[**Que faire des Lumières ?*] par Jérôme Debrune.
[*Antoine Lilti, L’héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité*]
La synthèse d’Antoine Lilti sur l”héritage des Lumières est trop riche pour en rendre compte en quelques lignes. Mais le chapitre consacré aux Lumières à l’épreuve de la critique post-coloniale vaut à lui seul la lecture de l’ouvrage.
Avant d’en venir à cette question, il faut toutefois insister sur la thèse principale de l’auteur. Pour A. Lilti, les Lumières ne sont ni une doctrine philosophique, ni une ensemble cohérent d’idées et de valeurs, pas plus qu’un programme réformateur. C’est un mouvement polyphonique et critique traversé par des tensions et des failles qui marquent l’entrée dans la modernité. Il ne s’agit pas de renoncer à l’héritage des Lumières comme voudraient nous y conduire les attaques post-coloniales les plus caricaturales, mais de l’assumer sans rien occulter de ses ambiguïtés, de ses ambivalences et de ses limites ou impasses.
Refusant la distinction entre Lumières radicales et Lumières modérées (Johnatan Israel), A. Lilti montre qu’un même auteur peut être extrêmement audacieux dans sa critique de l’impérialisme de l’Occident ou de l’esclavage pour ensuite tempérer son propos ou se faire plus hésitant.
Lire ICI la suite sur Luttes-et-ratures, le blog “lecture” de Questions de classe(s).