De quelques antidotes , qui nous aideront à passer notre fragilité, à l’accepter , la laisser vivre et la laisser agir:
Concernant un monde réputé dur où on est prié d’être gagnants , d’être confiants et de tout réussir, nous sommes éberlués de nous confronter à la difficulté… et d’y survivre.
On s’attendrait à pire malgré tout, tellement il ne semble pas y avoir de place dans notre système pour celui qui ne fait pas d’or , qui ne grimpe pas tous les échelons et qui ne saute pas de projets en projets.
Ce que nous apprend la patience de la pédagogie sociale, c’est que la difficulté du quotidien existe elle aussi, malgré tout, qu’on la voit, ou qu’on ne la voit plus. Déniée, sans statut, sans valeur, elle apporte une autre science: celle des lendemains qui durent et de la patience qui résiste.
Nous partageons sans doute avec les rroms non pas une étrange étrangeté , non pas une inassimilation, irréductible, mais au contraire la capacité de tenir, de continuer, de reconstruire, de poursuivre, de retenter, de rebondir en un mot , dans une société ou le moindre échec semble déclencher tous les autres.
Sommes nous plus forts de cette manière? Non si être fort est avoir le dernier mot, la prévalence, le monopole. Oui , si être fort c’est démontrer qu’on peut résister à l’opinion courante, aux idées reçues, aux tracasseries de toute nature, au doute porté sur le social et la capacité de faire société.
On a besoin aujourd’hui de ce type d’enseignement dans l’espace public, peut être pour aider les gens à ne plus être dégoûtés d’eux mêmes, à assumer des faiblesses, à les accepter chez leurs enfants.
Les voisins qui aboient qui crient à la haine; les mouvements d’opinion qui crient vengeance ou vantent l’indifférence aux souffrances des réfugiés, des précaires et des minorités ne témoignent de rien d’autre que de cette impuissance à admettre la faiblesse … et la vie qui va avec.