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« Du pain et des jeux »

Depuis quelques jours, et ça monte en puissance en ce jour d’ouverture, les médias se concentrent sur les Jeux olympiques, les sportifs français, sans oublier les interdits de jeux russes pour dopage, la destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, la présence de François Hollande à la cérémonie d’ouverture, et sans oublier… le succès planétaire de Pokémon Go.

Ils ne seront pas nombreux d’ailleurs, les chefs d’État occidentaux à Rio ce 5 août 2016, sans doute le président français veut-il faire bonne figure pour que Paris soit ville olympique en 2014 !

Le peuple brésilien exsangue ne peut se satisfaire de ces milliards dépensés pour les installations sportives, les hôtels et bâtiments destinés aux visiteurs nantis de notre planète. Toutes ces dépenses faites au détriment du logement, de l’éducation, des transports…

Les habitants de Rio, surtout les plus pauvres ne profiteront guère des retombées touristiques – s’il y en a. A l’inverse, ils sont impactés directement depuis deux ans par les expulsions et les destructions de favelas pour construire les installations olympiques.

Et personne n’en parle ! En tout cas très peu… Les droits de l’enfant, les droits humains sont piétinés dans l’indifférence.

Et toute cette violence sociale et humanitaire pour des supposés retours sur investissements… en tout cas pour satisfaire quelques grandes entreprises !

Dans le très bon reportage de Terre des Hommes, Naomy raconte sa lutte et celle de son père pour que les maisons construites par leur peuple ne soient pas détruites.

Petit à petit, les familles partent relogées dans des petits appartements loin de la ville, l’indemnité proposée (500 000 réaux brésiliens) est difficile à refuser. Naomy perd ainsi tous ses amis et se sent seule : « J’ai 12 ans, je suis forte. Mais parfois je suis fragile. Mais c’est la vie, il faut aller de l’avant. »

Déjà du temps de la Rome antique, on dénonçait la flatterie faite au peuple par les empereurs romains qui faisaient distribuer du pain et organisaient des jeux : « Du pain et des jeux » ((Panem et circenses).

Aujourd’hui, il ne reste plus que « des jeux » pour flatter le peuple, et comme le dit solennellement François Hollande : « Ce sont des moments d’unité et de rassemblement ». Quelle unité, quel rassemblement ? Des artifices, loin de la fraternité et de la coopération !

Quant à « du pain »… nenni, car le travail qui permettait de le gagner n’est plus distribué, il est éliminé par une toute petite partie de l’humanité : les financiers et les gros actionnaires.

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