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Pourquoi les évaluations CP posent problème? (Paul Devin)

Via le Blog Mediapart de Paul Devin

A la critique des évaluations CP est souvent opposé un argument simple : où est le problème si ça permet aux élèves d’apprendre ? Les problèmes ne manquent pas notamment celui d’un véritable leurre sur le fait qu’elles permettraient d’apprendre !

A la critique des évaluations CP est souvent opposé un argument simple : où est le problème si ça permet aux élèves d’apprendre ? 

Le premier problème est pédagogique.

Un consensus scientifique clair affirme que la maîtrise de la lecture ne peut se résumer à l’apprentissage d’une capacité à identifier des mots mais doit se préoccuper, dès les premiers apprentissages, de travailler la compréhension des écrits et de permettre leurs usages sociaux au sein de la classe. Malgré cela, les instructions de Jean-Michel Blanquer ont induit une centration, parfois exclusive, sur les apprentissages instrumentaux (connaissance des lettres et des sons, décomposition des syllabes, correspondances graphèmes/phonèmes…)
Si apprendre à lire nécessite ces compétences instrumentales, elles n’ont de sens que si elles sont au service de l’essentiel : s’approprier la culture de l’écrit pour comprendre les textes lus et devenir capable d’en produire. Or, la forme des évaluations CP ne peut s’intéresser aux questions complexes qui concernent cette acculturation à l’écrit. Un cercle vicieux s’installe : ne pouvant pas être évaluées sous la forme d’un test, ces compétences finissent par se réduire voire disparaitre  des objectifs des enseignantes et des enseignants et des attentes des parents. 
La part réduite des compétences mesurées finit par confondre la capacité réelle d’un élève lecteur, celle de la compréhension et de l’appropriation de l’écrit, avec celle d’un habile technicien de déchiffrage. 

Le second problème est psychologique.

La pression actuellement mise en oeuvre sur les élèves par le joug permanent d’une exigence de réussite immédiate mesurée par des tests, est peu compatible avec la réalité de l’apprentissage qui nécessite détours et patience. Pire, elle inscrit certains élèves dès leur plus jeune âge dans un sentiment d’incapacité personnelle qui constitue un facteur d’échec scolaire. Cette pression est renforcée par une attente familiale devenue parfois irraisonnable tant elle confond la réussite des apprentissages avec leur précocité. Le tout dans une ambiance de concurrence entre élèves qui est loin d’aider les progrès de celles et ceux qui rencontrent des difficultés.

Le troisième problème est social.

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