Dans le 1er degré, il amadoue les parents en les « libérant » de leurs enfants par le maintien de l’ouverture des écoles quel que soit le niveau de contamination. Il drague un certain électorat en donnant plus de moyens aux écoles privées grâce à l’école obligatoire à 3 ans. Il se croit rassurant en imposant une méthode aux résultats scientifiques incontestables et se veut autoritaire en promettant une vraie hiérarchie avec les directeurs.
Au lycée, il parfait son projet élitiste de tri social par l’école en réduisant drastiquement les enseignements généraux dans les lycées professionnels et en instaurant Parcoursup pour mettre plus de concurrence encore entre les élèves et les établissements. Dans le même esprit, il cajole son syndicat lycéen d’une main, et met à genoux les lycéens de Mantes-la-Jolie de l’autre.
Dans les médias, il veut briller de mille feux avec une réforme du bac qu’il imagine prestigieuse et, malgré une année sous Covid, il cherche à maintenir l’examen jusqu’au bout dans ses épreuves les plus symboliques, avec des aménagements qui ne font qu’ajouter à la désorganisation et à l’angoisse de tou·tes (sauf lui…).
Dans le Supérieur, il sacrifie nombre d’étudiant·es en empêchant totalement l’accès aux enseignements pendant la pandémie : seul·es les plus favorisé·es – socialement et scolairement – s’en sortiront vraiment. Il accuse les chercheuses et les chercheurs de ravager l’université par leur islamo-gauchisme tout en faisant disparaître le Cnesco (Centre national d’étude des systèmes scolaires).
Et le collège, direz-vous ?
Le collège n’est rien pour le ministre Blanquer.
Après avoir adapté la réforme du collège en 2017 en réintroduisant plus d’autonomie et d’options qui mettent les établissements en concurrence, le collège a disparu des préoccupations du ministre.
Nul prestige national dans le brevet des collèges, pour lui.
Le ministre semble avoir oublié jusqu’à son existence en ne le mentionnant pas lors de son intervention de mai 2021 sur les aménagements des examens après une année sous Covid.
De même qu’il a fallu attendre le 3 mai, alors que l’épidémie n’a cessé de se propager dès l’automne, pour que le collège « bénéficie » de demi-jauges. Et encore, cela ne concerne que deux niveaux sur quatre, et 15 départements sur 100 !
Qu’importent la pédagogie et la réussite de tou·tes, les inégalités et la précarité,
Qu’importent les élèves et les familles les plus fragiles et leur désarroi,
Qu’importent les personnels et leurs conditions de travail épuisantes et éthiquement intenables ;
Tout cela n’est qu’une question d’honneur disait déjà Blanquer en mai 2020.
Le sien ?
Il est permis d’en douter, malgré son narcissisme et son amour passionné de l’auto-mise en scène, alimenté par bien des médias.
En effet, dans tout cela, n’oublions jamais qu’en plus d’être le bouffon du roi, ridicule à la marelle ou dans un cours d’EPS, le ministre Blanquer n’est que l’instrument de la politique du président Macron dont les échos libéraux et écrasants pour les plus fragiles, se répercutent inévitablement dans les écoles.
Jacqueline Triguel, Q2C et Sud éducation 78