(photo des migrants sur le campus de la fac de lettre à Clermond Ferrand. photo de Rémi Dugne)
Après plus de trois semaines d’occupation des pelouses de la fac de Lettres de Clermont-Ferrand (voir article précédent), les quelque cent vingt réfugié-e-s, dont une cinquantaine d’enfants, ont pu lever le camp ce matin : les services de la préfecture ont (re)logé tout le monde, sans effectuer le tri initialement prévu de ceux et celles qui avaient « vocation » (sic) à être accueillis.
L’opération menée le 3 octobre par Resf, qui a consisté à regrouper toutes ces personnes dans un lieu public central a fini par payer. Alors qu’elles étaient isolées depuis des mois dans leurs abris d’infortune dans la ville, dans l’indifférence générale, l’organisation de ce campement -remarquable d’efficacité, avec en particulier un investissement permanent des étudiant-e-s de l’Unef-, a permis d’attirer l’attention de la presse, y compris nationale, et de déclencher une vague de solidarité (plus de mille signatures à la pétition lancée par les personnels de la fac, un apport considérable de vêtements et de couchages, des bénévoles organisant des cours de français, …) : autant de pressions sur les autorités municipales et préfectorales.
Cela n’a certes pas été sans mal : tenir un camp pendant plus de trois semaines (y compris de nuit pour prévenir les incursions des fachos), c’est organiser l’approvisionnement en matériel et en nourriture, installer une cuisine, ouvrir des toilettes, des coins jeux pour les enfants, trouver des interprètes, gérer les malades, les rendez-vous à la préfecture, les tensions, … Mobiliser autour de ce camp, c’est organiser quatre manifestations en 18 jours, regroupant à chaque fois plusieurs centaines de personnes, c’est tenir des réunions d’information, des conférences de presse… Le résultat n’est certes pas parfait, car les hébergements obtenus aujourd’hui ne sont pas tous pérennes, et pour les faire durer il faudra continuer la lutte.
Mais ce soir, tout le monde dormira au chaud.