A la direction de l’Université de Franche Comté
Après une première année de cohabitation assez difficile entre l’Université de Bourgogne et l’Université de Franche-Comté marquée par une rentrée houleuse (suppression au dernier moment d’un Master qui devait ouvrir ses portes en septembre et dans lequel une dizaine d’étudiants s’étaient déjà inscrits), la Direction de l’Université de Besançon nous annonce, un an après, la suppression d’un autre Master de sociologie spécialisé dans les politiques sociales, le Master “Analyse et gestion des politiques sociales” (AGEPOS). Les étudiants s’étaient battus l’année dernière pour l’ouverture du Master “Solidarités en milieu rural et urbain” et ils avaient obtenu gain de cause. Ils ont le sentiment d’avoir été floués. Leur “victoire d’hier” se traduit à l’heure actuelle par la suppression de ce Master AGEPOS où pourtant plus de la moitié de la promotion du Master 1 de Sociologie (soit une quinzaine d’étudiants) souhaitaient – et souhaitent toujours – s’inscrire. Ils ont donc la conviction que l’on a visiblement voulu déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Nous les étudiants de l’Université de Bourgogne et de l’UFC, nous les enseignants-chercheurs et techniciens de ces deux universités, nous les praticiens de l’action sociale, nous les citoyens attachés à la qualité de l’enseignement supérieur, avons la forte impression que l’on cherche ici à faire des économies. Tout le monde parle d’union entre nos deux universités, mais le seul Master engagé dans cette voie se retrouve fermé pour des raisons bien obscures. Résultats des courses, plusieurs étudiants se retrouvent “sur le carreau” car ils n’ont pas eu le temps matériel de s’organiser et de s’inscrire dans une autre formation qui leur convienne, soit au sein de l’UFC, soit dans une autre université (l’annonce de la suppression s’est faite en catimini, lors d’une réunion à huis clos le 10 juin). D’autres étudiants sont venus de très loin, du Sénégal, de Cote d’Ivoire. Que vont-ils faire?
Le Master AGEPOS a su s’appuyer depuis des années sur un réseau de partenaires solides (CCAS, Ville de Besançon, Maison des sciences de l’homme, OFFI, Conseil Général, IRTS, Missions locales et structures sociales et médico-sociales les plus diverses) qui assure sa notoriété et un taux d’insertion professionnelle très satisfaisant. Cette formation a permis également à de nombreux étudiants de poursuivre leur recherche en thèse, tant les politiques sociales se retrouvent au coeur de nos réflexions contemporaines. Ce master a donc une réelle spécificité au sein de nos deux régions et il ne saurait être remis en cause pour des considérations autres que pédagogiques. On ne ferme pas un Master qui marche et où 15 étudiants ont fait acte de candidature pour la rentrée 2013!!!
Parce que nous en avons assez de constater que le destin des étudiants (et des futurs étudiants) repose trop souvent sur des enjeux de pouvoir, parce que nous sommes trop souvent pris au piège des conflits incessants, parce que nous ne pouvons accepter la fermeture d’un Master qui a permis à de nombreux jeunes de s’insérer dans la vie professionnelle, nous demandons la réouverture immédiate de ce Master AGEPOS.