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Un site, des luttes

Les Cahiers pédagogiques ont contacté notre site pour un petit entretien, il est accessible en ligne (http://www.cahiers-pedagogiques.com/Questions-de-classe-S) et nous le reproduisons ici…

Connaissez-vous “Questions de classe(S)”, né en mars dernier ? “Site alternatif d’éducation, de lutte et de pédagogie”, est-il indiqué. Un site qui fonctionne selon le principe de la publication ouverte. Grégory Chambat nous en dit plus.

Qu’est-ce qui a été à l’origine de cette création ? Des rencontres autour d’un désir commun non satisfait ?

Au départ, nous étions un tout petit noyau, principalement des animateurs de la revue N’Autre école. Depuis longtemps déjà, nous déplorions l’absence sur le net d’espace de relais et d’échanges autour des luttes dans l’éducation et des questions des pédagogies alternatives et émancipatrices. Nous rêvions d’une sorte d’agence de presse alternative et collaborative, alimentée par les acteurs de l’éducation eux-mêmes.

En janvier 2013, nous décidons de nous lancer en diffusant, dans les réseaux syndicaux et pédagogiques, un appel à concrétiser cette idée. Une première rencontre est organisée, l’alchimie prend entre la vingtaine de participants qui constituent le groupe d’initiateurs du projet. Le site ouvre trois mois plus tard…

Qu’attendez-vous de “Questions de classe(S)” ? Quels sont vos objectifs ?

L’enjeu se situe à un double niveau : d’abord offrir une visibilité aux luttes sociales dans l’éducation et aux pratiques pédagogiques émancipatrices, à travers un site de publication ouverte (chacun peut poster directement sur le site – les articles sont ensuite validés par le collectif d’animation). Mais, surtout, nous voulons retisser les liens entre le mouvement syndical, les mobilisations sociales et les pratiques pédagogiques. Là, nous n’avons rien inventé « Changer la société pour changer l’école, changer l’école pour changer la société »… Nous nous reconnaissons dans cette formule parce que « Nous pensons qu’il y a un lien intime et nécessaire entre pédagogie et lutte sociale et que les réflexions, les luttes et les pédagogies s’écrivent, se partagent. » (conclusion de notre appel).

Quel bilan faites-vous après quatre mois d’existence ?

Ces débuts sont très encourageants et dépassent largement nos espérances : au fil des semaines le collectif d’animation s’est élargi (35 participants), le site voit sa fréquentation doubler de mois en mois. Surtout, nous avons été agréablement surpris par la qualité et le nombre des articles proposés et des commentaires qu’ils suscitent. La prochaine étape est de convaincre aussi les mouvements, les associations, les revues et le syndicats d’acquérir le « réflexe » Questions de classe(s) pour y diffuser leurs communiqués et leurs réflexions. Certaines revues et certains syndicats se sont déjà officiellement associés au projet ; reste à convaincre les autres mais aussi à conserver une dynamique où chacun, groupe ou individu, s’approprie l’outil.

Les membres du collectif viennent d’horizons divers. Qu’est-ce que cette diversité induit, comme richesses, comme difficultés ? Comment travaille-t-on ensemble dans cette situation ?

Cette diversité syndicale (FSU, SUD, CNT…), pédagogique (Icem, GFEN, AFL…) mais également la présence de personnes issues d’autres horizons, le mélange des points de vue (enseignants de tous les niveaux – actifs ou retraités – chercheurs, auteurs, parents, Atoss…) était une élément constitutif du projet et du pari initial. Cela multiplie les points de vue, enrichit les réflexions et les échanges, d’autant que le collectif ne veut pas défendre une ligne en particulier mais travaille à mettre en avant cette diversité. Alors, forcément, c’est aussi un apprentissage… Apprendre à se connaître (c’est la première fois que nous travaillons ensemble), savoir aussi accepter la diversité des points de vue, chercher un équilibre entre ses convictions personnelles – et elles sont fortes au sein du collectif ! – et l’ouverture sur les autres, savoir aussi entrer dans des échanges réels et constructifs, loin des polémiques stériles…

Le travail du collectif se structure autour de quelques temps forts. La rédaction du « Billet de Une », rédigé à tour de rôle par les membres du collectif à titre individuel, la « Sélection de la rédac » (chaque semaine, nous sélectionnons parmi les articles postés ceux qui seront mis en Une du site), la rédaction de la lettre d’info hebdomadaire envoyée à 30 000 adresses et, bien entendu, les échanges concernant la modération des articles proposés.

Beaucoup de travail pour notre collectif qui ne demande qu’à s’élargir… Avis aux amateurs !

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