imagination pour dessiner une école qui n’est pas si utopique que cela, mais dont la naissance demandera bien des engagements et des combats, dans l’institution comme dans la rue…


Et si ?
On réduisait le temps de travail de tous les travailleurs‧euses de l’éduc ?

Et si ?
Les yachts des milliardaires étaient réquisitionnés et transformés en structures d’accueil pour des faire des classes de découverte ?


Et si ?
On avait des pôles de santé publics spécialisés dans l’enfance, par bassin de population, avec statut de fonctionnaires, pour des orthophonistes, des ergothérapeutes, etc., afin que chaque enfant, quelles que soient les ressources de sa famille, y ait accès?


Et si ?
Comme dans tout métier du lien, les travailleurs‧euses de l’école publique avaient régulièrement des temps d’analyse de pratique, pour discuter collectivement des difficultés rencontrées dans leur quotidien?

Et si ?
On s’inspirait du fonctionnement des crèches parentales pour donner une vraie place de partenaires aux familles d’élèves dans les établissements, en toute confiance ?

Et si ?
Étaient rendues obligatoires, dans les programmes, chaque année et à tous les niveaux de la scolarité obligatoire, deux heures par semaine de travail interdisciplinaire sur “Comprendre, et lutter contre, les effets du dérèglement climatique”… pendant les 10 à 20 prochaines années ?

Et si ?

Les filières et dispositifs de relégation n’existaient plus, pour que les jeunes bénéficient, réellement et jusqu’à 18 ans, du même parcours de formation ?

Et si ?

Il n’y avait plus d’examens, toujours générateurs de stress, de pressions, d’apprentissages bâclés… et de sélection entre les êtres ?

Et si ?

L’éducation était intégrale, oubliant la distinction absurde entre travail manuel et intellectuel, permettant à tou‧tes les jeunes d’acquérir des savoirs et des savoir-faire variés à la fois pour comprendre le monde et y agir ?

Et si ?

Chaque enfant avait un logement et des conditions d’existence dignes ?


Et si ?
On alignait les salaires de tous les personnels sur celui des agrégé‧es, parce que tout le monde fait le même travail pour notre école publique?

Et si ?
Chaque construction ou rénovation d’un établissement scolaire était vraiment faite en concertation avec les humains qui y passent du temps, y compris, voire surtout, les jeunes ?

Et si ?
Les gens qui bossent avec des mômes avaient une possibilité simple de se tenir au courant des avancées scientifiques, avec un accès gratuit à Cairn‧info, par exemple ? Avec un budget pour se constituer une bibliothèque professionnelle ?

Et si ?
Les gafam étaient tenues (très) loin du monde de l’éduc ? Et si le numérique éducatif était exclusivement basé sur des logiciels libres et open source ?

Et si ?
Il y avait des normes sur le nombre de mètres carrés minimum dans une classe, par élève. Au moins 5, pour se déplacer, pour organiser ses apprentissages dans de bonnes conditions. (Il y a des normes pour les poulets… pas pour les enfants !) ?

Et si ?
Il était interdit de faire classe par plus de 25 degrés à l’intérieur ?

Et si ?
On reconstruisait, en ville, des terrains vagues, pour inventer des activités librement ?

Et si  ?
Les animations pédagogiques étaient autogérées par les collègues. Avec des possibilités de s’auto-former mais aussi d’avoir accès à un annuaire de formateurs‧rices qu’on pourrait inviter ?

Et si ?

100 % des personnels de l’éduc étaient syndiqués ?

Et si ?
Les Centres médico-psychologiques pouvaient travailler avec suffisamment de moyens et être capables de prendre en charge des enfants rapidement, avec soin et sans injonction comptable ?

Et si ?
L’école était pensée véritablement selon une logique de cycle laissant le temps à tous les élèves de progresser ?

Et si ?
Les établissements étaient autogérés, sans hiérarchie, avec des mandats tournants et une vraie gestion impliquant les jeunes et les familles ?

Et si ?
Nous avions, chaque semaine, des réunions pour échanger sur nos pratiques, sur nos freins, sur nos joies, afin de construire ensemble une vision commune et émancipatrice de l’éducation ?

Et si ? 
On arrêtait les réformes incessantes et on laissait les personnels travailler, en faisant confiance à leur expertise construite sur le terrain, avec leurs pair‧es ?

Et si ? 
On demandait aux jeunes ce qu’elles et ils ont envie de savoir, d’apprendre à connaître, de travailler, pour le monde qu’elles et ils imaginent pour demain ?

Par ici pour découvrir le sommaire du numéro “Et maintenant, on fait quoi?”

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