Un extrait de la revue de presse quotidienne des Cahiers pédagogiques signée, ce jour-là, par Philippe Watrelot, une belle réaction au Prix Nobel de la paix 2014…
Vendredi 10 octobre, les jurés du prix Nobel ont annoncé les noms des lauréats du Prix Nobel de la Paix .Il s’agit de Malala Yousakzay et Kailash Satyarthi. Ils ont été distingués “pour leur combat contre l’oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation”. “Les enfants doivent aller à l’école et ne pas être financièrement exploités”, a lancé le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland. Avec ces deux personnes, c’est donc toute la cause de l’éducation ( et notamment des filles ) et des droits des enfants qui est mise en avant et on doit s’en réjouir ! Et c’est aussi un symbole supplémentaire que soient récompensés en même temps une pakistanaise et un indien. Une musulmane et un hindou.
Malala Yousakzay (pourquoi la réduire à son seul prénom ?) est la plus jeune lauréate en 114 ans d’histoire du Nobel. Depuis des années, elle milite pour le droit des filles à l’éducation, ce qui lui a valu d’être la cible d’une tentative d’assassinat qui a failli lui coûter la vie il y a deux ans presque jour pour jour, le 9 octobre 2012. Elle était déjà pressentie pour le Nobel de la paix l’an dernier. Il y a un peu plus d’un an, la jeune Malala prononçait un discours important devant l’ONU.. Elle y déclarait notamment ” Nos livres et nos stylos sont nos armes les plus puissantes. Un enseignant, un livre, un stylo, peuvent changer le monde”. Malala s’était montrée exempte de tout sentiment de revanche contre ses agresseurs. Elle avait même dit qu’elle souhaitait que leurs filles aillent à l’école. ” Les talibans ont pensé que la balle qui m’a touchée nous pousserait à nous taire, mais ils ont eu tort. Au lieu du silence, une clameur s’est élevée. Ils ont pensé changer mes objectifs et mes ambitions, mais une seule chose a changé : la faiblesse, la peur et le désespoir ont disparu et le courage et le pouvoir sont nés. Je suis la même Malala. Mes ambitions, mes rêves et mes espoirs sont les mêmes”. A plusieurs reprises, elle a aussi déclaré “Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l’éducation les effraie”
Beaucoup moins connu que Malala, l’Indien Kailash Satyarthi a pourtant une légitimité incontestable pour recevoir le prix Nobel. Il organise des opérations commandos pour libérer des milliers d’enfants réduits en esclavage dans les usines du pays. Le militant préside également la « Global March Against Child Labor », un mouvement constitué de 2 000 associations et mouvements syndicaux dans 140 pays. Pour agir en faveur des déshérités, Kailash Satyarthi a renoncé à tout : sa carrière d’ingénieur, sa caste brahmane dont il dénonce les privilèges et même son vrai nom (Satyarthi veut dire « chercheur de vérité »).
Selon les estimations des Nations unies, plus de 57 millions d’enfants, garçons et filles, n’ont pas la chance d’aller à l’école primaire. La moitié d’entre eux vit dans des pays en conflit.
Bonne Lecture…