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Underground

[fuchia]« Six feet under »: nous avons l’intelligence des souterrains.[/fuchia]

Un peu comme en période de guerre, de résistance ou d’occupation, le souterrain est à la fois pour nous un abri, une cachette, mais aussi l’usine et le lieu de création de ce qui va ressortir, une fabrique d’avenir.

Avant tout , un souterrain est un terrain comme un autre. Il est un lieu où non seulement on a les pieds par terre, où on est relié au sol, mais où , en quelque sorte on l’habite.

C’est un terrain d’aventure, d’expérience, un terrain sur lequel on peut se baser , ou compter.

C’est un terrain en plus petit et plus profond. Un terrain où s’intensifient les relations éducatives et sociales, où le temps devient plus dense et pousse à l’émergence.

[rouge] C’est un sur-terrain social.
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[fuchia]Germinal [/fuchia]

Mais le souterrain, est aussi le lieu d’une protection dans laquelle on abrite une vie nouvelle et encore fragile. C’est en effet sous-terrainement que la graine se préserve , se prépare et germe.

`Le travail sous terrain que nous faisons en pédagogie sociale n’est de ce point de vue ni un travail occulte, ni un travail au noir, mais un travail sur les racines et les graines de ce que l’on souhaite voir surgir.

Le travail social souterrain est ainsi le lieu de la radicalité au sens propre; on s’y occupe des racines; les anciennes et les nouvelles. On y attaque les problèmes à la base et non pas à partir des symptômes. C’est là où se tissent les racines communes d’expériences et de vie. C’est l’espace où nous faisons [rouge]des plants plutôt que des plans.[/rouge]

[fuchia]La bombe humaine[/fuchia]

Lieu de protection contre toutes les bombes, sociales, économiques, environnementales, politiques et éducatives, le sous terrain est aussi le lieu où se produit une énergie et une chaleur nouvelles dont nous avons grand besoin. Les relations abritées , habitées par la Pédagogie Sociale, créent de la chaleur et de la puissance qui rechargent toutes nos batteries. Un potentiel se développe et se préserve au coeur de notre travail social et éducatif.

Cette énergie ainsi produite est essentiellement humaine; elle a été vécue depuis la nuit des temps par tous ceux qui se rapprochent et se concentrent pour se préserver des violences de leur environnement. Elle est le produit du mélange de ceux que tout séparait, de la levée des barrières de culture et de statut, et du décloisonnement de nos vies.

C’est un lieu de l’intensité humaine face à un climat de solitude et de renfermement.

[fuchia]Un travail invisible dont on voit les effets[/fuchia]

Le travail souterrain est un travail invisible depuis la surface.Il se réalise loin du regard des institutions, des puissants. Il est une saine réaction face à la volonté de tout contrôle et de toute maîtrise.

Face à programme de surveillance généralisée et de transparence imposée, dans une société qui réalise le rêve fou du « panoptisme de Bentham », le travail dans les zones d’ombre, les espaces délaissés, les aires abandonnées s’impose comme le seul qui soit créatif et productif.

Le problème du sur-contrôle c’est la stérilité, l’absence d’effet, un gel absolu de l’état de la société et de ses possibilités de mutation , de préservation ou d’évolution.

Le progrès humain a besoin de voile, d’intime. La plante elle même pour croître n’ a pas besoin de visibilité ou de transparence, elle a juste besoin de lumière.

[fuchia]Le souterrain, c’est l’anti-institution.
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Le sous terrain , au fond est une anti-institution. C’est le lieu où on institue de la chaleur contre l’isolement; où on instaure de la proximité contre l’éloignement; c’est le lieu d’un travail d’épanouissement social et global, contre celui de l’émiettement des missions, des prises en charge, des problématiques et des publics.

Le travail éducatif et social dans une telle « anti institution », est basé non pas sur une volonté extérieure, mais sur la nécessité de la vie et du moment; il ne se base pas sur des contrats et des projets mais sur la libre initiative sociale.

[fuchia]Lieu du neuf et du renouveau.
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[bleu]Quand nous voyons vivre notre étrange local et la grande diversité de tous ceux qu’il accueille et qui n’ont pas d’autre lieu social dans la ville et la vie, nous voyons immédiatement des résultats et des fruits étonnants.[/bleu]

Les gens bougent et souvent à une vitesse aussi étonnante que celle avec laquelle les enfants apprennent une langue étrangère à leurs parents, qui deviendra la leur. Nous gagnons un temps énorme par rapport aux dispositifs traditionnels car justement tout ici , est naturel (au sens Freinet du terme).

Ce travail de plus en plus nécessaire, à tel point qu’il devient l’objectif de toutes les préoccupations sociales et environnementales, reste un travail insuffisamment éclairé, reconnu et soutenu. C’est comme si on ne voulait pas le voir ou faire comme s’il n’existait pas. Il est porteur de tant de remise en cause, qu’on préfèrerait l’enterrer.

En Inde , il y a les Intouchables, en France , nous avons les Invisibles et le malheur veut que le travail fait à leur côté soit aussi un travail invisible. Le propre de la Pédagogie Sociale ets de transformer cette invisibilité imposée et punitive en « camera obscura », en obscurité créatrice, en matrice productrice.

« On a voulu nous enterrer , ils ignoraient qu’on était des graines ».

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Graines d’orties 593

L’association Intermèdes-Robinson

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