Vieux poème d’actualité
Étant les ignorants, ils sont les incléments
Hélas combien de temps faudra-t-il vous redire
À vous tous que c’est à vous de les conduire
Qu’il fallait leur donner leur part de la cité
Que votre aveuglement produit leur cécité
D’une tutelle avare, on recueille les suites
Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes
Vous ne les avez pas guidés, pris par la main
Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin,
Vous les avez laissés en proie au labyrinthe
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte
C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité
Comment peut-il penser, celui qui ne peut vivre ?
Quoi! pour que les griefs, pour que les catastrophes,
les problèmes, les angoisses, et les convulsions
s’en aillent, suffit-il que nous les expulsions ?
V Hugo, à ceux qu’on foule aux pieds (extrait)