Les pauvres, nos ennemis
Josiane Reymond, pédagogue sociale, et fondatrice de l’association Terrain d’Entente (en Pédagogie Sociale, à Saint – Etienne) a écrit une réflexion forte sur le titre : [bleu]” Ces pauvres qui deviennent peu à peu les ennemis des services sociaux “.[/bleu]
Elle y développe l’idée comment l’impuissance du Travailleur Social actuel, pousse inexorablement ses acteurs à s’opposer et à prendre progressivement en grippe les pauvres et précaires pour qui ils ne peuvent plus rien faire.
Elle exprime à ce sujet comment ce processus repose sur une inversion extraordinaire: le problème, les problèmes amenés par les personnes qui les subissent font que c’est la victime elle même qui devient le problème.
Le secteur Social évolue ainsi, au travers de ses pratiques, [rouge]qu’il identifie de plus en plus les pauvres comme des problèmes[/rouge] au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans l’impuissance à agir sur les processus d’exclusion, de discrimination et de précarisation;
[bleu]Le manque d’outillages, de possibilités d’agir sur les racines et les causes[/bleu] des phénomènes de destruction des liens sociaux , amène les acteurs du lien social à identifier les publics aux problèmes à éliminer. Dès lors, la pénalisation des victimes est en marche et prendra la forme de « contrats rompus » de « conditions non remplies », d’exclusion des dispositifs ou de simple renvoi vers un monde extérieur où on ne met plus les pieds.
Il faut bien comprendre cette [rouge]sourde relation entre l’impuissance [/rouge] où sont rendus les professionnels sociaux par le cours de leurs propres institutions et la tendance à la mise en distance, au refus de prendre en compte [rouge]ou carrément au renvoi et à la répression des publics qui signent cet échec.[/rouge]
Une machine à produire les précaires
C’est à partir d’un tel processus que ceux qui n’étaient auparavant que des pauvres (au sens de manque de ressources ou d’accès aux ressources) sont progressivement construits et produits par le traitement institutionnel lui même comme des précaires qui s’isolent, se replient sur eux mêmes, se renferment sous le coup d’une telle expérience.
Cr que l’on dénonce trop souvent comme des politiques ou pratiques d’assistanat regroupe dans la réalité des dispositifs qui fourmillent tellement de trappes, d’interruptions, de limitations et de fragilités [rouge]qu’ils aboutissent à créer une relation inquiète avec les institutions.[/rouge] La défiance et la peur sont de mise dans la relation entre les publics marginalisés et les structures qui devraient leur venir en aide.[rouge] Le soupçon du professionnel nourrit la méfiance de l’usager.[/rouge]
La rupture de droits, d’accès ou de dispositifs entretient l’illusion que le enfants, jeunes, familles trouveraient par elles mêmes des ressources dans un ailleurs qu’on se garde bien d’aller voir.
La multiplication de ces ruptures amène progressivement deux conséquences différentes chez les professionnels et les usagers:
les professionnels minimisent les problématiques sociales qu’on leur présente à travers des postures acquises de défiance et d’insensibilisation
Les précaires perdent confiance dans les instances et finissent par ne même plus réclamer. Ils s’auto-excluent eux mêmes des possibilités de prise en compte de l’étendue et de l’aggravation de leur réalité. Telle mère refuse de confier les papiers nécessaires à une association qui se propose de faire pression sur la Mairie pour scolariser ses enfants, au motif qu’un essai précédent infructueux « l’a dégoutée ». Tant d’autres refusent de témoigner et de se plaindre.
Destruction du lien social
[rouge]Le prix à payer pour la société d’un tel processus est immense[/rouge]; il est exorbitant. Il devient urgent de changer de cap Quelles institutions peuvent en effet se permettre que ses professionnels éducatifs et sociaux se coupent de la compréhension du Monde et de l’actualité qu’ils sont censés modifier?
Quelle société peut accepter sa propre atomisation, la dissociation de groupe et individus, et même les phénomènes de sécession auxquels on assiste actuellement et qu’on déplore avec abondance, par ailleurs?
Résilience sociale
[rouge] La Pédagogie Sociale et cette voie qui se propose d’agir depuis l’intérieur même de la réalité que l’on prétend modifier.[/rouge] Le pédagogue social est DANS et non pas à l’extérieur du monde des précaires, des marginaux, des exclus et des pauvres.
[rouge]Résilient social et sociétal, il inverse les processus de fragmentation [/rouge] qu’il subit par ailleurs pour en faire bénéficier son groupe. Son action est beaucoup plus acceptée et efficace face aux problématiques économiques, sociologiques , éducatives liées aux phénomènes d’auto-enfermement, de précarisation, de fragmentation et d’explosion sociale que nous connaissons.
Avoir ou devenir un problème social
Bonjour, un rappel important au moment ou on se focalise sur les migrants qui arrivent en nombre, on oublierait trop facilement, que non seulement on n’a pas de boulot pour ces gens, mais on en a de moins en moins pour des français, qui hier avaient une vie que je qualifierais de “potable” avant de se retrouver au chomage et sans être retenu sur des postes qui ont disparu de notre pays, en ass et pire au rsa! Si celui-ci évite dans un premier temps de devenir sdf, beaucoup finissent par être en difficulté financière, puis régulièrement, mais beaucoup expulsés, particulièrement des hommes seuls. Je vais être clair, rester dans un appartement au rsa, avec l’apl qui réduit son montant, même avec la cmu, et l’aide alimentaire, ainsi que le carnet de ticket transport, ne suffit pas pas payer la somme de facture qui ne s’arrête jamais, et les créanciers ne font pas de social, donc le résultat il est simple, ces gens perdent leur meubles, leurs affaires, leurs papiers, pour être replacés quelquefois par les services sociaux, dans un autre lieux, avec des besoins qui représente….tout ce qu’ils ont perdu. Dans un moment ou certains critique l’assistanat, moi je demande pourquoi on attend que les gens soient à la rue pour les assister, puisque cela couterait bien moins cher de les soutenir avant d’une autre façon que simplement des fsl. N’oublions pas que certaines personnes ne perçoivent le rsa, que s’ils sont bien inscrit au pole-emploi, que l’on m’explique comment on peut être en condition de répondre aux besoins matériel et opérationnels (véhicule en état et assuré, téléphone portable équippé d’un forfait correct, et pour bien faire ordinateur avec connexition internet imprimante scanner) des recherches qui sont demandés par le pole-emploi lui-même, les boites d’intérim, et autres rdv que l’on vous case de toutes part (réunions d’information avec photocopies faites, entretiens donnés quelquefois le matin pour l’après-midi, dans des locaux à des kilomètres, tests à faire le lendemain à 8h à 20 kilomètres de votre domicile, et même pire l’évaluation en milieu de travail pour savoir si vous supportez le job visé, c’est à dire aller au boulot 2 semaine sans paye). Quelle personne au rsa qui a gardé sa voiture, et suit ce cursus, résiste s’il ne débouche sur aucun emploi? Quelle personne peut suivre ce cursus, s’il n’a rien de ce qu’on lui demande d’avoir, pour pouvoir répondre à la moindre offre d’emploi? IL donc temps de prendre conscience, que l’hécatombe se poursuit car le rsa est louable certes, mais c’est une boué qui se dégonfle, les dégats des années précédentes, provoqueront de nouveaux expulsés, dans les années suivantes, alors que les licenciements continuent, et les séniors restent sur le carreau, devenant des futurs retraités de misère, puisqu’ils n’ont pas pu cotiser, c’est monstrueusement minable, pour le pays civilisé et fier des droits de l’homme, auquel nous appartenons.
Richard.