Un énième projet de loi sur l’asile et l’immigration se profile. Un premier débat sans vote a eu lieu à l’Assemblée nationale puis au Sénat. Le projet de loi devrait être finalisé et envoyé au Conseil d’État avant d’arriver au Conseil des ministres début 2023. En attendant, Gérard Darmanin demande aux préfets de renforcer l’application des obligations de quitter le territoire français (OQTF) envers l’ensemble des étrangers en situation irrégulière et plus seulement aux délinquants. En même temps, il souhaite créer un titre de séjour « métiers en tension » pour les travailleurs sans papiers déjà sur le territoire. « Si je devais résumer, je dirais qu’on doit désormais être méchants avec les méchants et gentils avec les gentils. » nous explique-t-il.
Et pourtant lui, comme nous tous sommes des enfants de migrants
Depuis le début de l’humanité, les humains ont migré pour s’adapter aux changements climatiques, se nourrir, pour fuir les persécutions, les invasions, les guerres, les crises économiques… Plus récemment quitter son village, son département, sa région, pour trouver du travail, construire une nouvelle vie. Avant nous, il y a eu nos parents, nos grands-parents… nous sommes tous des descendants de migrants.
Ne pas oublier notre histoire pour regarder ces hommes, ces femmes, ces enfants comme des humains tout simplement.
Aujourd’hui, les conflits armés, les crises politiques, la misère économique, les dérèglements climatiques poussent des millions d’hommes, de femmes et d’enfants à fuir leur pays.
Dans le monde, ainsi plus de 68,5 millions de femmes, d’hommes et d’enfants quittent leur habitat, leur terre, leur famille. La grande majorité de ces migrants se retrouvent dans les pays les plus pauvres, pour ceux qui arriveront dans les pays les plus riches, moins de 10 % d’entre eux seront reconnus comme réfugiés.
Migrant ou réfugié ?
« Migrant » est le mot le plus courant, mais il provoque des lectures différentes. Certaines dissocient les migrants « économiques » des migrants « politiques » obligés de se déplacer. Certaines politiques utilisent cette séparation pour proposer des lois inhumaines et protectionnistes.
Pour beaucoup d’organisations, seuls les demandeurs d’asile ayant eu une réponse positive peuvent être déclarés réfugiés.
Peu de demandeurs d’asile ont une réponse positive (à peine le tiers), les migrants déboutés, ceux qui n’ont pas entamé de démarche (faute d’aide, par crainte…), ceux qui veulent rejoindre un autre pays vivent clandestinement en espérant ne pas être expulsés.
Mais avant d’être demandeurs d’asile, il faut déjà arriver dans le pays !
Beaucoup périssent en mer, dans les embarcations surchargées, d’autres ne survivent pas au froid et à la neige dans les cols frontaliers. Les pays européens ne sont pas tous accueillants !
Ces migrations vont se développer dans les prochaines années, il est temps que les pays développés ouvrent les yeux et leurs frontières et rendent les procédures d’accueil justes et accessibles en respectant la dignité de chaque être humain.
Et réfléchissons !
Aujourd’hui ce sont surtout les populations des pays dits en voie de développement qui migrent.
Et demain ?
Ce seront peut-être les populations des pays développés qui migreront pour fuir les terres inondées par l’élévation du niveau des océans ou ravagées par les incendies ou désertifiées.