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Comment enseigner la philosophie aujourd’hui ?

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[*Rencontre-Débat pour les 30 ans du secteur Philosophie du GFEN*]

au Lieu-dit, Paris 20ème, le samedi 16 mai 2020, 18h30

Quel sens et quelles urgences donner aujourd’hui à l’enseignement de la philosophie ? Quelle est notre responsabilité à l’égard des élèves, des familles, de la société en son ensemble ?

Comment continuer à porter à travers cet enseignement les valeurs de coopération, de fraternité et développer l’intelligence et l’inventivité collectives ?

Comment construire des savoirs philosophiques émancipateurs et exercer l’esprit critique pour faire vivre la démocratie politique et se confronter rationnellement à des objets de pensée de plus en plus complexes ?

Informations pratiques et inscriptions

En 1989, quelques professeurs de philosophie du Groupe français d’éducation nouvelle, se lancent dans un pari inédit : créer un secteur philosophie, groupe de travail dont l’objectif fut de renouveler les modalités de l’enseignement de la philosophie à l’aune des valeurs et des pratiques que promeut le GFEN : incitation à la réflexivité sur les opinions par la rencontre de « situations-problèmes », invention de démarches d’auto-socio-construction des savoirs, alternative à la posture magistrale, encouragement à l’élaboration d’une pensée personnelle des élèves considérés comme tous et toutes capables de philosopher.

Convaincus que l’enseignement de la philosophie ne peut produire des effets émancipateurs qu’à condition de mettre ses pratiques en cohérence avec ses fins, nous n’avons de cesse de nous interroger sur nos pratiques, en les éprouvant et en les remodelant tout en proposant aux élèves un choix de questions reliées explicitement aux enjeux éthiques et politiques du monde contemporain.

Pendant 30 ans les membres du secteur, enseignant-e-s de philosophie, mais aussi d’autres disciplines, professeur-e-s des écoles, CPE, documentalistes, psychologues, sociologues, avons élaboré lors de nos réunions mensuelles, et toujours à bonne distance de l’Institution, de nombreuses « démarches » d’apprentissage, « à vivre » lors de stages de formation ouverts à tous, démarches qu’il s’agissait alors de commenter, de critiquer, afin de donner à chacun-e l’envie de les transposer en situations singulières, et bien sûr de se lancer à son tour dans une conception originale. Nous avons créé une revue ‘Pratiques de la philosophie’, et publié en 2005 un livre, ‘Philosopher, tous capables’.

Durant toutes ces années, nous avons également participé aux débats que pose l’enseignement de la philosophie et nous avons cherché à en susciter dans le milieu professionnel ainsi qu’en nous adressant à l’Institution. Ainsi nous avons été à l’origine de l’Acireph, association alternative des professeurs de philosophie revendiquant un soutien à la recherche pédagogique en cette discipline ! Nous avons bataillé pour que soit acceptée l’idée que les enseignants, forts de leur expérience professionnelle, étaient à même de se former ensemble.

[*Bref, durant 30 ans nous avons bien travaillé… C’est notre 30ème anniversaire ! Alors…*]

Alors aujourd’hui, l’enseignement de la philosophie est confronté à de nouveaux défis : une autre réforme du lycée, des séries, la fin des groupes-classe ; l’apparition d’une spécialité dès la première (« Humanités, Lettres, Philosophie »), sur fond d’un contexte social aggravé (chômage et précarité massifs, inégalités accrues, dévoiement des missions de la fonction publique), d’une transformation profonde du paysage politique et d’un climat mondial anxiogène.

Les élèves tout comme les citoyens sont soumis à des pressions accrues d’adaptabilité, de conformisme, d’évaluation, de concurrence, de performance individuelle et à une idéologie déterministe voire fataliste.

Toutefois, dans cette école, dans cette société, dans ce monde en crise durable, de nouvelles questions passionnantes ont émergé : la lutte systématique contre toutes les discriminations à travers l’approche genrée et intersectionnelle, la prise en compte de l’environnement et la place de l’être humain dans celui-ci (la climatologie, l’écologie, l’éthologie, la décroissance, la collapsologie …)

Le rapport au savoir des élèves se modifie (culture commerciale versus culture populaire, culture numérique omniprésente); mais aujourd’hui comme hier ils sont aux prises avec des questions qui les taraudent et attendent beaucoup de la philosophie, et de l’école.

Le rapport des professeurs de philosophie à leur enseignement change également
(développement de blogs, de réseaux d’échanges de pratiques, classe inversée…). De nouveaux espaces où philosopher ont vu le jour : en prison, au café, en entreprise et bien sûr à l’école primaire.

C’est pourquoi, ce 16 mai, nous vous attendons nombreuses et nombreux pour nous confronter ensemble à cette question essentielle

[*Comment maintenir vivante l’idée que la pratique de la philosophie est une affaire intéressante, nécessaire, urgente ?*]

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